DEVOIRS DES PARENTS – 1ère Partie

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DEVOIRS DES PARENTS APPARTENANT A LA NOUVELLE CREATION

Les devoirs des parents se rangent au nombre des plus importants parmi les devoirs humains.

Pouvoir prolonger l’espèce humaine et tout ce qui gravite autour du nouvel être appelé à l’existence, est un pouvoir merveilleux, celui par lequel l’homme se rapproche le plus de la puissance divine. Somme toute, c’est l’exercice du pouvoir divin par l’homme devenu le délégué de Dieu. La naissance d’un enfant est entourée de toutes sortes de forces allant de la supériorité ou de l’infériorité du bien ou du mal, de la grandeur ou de l’abjection jusqu’à de merveilleux extrêmes. Il est bien certain que si les hommes voyaient cette question sous son jour véritable, l’engendrement d’un enfant serait transféré du cadre de la passion ou du relâchement des principes intellectuels et moraux, à un cadre sacro-saint où les responsabilités de paternité et de maternité seraient envisagées comme elles ne le sont que par très peu de personnes. Ces obligations ne se contractent pas seulement à l’égard de l’enfant dont le tempérament mental, moral et physique dépend des parents, mais encore envers le Créateur qui a confié aux hommes cet admirable pouvoir de reproduction dont ils ont la charge et à qui il serait normal que l’autorité divine demandât des comptes.

 Ces sentiments de responsabilité s’intensifient quand on se rend compte que l’action des parents sur le tempérament de l’enfant ne se fait pas seulement sentir au moment de la conception mais pendant toute la période de la gestation. Pendant tout ce temps l’esprit de la maman, ses pensées, ses humeurs, ses sentiments marquent l’enfant dans son état embryonnaire. Et non seulement cela, mais la mère elle-même se trouve sensibilisée aux influences qui l’entourent et dont la plupart, sinon toutes, dépendent du mari. Si l’esprit de la mère demeure clair et souriant, si son cœur est heureux, cet état d’âme se reflétera avec bonheur sur l’embryon. Mais si, au contraire, elle est trop fatiguée, tracassée, inquiète, obsédée par les chicanes et les sujets qui rendent perplexes, cette détresse s’inscrira sur l’être en formation et contribuera à favoriser en lui le développement d’un tempérament hargneux, chagrin, morose pour toute sa vie. Si les conditions prénatales sont celles de la débauche, de l’égoïsme et de la bassesse, y a-t-il lieu de s’étonner que l’enfant qui viendra au monde soit à son tour d’une nature mesquine, roturière, avec des tendances à la dissolution, à l’insensibilité, etc…

Qu’on nous comprenne bien. Nous ne prétendons pas que tout le mal qui existe dans le monde soit le fait de parents qui, au cours de la gestation de leur enfant, ont légué à leur descendance un lourd héritage de péché et de faiblesses, ni même que ceci soit imputable à l’éducation que l’enfant reçoit jusqu’à l’état d’homme ou de femme accomplis. Nous admettons qu’il est possible que quelques hommes ou femmes de basse moralité aient été de bonne naissance et bien élevés. Satan n’a-t-il pas été créé parfait et n’a-t-il pas péché volontairement tout en se trouvant sous la tutelle de Dieu ? Cependant nous inclinons à douter que bon nombre de ces cas irréductibles aient jamais été les objets de ces deux importantes forces de sollicitation au bien. Nous sommes tout à fait d’accord avec cette déclaration de l’Ecriture qui est une règle générale : “ Instruis le jeune enfant dans la voie qu’il doit suivre et quand il sera vieux il ne s’en départira pas ”. Combien de parents, plus ou moins conscients de la vérité de ce texte, se rappellent que c’est dès l’engendrement qu’un enfant commence à s’élever et qu’un enfant engendré dans de mauvaises conditions a besoin qu’on lutte pendant toute sa jeunesse pour essayer de le débarrasser des faiblesses, des folies et des tendances fâcheuses qui ont pu le marquer avant sa naissance ?

 Nous ne voulons pas laisser à entendre qu’il soit possible qu’un enfant naisse parfait dans les conditions actuelles de déchéance et d’imperfection. Tout au ‘contraire, nous nous rappelons de la déclaration de l’Eternel : “ Qui peut tirer le pur de l’impur ? ”. Et nous reconnaissons qu’il est vrai de dire de chacun de nous : “ Je suis né dans l’iniquité et ma mère m’a conçu dans le péché ”. Ce sur quoi nous ins’stons c’est sur le fait que les enfants de Dieu de la Nouvelle Création — quelque soit ce que le monde peut voir ou ne pas voir sur ce sujet — doivent se rendre compte qu’il est possible, dans une certaine mesure, d’atténuer les défectuosités et les tares qui sont le lot de notre humanité déchue. Ils peuvent veiller tout au moins à ce que leurs enfants viennent au monde avec d’aussi nobles dispositions qu’il leur soit possible de créer en eux. Malgré cela, il sera toujours vrai qu’ils appartiennent à une race déchue, qu’ils auront toujours besoin d’un Sauveur sans qui il leur sera toujours impossible d’atteindre à la perfection ou d’être reconnus dignes de la vie éternelle. L’homme ordinaire peut entrevoir cette vérité et jusqu’à un certain point, tirer parti de réflexions telles que celles-ci, mais pas à un degré aussi élevé que la nouvelle créature peut le porter.

Qu’il fasse ce qu’il veut, l’homme naturel demeure naturel, de la terre, terrestre. Pour cette raison il ne peut communiquer à sa femme, et elle à l’embryon, que les pensées et les sentiments qui les animent, pensées et sentiments qui se trouvent nécessairement sur un plan inférieur par rapport aux sentiments spirituels plus élevés. Tandis que l’entendement de la nouvelle créature embrasse les espoirs, les promesses, les idéaux spirituels et s’efforce de les faire partager à autant de personnes qu’il plait au Seigneur notre Dieu d’en appeler par sa vérité et sa grâce — s’efforce de développer des enfants de Dieu — néanmoins, si pour une raison quelconque ceux-ci jugent bon de fonder une famille humaine, ils se trouveront disposer d’un sérieux avantage par rapport à l’homme et à la femme non régénérés. Ils ont en effet des idéaux plus élevés, des espérances plus grandes, des aspirations plus nobles, des joies plus pures. Considérant l’importance de l’influence que peuvent exercer sur leur futur enfant leurs pensées, leurs émotions, leurs sentiments, des parents comme ceux-là pourront faire pour leur enfant beaucoup plus que ne le pourraient d’autres.

Sur un plan analogue, le monde en est arrivé à une certaine sagesse d’égoïsme. Ainsi par exemple les éleveurs de bestiaux, chevaux, moutons, etc… de race, non seulement se préoccupent de trouver des animaux reproducteurs appropriés, mais encore, et surtout s’il s’agit d’élevage de chevaux de course, entourent les juments de soins particuliers au cours de la période de gestation. Tout est prévu, l’écurie est propre, claire, bien éclairée, et sans savoir avec certitude à quel point la jument peut aimer les images, on va jusqu’à y mettre des gravures représentant des courses de chevaux. Bien plus, on la mène voir ces courses de chevaux, tout cela dans le but de créer chez la mère un sentiment d’émulation qui marquera son poulain. Celui-ci sera peut-être ainsi plus rapide pour le plus grand revenu et le plus grand plaisir du propriétaire.

Les parents humains n’ont évidemment pas de telles préoccupations financières à l’endroit de leur rejeton, mais un intérêt plus profond et plus désintéressé, du moins ils le doivent. Leurs espoirs et leurs ambitions pour leur enfant doivent se borner à le voir enrichi de qualités mentales et morales. Bien que la nouvelle créature ne puisse espérer pouvoir engendrer son enfant à une nature spirituelle (ce qui n’est pas en son pouvoir) elle peut quand même espérer lui communiquer une bonne tendance telle qu’il se trouvera favorablement porté vers les choses spirituelles. Et tel sera sûrement son désir, ce qu’elle essaiera de faire, ce qu’elle espérera. Bon nombre d’enfants, fils et filles de parents honnêtes et craignant Dieu, ont été bénis en conséquence. Leur influence, toute favorable à un large épanouissement d’idéal humain s’est fait sentir partout où l’Evangile de Jésus-Christ est allé. C’est pour cette raison qu’en général les genres et les niveaux se trouvent être supérieurs aujourd’hui dans les pays civilisés qu’en milieu païen bien que les chrétiens n’aient pour la plupart que très imparfaitement apprécié leurs privilèges et leurs responsabilités à l’égard de leurs enfants.

En résumé, si de nouvelles créatures s’unissent par le mariage dans l’intention de fonder une famille, elles doivent accorder leurs pensées et leurs désirs en sorte que l’instant de la conception ne soit pas seulement un moment d’amour mutuel et de respect mais encore de révérence à l’adresse du Créateur qui a donné à sa créature un pouvoir de procréation à l’imitation du sien. Ce sera même une occasion de solliciter la bénédiction de Dieu par la prière, et par la suite, chaque jour à chaque heure de tenir compte de l’enfant dans tout ce que l’on fait. On n’y verra pas un des moments de la vie mais une entreprise de la plus haute importance. Ce sera une occasion toute particulière de cultiver les vertus de l’esprit qui auront déjà dû l’être précédemment, la foi en Dieu et dans ses promesses, l’espérance, la confiance, la patience, l’amitié fraternelle, la douceur, la bonté, l’amour. Bien sûr, elles doivent être observées en tout temps par les membres de la Nouvelle Création mais surtout lorsqu’il s’agit, en plus, d’influencer, de marquer le caractère d’une autre génération.

Autant que possible la maison sera claire et accueillante, on orientera la pensée vers ce qui instruit, la lecture, l’écriture, le calcul mathématique et autres activités de la vie courante. On ne négligera pas non plus la culture du cœur, celle qui s’accorde avec les principes de justice, d’amour et de sagesse, celle qui reconnaît le Seigneur dans toutes ses voies, s’abandonne aux confidences aimables entre époux et éprouve des sentiments bienveillants à l’égard des autres humains en général. Avec la bienveillance, la justice et l’amour interpénétrant toutes les activités de la vie, les conditions seront des plus favorables. Cependant on peut à peine imaginer que celles-ci puissent être réunies sans que toutes dispositions soient prises intelligemment par le mari ; car, ainsi qu’il a déjà été suggéré, la femme n’est plus tout à fait à même d’avoir l’œil à tout dans ces moments-là même s’il s’agit de son propre rayon d’action dans la famille. C’est alors que le mari doit faire preuve de la plus grande attention dans le tour que prend une conversation, pourvoir à la nourriture mentale et matérielle et par dessus tout cela tenir en éveil l’esprit de sa femme sur le Seigneur, son dessein, et tous les signes caractéristiques du comportement divin, sa sagesse, son amour, sa munificence, sa justice, son pouvoir.

Bien des parents chrétiens pourraient objecter que les circonstances de la vie ne leur sont pas si favorables qu’elles puissent leur laisser toutes ces facilités et cette liberté à ces moments-là. Assurément, et nous n’avons fait qu’indiquer une situation idéale. Il appartient à chaque enfant de Dieu d’essayer de se rapprocher autant que possible de cette situation idéale. Mais la nouvelle créature ne doit jamais oublier qu’en ceci comme dans toutes les autres expériences de la vie, le Seigneur met sa bonne main par son esprit et par sa grâce quand les désavantages terrestres s’en mêlent. Et celui qui se trouvera tellement desservi par les circonstances, cherchera avec ardeur et par la prière à avoir le cœur rempli de cette paix de Dieu qui surpasse toute intelligence et s’efforcera de l’y conserver vivante. Cette paix du cœur agira de telle manière, qu’en dépit des mauvaises conditions inévitables qui entoureront la mère, l’enfant sera malgré tout marqué par une paix et un amour plus profonds, plus peut-être que ses frères et sœurs nés en d’autres moments. Il sera moins nerveux, d’humeur moins chagrine, plus paisible, plus disposé vers ce qui est juste par principe et dans sa conduite.

 Extrait Vol. 6.