DEVOIRS DES PARENTS – 4ème partie

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DEVOIRS DES PARENTS APPARTENANT A LA NOUVELLE CREATION

 Tandis que nous en sommes à examiner les devoirs des parents envers leurs enfants, plusieurs questions se posent sur la limite raisonnable des études, sur le genre de lectures et de connaissances qui doivent meubler l’esprit. Nous sommes de ceux qui apprécient hautement la valeur de l’instruction tout en croyant qu’il faille user de sagesse dans ce qui forme le fond d’une éducation. L’éducation est comme un polissage. N’importe quelle pierre peut devenir belle lorsqu’on la polit mais un polissage particulièrement soigné n’est pas nécessaire pour toutes les pierres. Dans le cas d’un diamant, d’un rubis ou de toute autre pierre précieuse, le polissage est indispensable si l’on veut mettre la pierre en valeur. Sans ses facettes, elle ne pourrait jeter ses feux et l’on ne pourrait admirer son éclat. Mais on perdrait son temps et ses forces à polir de la même manière un galet servant à l’empierrement des rues. Plus que cela le galet serait trop beau et reviendrait trop cher pour servir de galet et serait moins utilisable sous cette forme que si on le laissait tel quel ou si on le taillait pour occuper exactement la place à laquelle on le destine.

 Ainsi en est-il de l’éducation, polissage de l’esprit par un cycle d’études dans les lycées et collèges. Elle se révèle favorable aux uns et préjudiciable aux autres. Qui n’a rencontré des hommes trop instruits pour occuper dans la vie, la place répondant à leurs dispositions naturelles. Semblables à l’homme de la parabole, ils ne peuvent travailler la terre, ils ont honte de mendier et ne sont aptes à aucune autre occupation. Si, dans la providence du Seigneur, les parents trouvent que leur enfant est un brillant sujet, et si cette même providence semble favoriser, en en donnant les moyens financiers et autres, l’entrée dans une école supérieure, les parents feront bien de réfléchir si telle est bien la direction du Seigneur dans le cadre de leurs devoirs envers leur enfant, puis ils agiront d’après leurs convictions. Néanmoins, tout en l’envoyant au collège à notre époque, ils ressentiront sans doute une grande crainte, celle de voir ce polissage extérieur selon la sagesse de ce monde effacer le poli de la foi, du caractère et du cœur dont ils avaient imprégné leur enfant depuis son enfance et même avant.

Le peuple de Dieu de la Nouvelle Création doit savoir que l’éducation du cœur, du caractère et de la foi en Dieu dépasse à tous égards ce à quoi l’on peut parvenir en suivant les écoles de ce monde. La “sagesse d’en-haut, premièrement pure, paisible, patiente, pleine de miséricorde et de bons fruits ” se classe bien au-dessus de toute la sagesse de la terre. Les parents feront donc bien de juger si leur enfant est suffisamment enraciné et fondé dans son caractère, dans ses principes, dans sa loyauté envers Dieu et envers sa Parole, pour ne pas laisser entamer sa foi en Dieu et en sa Parole par les tendances irréligieuses des écoles modernes et les enseignements rationalistes de la Haute Critique, de l’évolution, etc… A la vérité, le danger est si grand que nous serions plutôt tentés de nous contenter du simple enseignement que l’on dispense dans les écoles primaires, les cours complémentaires ou autres classes préparatoires.

 Nous écrivons en toute bonne conscience que, pour celui qui est animé de l’esprit du monde, ce qui précède est de la folie et pire encore. Mais nous avons appris à voir les faits d’après ce que nous croyons être le point de vue divin et ne pouvons mieux faire que de recommander aux enfants de Dieu d’adopter cette manière de voir dans cette affaire comme dans toutes les autres : comme l’envisagerait le Seigneur lui-même. Nous pourrions même ajouter qu’à l’époque de fièvre où nous vivons, dans la ruée, la trépidation, la nervosité de notre jour, celui ou celle qui suit des cours jusqu’à l’âge de vingt et un ans, entraîné aux activités de la vie, passe à côté d’une autre sorte d’école que fréquente le jeune garçon qui, ayant terminé sa scolarité, disons vers l’âge de quatorze ou quinze ans, débute dans une activité quelconque et commence à “ gravir les échelons ”. Il aura alors six ans de pratique et il est probable qu’il sera beaucoup plus à même de faire face aux conditions présentes que celui qui aura passé le même nombre d’années entre les murs d’un collège.

Voyons maintenant la ‘question des jeux. Le principal avantage qu’on en retire est celui d’un exercice physique agréable, car il n’est pas douteux que l’exercice pratiqué dans la joie est infiniment plus ‘profitable que s’il était exécuté comme une corvée. Une chimie mystérieuse de nos organismes veut que notre esprit et ses différents états d’humeur aient une répercussion sur toutes les fonctions de la vie. Les forces et les fonctions naturelles qui travaillent dans le sens de l’assimilation et de la récupération des pertes de l’organisme, s’accomplissent mieux quand nous sommes de bonne humeur. C’est une erreur profonde que de considérer tout ce que l’on fait par besoin comme une corvée et de ne trouver de plaisir, de jeu que dans ce qui ne présente aucune utilité en soi. Cela a conduit bien des personnes raisonnables à se laisser gagner par l’humeur folâtre et l’oisiveté, alors qu’elles auraient dû au contraire résister aux impulsions naturelles de notre nature déchue sous ce rapport.

 Le “ jardin d’enfants ” est une formule pédagogique relativement récente, que nous approuvons et qui se propose d’instruire l’enfant dans la joie. Tous les autres plaisirs, ‘encouragés par les parents avisés, devraient s’inspirer du même principe et ne rien accepter qui soit au fond une perte de temps et d’énergie.

La détente, la distraction, ne devraient consister qu’en un changement d’occupation et non pas être un moment d’oisiveté ou d’action qui ne sert à rien. La petite fille prend plaisir à habiller sa poupée, à la soigner, à “ jouer à la maman ”. Le petit garçon “ joue au marchand”. Avec du sable tenant lieu de marchandises il fait des affaires dans son imagination et vend du thé, du café, du sucre, des pommes de terre. Ou bien il “joue au cheval”, conduite un attelage, se croit prédicateur, missionnaire, maître d’école ou docteur. Tous ces jeux-là sont normaux et doivent être encouragés chez les petits. En grandissant il ‘sera bon de leur faire remarquer qu’ils ont maintenant mieux à faire pour se distraire : aider à tenir la maison en ordre, aider au vrai magasin ou à la boutique soit avec leurs parents, tuteurs ou autres. Si on leur apprend à trouver leur plaisir dans ce qui est utile, dans ce qui rend service aux autres, de quelque manière que ce soit, si on leur apprend que l’oisiveté est une faute et une honte, un discrédit sur la personne et un gaspillage, ils seront bien préparés à faire face aux devoirs de la vie et à ne pas envier ceux qui perdent leur temps et leur argent à regarder courir après un ballon ou participent à tout autre chose aussi insensée et futile.

 On inculquera dès l’enfance le sens de l’économie de temps et d’argent, non pas dans le but de développer l’idée d’intérêt pécuniaire, mais l’économie conforme à la volonté divine de ne rien perdre ni gaspiller. Après avoir rassasié la multitude, le Maître commanda de ramasser les morceaux et de ne rien perdre. Il montrait par là quelle était sa disposition d’esprit à tous égards : que rien ne soit gâché ; que nous sachions bien que nous sommes comptables devant Lui de nos instants, de notre argent, et cela chaque jour ; que cette responsabilité n’a pas à nous remplir de crainte mais de joie en distinguant la volonté divine, de plaisir en nous alignant sur celle-ci sachant qu’en faisant ainsi nous sommes agréables au Seigneur et que nous pouvons trouver là un sujet de joie complète.

BON EXERCICE DE L’ESPRIT DE L’ENFANT

 A mesure que l’enfant grandira et se rendra compte de tout ce qu’il y a à apprendre dans le monde, on l’encouragera à lire mais, dès le début, on lui apprendra à distinguer sagement entre les lectures fictives et celles qui instruisent vraiment. On lui apprendra que tout conte fantastique est plus mauvais que bon puisqu’il ne fait qu’encombrer l’esprit outre qu’on y perd un temps considérable qui serait mieux employé si ‘on l’utilisait à emmagasiner des connaissances plus utiles. On l’encouragera à lire des livres instructifs et non des romans. Il apprendra bien l’histoire de son pays et aura une connaissance raisonnable de celles du reste du monde. Il aura pour cela tous les livres d’histoires, pas seulement ceux qui parlent des royaumes, des batailles et des généraux, mais sur tout ceux qui traitent de l’évolution sociale, morale et intellectuelle des âges passés et du monde d’aujourd’hui. On fera remarquer à l’enfant l’importance de cet enseignement comme facteur d’éducation pour son avenir. On fera appel à sa raison et à son jugement. Ainsi, son esprit sera porté vers ce qui a une valeur éducative et non vers cette littérature mauvaise, de rebut ou de rêve susceptible de lui faire tort ou d’atténuer sa préparation à la vie.

LA CALAMITE DES SUGGESTIONS MAUVAISES

Ce qu’on va lire a paru dans les colonnes du journal “ Church Standard” comme suite à la critique d’un roman récemment paru. Cela correspond tout à fait au mauvais côté de la leçon que nous aimerions dégager.

 “L’une des plus terribles idées qu’on peut en retirer est celle de la persistance des impressions impures dans la mémoire humaine. Il y a des années — peu importe combien ni où cela s’est passé — une dame se trouvait allongée sur son lit de mort. Elle était encore jeune et avait connu une vie à l’abri de tout besoin. C’était la pureté incarnée dans les actes et dans les paroles. On ne croyait pas qu’elle ait jamais eu l’occasion d’entendre la moindre syllabe ordurière de toute sa vie. Pourtant, dans son délire, devant des amis et des visiteurs qui pouvaient l’entendre, elle débita un torrent de propos obscènes qui les laissa tous pétrifiés d’étonnement. Où avait-elle bien pu entendre des mots comme ceux-là, ils n’arrivaient pas à s’en faire l’idée et ne l’ont jamais su. Fallait-il en conclure, qu’en secret, elle les avait aimés et savourés ? Que non. La vérité est que, les ayant entendus dans un moment tragique, elle les avait terriblement détestés et que dans son effort même pour les oublier elle se les était tellement gravée dans la mémoire qu’ils lui sont restés jusqu’à l’heure de la mort. Et ce n’est pas une interprétation charitable, c’est une conclusion juste et raisonnable qui ne tiendrait pas toujours. Quand l’esprit et l’imagination ont été sollicités pendant des heures et des jours par des pensées infâmes ou des images licencieuses, oui peut mesurer à quel degré de dépravation cela peut conduire ? De tous les maux de ce monde qui en est pourtant si .rempli, nous ne connaissons rien de plus terrifiant dans sa subtilité et son pouvoir de corruption qu’un mauvais livre écrit par un homme de génie ”.

L’aspect religieux de l’esprit de l’enfant nécessite une éducation particulière. E,n cela, le père ou la mère chrétiens doivent lui servir de tuteur. Dans la confusion que connaît actuellement le monde sur les sujets religieux et étant donné les idées plutôt arrêtées à propos de l’école primaire et de l’instruction publique, toute tentative d’enseigner une religion quelle qu’elle soit risque de rencontrer de l’opposition dans les convictions et les consciences même des intéressés. C’est pourquoi il est juste que les écoles publiques demeurent fermées à tout enseignement, formes ou cérémonies religieuses. Malgré la vénération que nous portons à la Bible dans laquelle nous voyons la Parole de Dieu, nous croyons que, du fait que les Juifs n’admettent pas les enseignements du Nouveau Testament ; du fait que bon nombre de personnes influencées par la Haute Critique ne sont pas plus favorables à la majeure partie de l’Ancien Testament qu’au Nouveau ; du fait que des incroyants, sceptiques, Bouddhistes, Théosophes, etc… s’opposent à toute la Bible et que d’autres encore refusent la traduction ordinaire ; étant donné de surplus que toutes ces personnes paient des impôts pour l’entretien d’écoles qu’ils ont le droit de fréquenter… Pour toutes ces raisons, nous croyons à la fois juste et sage de se dispenser de tout exercice religieux dans les écoles, et d’ignorer la Bible, en tant que livre religieux, ou d’en parler si l’on veut comme d’une histoire ‘antique, plutôt que de heurter de front tant de personnes qui ne pensent pas comme nous.

 Connaissant notre révérence pour la Bible, la Parole inspirée de Dieu, ce que nous venons de dire pourra peut-être sembler étrange à plusieurs.

Nous croyons cependant que telle est la bonne manière, en accord avec la Règle d’Or. A la vérité nous pourrions nous trouver une minorité si faible que notre influence, si nous choisissions de la faire valoir, n’aboutirait pas. D’ailleurs les nouvelles créatures n’ont pas à considérer qu’il est de leur devoir de partir en guerre sur ce point non plus nue sur aucune autre réforme à caractère moral. Toutes les nouvelles créatures ont une mission plus noble, plus élevée, en rapport avec le développe- ment de la Nouvelle Création et peuvent par conséquent laisser tout cela aux bons soins du monde quant au présent jusqu’à ce que le Royaume vienne. Il importe quand même d’avoir l’esprit de bon sens et de nous ranger à ce qui est juste, bien qu’il soit peu probable que nous ayons jamais l’occasion d’exprimer nos sentiments à ce propos.

 De toute manière, six heures par jour et cinq jours par semaine, et cela pendant moins de six ans pour toute une vie paraissent un minimum à accorder aux sujets courants qui assaillent l’enfant de notre époque. Ce temps réservé aux études ordinaires laisse aux parents ou à ceux qu’ils ont choisi pour guides spirituels, un temps plus que nécessaire pour donner l’instruction religieuse qui leur paraît la meilleure. Sur les 168 heures que comporte une semaine, les études ordinaires méritent assurément les trente heures qui leur sont dévolues, surtout si l’on se rend compte que la vie remuante que nous menons empêche souvent l’enfant de ne leur accorder guère plus de trois ans.

 Extrait Vol. 6.

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