ELIE INSTRUIT ET ENCOURAGE

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1 Rois 19:9-18

Texte de référence : « Ne crains point, car je suis avec toi » – Genèse 26 : 24.

Sur le Mont Horeb, le Mont Sinaï, il y a une caverne appelée la caverne de Moïse, et c’était apparemment vers cette caverne qu’Elie se dirigea, de nouveau attristé et découragé, fuyant devant Jézabel. Là, l’Eternel lui apparut et lui demanda pourquoi il était là. Sa réponse fut qu’il était là en raison de son zèle pour l’Eternel même, parce qu’il était découragé du fait que le vrai culte en Israël avait été mis de côté, que son travail de réforme était apparemment un échec et que, après tous les miracles que l’Eternel avait accomplis par lui, le peuple cherchait à lui ôter la vie. En guise de réponse, l’Eternel lui montra différents moyens permettant d’obtenir des résultats : d’abord, Il provoqua un vent violent qui déchira les montagnes et brisa les rochers, mais Elie réalisa que l’Eternel n’était pas dans le vent et qu’il s’agissait d’une manifestation de sa puissance. Ensuite, un tremblement de terre eut lieu, secouant les bases des montagnes ; mais l’Eternel n’était pas non plus dans le tremblement de terre ; c’était simplement une autre manifestation de sa puissance. Après cela, un feu s’alluma, mais l’Eternel n’était pas dans le feu. Puis une voix se fit entendre, comme un murmure doux et léger et cette voix, quand Elie l’eut entendue, il reconnut qu’il s’agissait de L’Eternel ; alors, avec humilité et crainte, il se couvrit le visage.

« CE N’EST NI PAR LA PUISSANCE NI PAR LA FORCE, MAIS C’EST PAR MON ESPRIT »

L’Elie antitypique, les saints sont fortement enclins à se décourager, à se sentir, comme Elie, absolument seuls, lorsqu’ils regardent autour d’eux et voient le monde en général dans l’idolâtrie, et même les personnes professant appartenir au Seigneur et qui, en grande partie, s’adonnent au culte de la mode et à l’idolâtrie de la richesse et de la renommée. Ils sont très portés à se demander pourquoi Dieu semble si indifférent à ce qui les préoccupe tellement. Pourquoi ne renverse-t-Il pas tous les autels de Baal ? Pourquoi ne renverse-t-Il pas Mammon ? Pourquoi n’instaure-t-Il pas par sa puissance suprême le grand royaume de droiture auquel, en tant que son peuple, nous devons nous attendre, selon son enseignement ? Pourquoi devrions-nous être plus jaloux pour le Seigneur qu’Il ne semble l’être pour son propre nom et sa propre cause ? Nous avons besoin d’une leçon similaire à celle d’Elie, et cette leçon nous est donnée.

Nous apprenons que, tandis que Dieu aurait pu parler au monde avec la force et la puissance représentées par le vent, le tremblement de terre et le feu, ces éléments dans leur ensemble n’auraient cependant pas manifesté aux hommes le vrai caractère de l’Eternel. Pour qu’ils Le connaissent, il leur faut entendre la voix douce et légère – la voix de la vérité, la voix de l’amour, la voix de la sagesse. En outre, nous savons que le Seigneur est sur le point de faire passer l’humanité par des expériences qui pourraient être symbolisées par ces éléments montrés à Elie. Les vents forts de la guerre doivent être lâchés sur le monde – de fait, il est tout à fait probable qu’ils sont déjà en train d’être lâchés [écrit en 1904, trad.] Il en résultera un déchirement de la terre, de la société, des nations. Après suivra un grand tremblement de terre symbolique – une révolution –, à laquelle référence est faite en Apocalypse et qui est décrite comme un tremblement de terre si puissant qu’il n’y en aura jamais eu de semblable parmi les hommes auparavant (Apocalypse 16 : 18). Ce sera une révolution qui affectera tous les gouvernements du monde en matière sociale, politique, financière et ecclésiastique. Ensuite viendra le feu – le feu symbolique qui consumera symboliquement la terre et la société : « Les éléments [la société] embrasés se dissoudront et la terre [la société] avec les œuvres qu’elle referme sera consumée ». Telle est la description symbolique donnée par l’Apôtre Pierre.

Le même symbole du feu est employé par le prophète Sophonie qui le localise à la fin de cet âge, lors qu’il dit : « Attendez-moi donc, dit l’Eternel, au jour où je me lèverai pour le butin ! Car j’ai résolu de rassembler les nations, de rassembler les royaumes, pour répandre sur eux ma fureur, toute l’ardeur de ma colère ; car par le feu de ma jalousie tout le pays sera consumé ». Le verset suivant nous montre que le feu de la jalousie de Dieu est un feu symbolique, et d’autres versets nous indiquent qu’il s’agit de l’anarchie, présentée ainsi de manière figurative et qui doit être suivie d’un temps de bénédiction, selon ce que dit le prophète : « Alors [suivant le feu – l’anarchie] je changerai la [langue] des peuples en une langue purifiée, pour qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel, pour le servir d’un seul cœur. » – Sophonie 3 : 9 (Darby).

Cette « langue purifiée » ou message pur de la Parole de Dieu, que le prophète montre comme suivant le feu de l’anarchie, est la voix douce et légère de notre leçon. Elie l’identifia comme étant la puissance de Dieu, mise en œuvre pour apporter des bénédictions et réaliser les promesses faites par Dieu à la postérité d’Abraham et, par elle, en temps voulu, à toutes les familles de la terre. Ainsi, aujourd’hui, les membres du peuple du Seigneur, comme classe antitypique d’Elie, apprennent que Dieu effectuera, en son temps, le grand travail qu’Il a en vue, par la voix douce et légère de la Vérité, et que le moment voulu pour ce faire n’interviendra que lorsque la tempête, le tremblement de terre et le feu seront passés. « Lorsque tes jugements [ceux du Seigneur] s’exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. » – Esaïe 26 : 9.

« TENEZ-VOUS TRANQUILLES ET SACHEZ QUE JE SUIS DIEU »

Ces mêmes pensées sont portées à notre attention dans le quarante-sixième Psaume, dans lequel l’Eternel, par le prophète David, présente un tableau du temps de détresse qui fait partie du jour du Seigneur dans lequel nous sommes déjà entrés – temps de détresse qui préparera le monde pour le jour splendide de la bénédiction, le jour Millénaire. Dans ce Psaume, l’Eternel représente la terre en train d’être déplacée, les montagnes en train d’être transportées au cœur de la mer, les eaux de celle-ci mugissant, les montagnes tremblant, etc. Ces choses décrivent les secousses qui sont sur le point de se produire dans les systèmes sociaux, politiques et religieux du monde. Les membres du peuple du Seigneur, de la classe d’Elie, sont représentés dans ce Psaume comme ne craignant pas ces choses, parce qu’ils constituent la ville sainte ou le royaume saint du Seigneur. Ensuite, dans les versets 6 à 10, l’Eternel donne une interprétation des montagnes secouées en train de fondre, etc., ce qui signifie la fureur des peuples, l’anarchie, l’ébranlement des royaumes, la fonte ou désintégration de la société. Comme résultat, de grands ravages se produiront sur la terre ; comme autre résultat, toutes les guerres cesseront jusqu’aux extrémités de la terre et alors (verset 10) s’entend le message qui sera imposé tout au long de l’âge Millénaire : « Tenez-vous tranquilles, et sachez que je suis Dieu : Je serai exalté parmi les nations, je serai exalté sur la terre ».

Cet ordre : « Tenez-vous tranquilles », correspond à la voix douce et légère qu’Elie entendit et que nous, en tant que l’Elie antitypique, entendons maintenant de la Parole de Dieu ; elle nous informe que ce n’est pas par la force ni par la puissance terrestres que l’Eternel établira son autorité, mais que, au temps qui arrive, son Roi régnera en Sion et exécutera des jugements sur la terre, récompensant le juste et punissant celui qui fera le mal. Le résultat en sera que tous parviendront à la connaissance de l’Eternel, du plus petit au plus grand, et que cette connaissance remplira la terre entière, comme les eaux recouvrent le fond des mers ; et le résultat qui suivra sera que l’Esprit de l’Eternel sera répandu sur toute chair, comme le promet la Parole de Dieu. C’est là le message glorieux qui, comme le prophète l’annonce, découle du grand sacrifice d’expiation accompli par notre Seigneur. Il déclare que le Seigneur s’est donné Lui-même en rançon pour tous. « C’est là le témoignage rendu en son propre temps. » – 1 Timothée 2 : 6.

Après qu’Elie eut appris cette leçon concernant les méthodes utilisées par l’Eternel pour accorder sa bénédiction, il fut prêt à se conformer aux instructions divines et à retourner au pays d’Israël afin de se préparer : (1) pour son propre départ ; (2) pour nommer Élisée son successeur comme prophète et l’instruire pour le service ; (3) pour donner un aperçu des changements qui devaient sous peu intervenir dans les gouvernements d’Israël et de Syrie. Il fut encore consolé, et sans aucun doute étonné, par la déclaration de l’Eternel selon laquelle il restait 7000 hommes en Israël qui ne s’étaient pas agenouillés devant Baal et n’avaient pas embrassé son image, comme le voulait la coutume. D’une manière similaire, l’Eternel encourage ceux de la classe d’Elie en leur faisant comprendre sa Parole, selon laquelle les bénédictions et la réformation du monde auront lieu au temps fixé par Dieu et à sa façon, et ce par l’établissement du royaume Millénaire. Et d’une manière similaire, ceux de la classe d’Elie en sont venus à comprendre qu’il reste un travail important à accomplir encore par eux dans le monde : que des milliers, dans les systèmes nominaux, n’approuvent pas les erreurs qui y sont enseignées et sont simplement dans la confusion et aveuglés par une fausse présentation du caractère divin.

« SOIS COURAGEUX »

Elie revint en Israël et, apparemment, il ne prêta ensuite aucune attention à Jézabel et à ses menaces, mais il entreprit un travail de réveil de la foi véritable dans le vrai Dieu, et de l’obéissance à sa loi. Il n’a pas seulement appelé Élisée, comme cela lui fut ordonné par l’Eternel, mais, se conformant à des instructions complémentaires ou à l’esprit de ces instructions, il rétablit ce qui s’appelait les « écoles des prophètes » – des réunions d’hommes jeunes désireux d’étudier la loi pour comprendre la volonté divine. Ainsi, nous voyons que le réveil au mont Carmel, dont furent témoins les chefs de l’ensemble des dix tribus d’Israël, porta ses fruits – l’idolâtrie régressa ensuite, Jézabel et Achab n’avaient évidemment pas le pouvoir de s’opposer à ces écoles de prophètes, ni de les détruire, ni de s’opposer, en général, à l’œuvre de réformation qu’Elie accomplissait. Celui-ci est censé avoir continué ce travail de réforme pendant environ dix années ou plus, après son retour du Mont Sinaï et avant qu’il ne fût enlevé par le tourbillon.

Le texte de référence de notre leçon s’applique bien à ceux de la classe antitypique d’Elie. Ceux-ci devraient se rendre compte que « si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? » et ils ne devraient pas craindre les paroles ni les actes des hommes, aussi longtemps qu’ils comprennent qu’ils sont ses serviteurs, coopérant, servant, agissant en accord avec ses instructions. Voici le message qui leur est adressé : « Ne craignez pas ce qu’ils craignent, et ne soyez pas effrayés ». « Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, croyez en Christ » – la Tête du corps – et ayez confiance en ses conseils et en ses directions, conformément à sa promesse, qui nous assure que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Pourquoi devrions-nous craindre ? Que devrions-nous craindre ? « Si Dieu est pour nous qui sera contre nous ? » Il est vrai que ceux qui commettent le mal semblent parfois avoir l’avantage sur nous – et l’emportent vraiment contre nous – comme, par exemple, le Sanhédrin juif l’a emporté contre notre Seigneur, pour Le faire crucifier ; mais un tel avantage sur nous n’est qu’apparent. En réalité, comme l’apôtre le déclare, ces défaites apparentes produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. Nous devons considérer les choses de ce point de vue, et nous réjouir de toute affliction que la sagesse divine peut considérer comme appropriée pour nous. Désirons seulement que notre union et notre communion avec l’Eternel soient maintenues.

WT 1904 p3414