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« Celui qui vaincra, celui-là sera vêtu de vêtements blancs, je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges ». — Apoc. 3 : 5.

Quoiqu’elle ait eu des persécutions isolées, comme le rapporte le livre des Actes, la première église, dans son ensemble, ne fut pas sujette aux plus sévères épreuves pour commencer. Mais quand la vérité commença à se répandre et eut des ennemis, non seulement les Juifs, mais aussi les Grecs, empereurs et gouverneurs s’attirèrent la faveur des masses en persécutant les disciples de Jésus. Pour autant que nous le sachions, les persécutions n’ont jamais vraiment cessées, elles ont revêtu un caractère différent et sont plus raffinées. Nous devons nous attendre à ce qu’elles s’amplifient même, dans un proche avenir. Pendant un temps très long, la pure vérité a été cachée aux hommes, et la mondanité, avec une forme de piété a eu la haute main dans les cercles influents. Comme le temps de détresse que l’Ecriture prédit est très proche, ceux qui se tiendront ferme au témoignage de la Parole du Seigneur peuvent s’attendre à être des boucs émissaires sous différents prétextes.

Nous ne serions pas surpris que de grandes persécutions se développent dans les années très prochaines, contre les « enfants de lumière » qui marcheront dans cette lumière. Jean, le disciple bien-aimé, en quelque mesure illustra ou représenta les derniers membres vivants du « petit troupeau ». Ce fut la signification des paroles de notre Seigneur : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe » (Jean 21 : 22, 23). Jean ne demeura pas, mais une classe qu’il illustra, à quelque degré, est demeurée, une classe qui voit avec les yeux de l’intelligence, les visions et les révélations que Jean vit en symboles, dans une vision.

Il y a plusieurs raisons pour conclure que si les différents messages, dans le 2ème et 3ème chapitre de l’Apocalypse étaient donnés aux sept églises mentionnées et leur étaient applicables, ils avaient une plus grande signification et s’appliquaient à toute l’église de Christ, le nombre sept représente la perfection. L’ordre, dans lequel les églises sont mentionnées, représente différentes époques dans l’histoire de l’église. L’église d’Ephèse représente la condition de l’Eglise aux jours des apôtres, au temps où le message fut écrit, tandis que l’église de Laodicée représente l’Eglise de nos jours, à la fin de cet âge de l’Evangile ; les autres églises représentent de même différentes époques intermédiaires.

Penser autrement serait attacher plus d’importance qu’elles n’en ont réellement, à ces sept petites églises de l’Asie Mineure et il semblerait qu’on a voulu ignorer les églises plus grandes et plus influentes ; celles de Jérusalem, d’Antioche, de Corinthe, de Colosse, de Philippe, de Thessalonique, etc. De plus, les détails du message donnés à ces églises s’appliquent historiquement à l’église du Dieu vivant et la représente ; ce sont les expériences de chaque membre et de chaque branche desquels le Seigneur a soin. Nous trouvons d’autres représentations symboliques avec le nombre sept, représentant la perfection, les sept chandeliers d’or et les sept étoiles.

Les trois premiers chapitres de l’Apocalypse, etc., contiennent des descriptions particulières et des remontrances, non seulement pour les sept églises qu’ils mentionnent, mais pour tous les vainqueurs ; elles s’appliquent, non seulement aux différentes époques de l’histoire de l’Eglise comme un tout, mais encore aux différentes classes de l’église dans tous les temps.

Il est important de conserver ses vêtements sans les souiller.

Les paroles de notre texte sont adressées à l’église de Sardes, à l’époque où l’église générale symbolisée par Sardes est expliquée par le contexte. Dans cette église, il y avait une mauvaise condition de choses, des souillures, des offenses commises desquelles on ne s’était pas repenti et qui n’avaient pas été pardonnées.

Dans le contexte il est montré que la majorité des membres de l’église de Sardes n’avaient pas gardé leurs vêtements blancs, « cependant tu as, à Sardes, quelques hommes qui n’ont pas souillé leurs vêtements ». Par ces paroles, notre Seigneur semble appuyer sur la pensée que personne ne gagnera le prix de la haute vocation, s’il n’a pas gardé ses vêtements purs des souillures de la chair. Quiconque donc ne garde pas ses vêtements blancs aura son nom effacé du livre de vie. A ce sujet, nous nous souvenons des paroles du même apôtre Jean, que le sang de Christ nous purifie, non seulement des péchés du passé, mais aussi de toutes les taches que nous faisons sur notre robe. Il dit : « Le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7). Il nous purifie de tout manquement commis sans intention, de toute tache sur nos vêtements. Celui qui ne se conservera pas pur ne sera pas un vainqueur. Ceux seuls qui observent cette purification n’auront pas leur nom effacé du livre de vie.

Pour ce qui est de la capacité de connaître qui a gardé ses vêtements purs, chacun individuellement peut savoir à quel degré il a purifié sa conduite et gardé sa communication avec le Seigneur, à quel degré il a journellement scruté les affaires de sa vie, les incidents du jour et demandé pardon pour ses manquements et ses offenses. Les autres peuvent faire des suppositions, mais ils ne peuvent pas juger vraiment. Nous avons tous assez de bon sens pour savoir ce qui est bon et ce qui est mauvais. Si les choses mauvaises ne nous semblaient pas très mauvaises, cela indiquerait que nous croissons sans prendre soin de notre robe. Comme résultat, nous aurions moins d’intérêt pour la vérité, moins de soins pour conserver notre robe pure, moins d’intérêt pour les réunions de prières. Entre nous et le Seigneur il y aurait un nuage ; une condition de pauvreté spirituelle serait sûre de suivre.

Les fidèles vainqueurs veillent et gardent leurs vêtements purs. « Ils n’ont pas souillé leurs vêtements ». Ils les ont gardés sans tache de la part du monde. Ils ont eu la volonté de ne pas se laisser contaminer par le péché, de ne pas le laisser les séparer du Seigneur ; ils ont de suite prié et obtenu que le précieux sang enlève toute tache. Ils sont opposés de tout cœur au péché et ils sont si sérieux dans leur résolution de conserver leurs vêtements sans tache, que l’adversaire n’a pas de pouvoir sur eux, « le malin ne les touche point ». Ils soumettent pleinement leur volonté à celle de Christ. Ils sont morts avec lui et ainsi, ils ne peuvent pas volontairement pratiquer le péché.

Le précieux sang seul peut purifier

La majorité des chrétiens de Sardes étaient évidemment de la grande multitude et ils avaient besoin de zèle et de repentance, car ils n’étaient pas dans la condition de recevoir les plus grandes bénédictions possibles. Le principe est applicable non seulement à l’église de Sardes, mais à l’église en général. Les choses qu’on doit vaincre sont les difficultés du « chemin étroit ». Ces difficultés rendent le chemin étroit ; l’opposition de notre chair aux choses de Dieu, l’opposition du monde en général et les lacets que l’adversaire place sur notre route. L’amour de soi-même, la popularité, la prospérité du monde, tout cela doit être vaincu aussi bien que les crédo faits par la main des hommes et leurs théories.

Combien sont grandes les bontés de Dieu, de se présenter ainsi à nous avec la robe qui couvre toutes les fautes du passé aussi bien que toutes les imperfections du présent que nous ne connaissons pas, que nous avons vues, que nous commettons sans le savoir. Selon l’organisation de Dieu, il est possible à ses enfants de marcher avec tant de prudence, de circonspection (regardant tout autour à chaque pas qu’ils font), qu’ils peuvent garder leurs vêtements sans tache dans le monde. Mais hélas ! combien peu il en est, s’il y en a, qui ont toujours vécu si haut, dans le passé de leur vie chrétienne, qui ont toujours eu devant les yeux ce grand Modèle qui seul peut leur assurer la conservation de la blancheur de leurs vêtements.

Voyant qu’une petite déviation de l’absolue pureté de cœur constitue une tache sur la robe, nous pouvons nous demander avec inquiétude s’il y a quelque possibilité pour nous d’avoir nos taches enlevées et d’obtenir de nouveau une robe blanche. Remercions Dieu, oui, il y a une voie par laquelle les taches et les rides peuvent être enlevées et par laquelle nos robes peuvent être, une fois encore, purifiées comme elles l’étaient pour commencer, c’est-à-dire lorsque Christ les a purifiées. La purification des taches est le sang précieux. Comme le dit l’apôtre : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité >. — 1 Jean 1 : 9.

Jugeons-nous nous-mêmes

Nos efforts ne peuvent pas enlever une seule tache ; le sang précieux de Christ seul peut le faire. Quand nous réalisons le pardon et la purification de notre robe, nous devons bien vite chercher à nous discipliner dans la repentance, autrement nous devons attendre du Seigneur, avec la purification de notre robe en réponse à nos prières, certains châtiments pour notre correction dans la justice, pour fortifier notre caractère sur ses points faibles. L’apôtre nous l’enseigne lorsqu’il dit : « Si nous nous jugions [corrigions, disciplinions] nous-mêmes, nous ne serions pas jugés [corrigés, châtiés]… [par le Seigneur], mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde ». 1 Cor. ll 31, 32.

La grâce de Dieu ne peut pas admettre à la perfection céleste ceux qui n’ont pas les robes sans tache de la justice ; ainsi, il nous est montré que ceux qui n’ont pas soin de leurs vêtements, qui ne les gardent pas blancs doivent faire de sévères expériences avant de pouvoir être participants des faveurs célestes. Dans le symbole, ces dures expériences sont montrées comme faisant l’œuvre de la purification de leurs robes, « dans la grande tribulation ». Il n’y a ni pénitences ni souffrances qui puissent purifier nos robes, mais il nous est montré pour cela l’efficacité du « sang de l’Agneau ». Plusieurs seront ainsi purifiés, lavés, et leurs vêtements, qui sont maintenant souillés par le contact du monde, seront purifiés de toute culpabilité, de toute tache ; lorsqu’ils réaliseront la folie de leur course, ils se repentiront, ils viendront repentants au Seigneur et accepteront son aide.

Nous nous réjouissons de ce que ceux qui se repentent pourront sans tarder chanter et louer le Seigneur, être heureux dans sa grâce excellente. Nous faisons remarquer que, si leurs robes ont été blanchies pendant le temps de détresse, ils n’auront pas la couronne, mais, étant finalement des vainqueurs, il ne leur sera accordé que des « palmes » comme emblème de leur victoire par Christ. Ils ne pourront pas faire partie du temple vivant, duquel Christ est la Tête, mais selon ce qu’il nous est dit, ils seront serviteurs dans ce temple ; s’ils ne peuvent pas s’asseoir sur le trône, ils auront le grand privilège de servir « devant le trône ». Grand et glorieux privilège sera le leur, mais ils auront perdu le grand « prix », l’ayant vendu pour un plat de potage d’un avantage présent, ou plutôt de ce qui leur paraissait un avantage, mais qui a été prouvé non satisfaisant et leur a apporté d’amers résultats.

Quelle exhortation à rechercher la sainteté, à compléter notre consécration, pourrait être meilleure que celle-là ?

T.G. 4-1912