LA PAROLE DE DIEU NON LA PAROLE DE L’HOMME

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Marc 7 :1-13.

« Le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie par le Saint Esprit ». — Rom. 14 :17.

Cette étude montre que les Pharisiens d’il y a dix-huit siècles, bien que professant d’observer soigneusement la loi et se vantant de leur fidélité à cet égard, s’étaient graduellement retirés de la parole de Dieu pour suivre les traditions humaines. Les Juifs font de même aujourd’hui : ils lisent les Saintes Ecritures, l’Ancien Testament, mais ils considèrent ce livre comme un livre scellé qu’ils ne peuvent pas comprendre. Au lieu d’essayer de le comprendre par l’étude, ils règlent leur vie d’après le Talmud, livre qui contient des assertions sages et d’autres qui ne le sont pas. Malgré tout, c’est sur lui que les Juifs modèlent tous leurs sentiments religieux.

Il en est sûrement de même des chrétiens de notre époque. La Bible est l’autorité reconnue et le modèle, mais chaque dénomination a sa propre théorie, ses textes à l’appui et son propre catéchisme. Quand ils lisent la Bible, le lustre ou l’interprétation des confessions de foi acceptées est devant leurs yeux et leur voile le saint Livre. C’est ainsi qu’ayant la Bible en mains et ses références en leur cœur, les chrétiens sont divisés en de nombreuses sectes différentes qui ont peu d’espérance d’arriver à une union entre elles, parce que chacune d’elle insiste pour qu’on emploie ses propres credo comme lunettes pour l’étude de la Bible.

Si tous les chrétiens voulaient mettre de côté et détruire ces lunettes de confessions de foi qui nous ont séparés si longtemps, donnant un faux coloris à différents passages de la parole de Dieu et embrouillant en général notre esprit ! Ne serait-ce pas suivre le conseil et la sagesse célestes de prendre une voie différente et de commencer à nouveau une étude de la parole de Dieu à la lumière qui luit d’une page à l’autre ? Nous serons ici sûrement tous d’accord théoriquement. Ne voulons-nous pas mettre cette théorie, cette résolution en pratique ?

Manger sans se laver les mains.

Les Pharisiens n’auraient pas désiré mieux qu’une personne capable comme l’était Jésus soit de leur nombre, se conformant à leurs usages et ainsi les marquant du sceau de son approbation. Ils ne pouvaient pas manquer de remarquer le haut caractère de ses enseignements pour ce qui est de la justice, de la miséricorde et de l’amour. Ils auraient pu le pardonner pour quelques-unes des vérités qu’il prononçait et qui les faisaient murmurer, si seulement il avait voulu appuyer leur formalisme. Jésus tel qu’il était, ne convenait à personne : pour les impurs, il était trop pur ; pour ceux qui sont hauts, hypocrites de profession, il était trop sincère ; pour les sages de ce monde, il était trop franc, trop vrai.

Dans notre étude, les Pharisiens demandèrent pourquoi les disciples de Jésus n’étaient pas instruits des enseignements du Talmud, pourquoi on ne leur avait pas enseigné à laver leurs mains avant de manger, comme devoir religieux. Nous pouvons être sûrs que Jésus ne laissa à ses disciples aucun exemple d’impureté. Nous savons que, au degré où la vérité entre dans le cœur, elle a un effet purifiant sur la vie entière, sur toute la personne, mentalement, moralement et physiquement. Ce dont les Pharisiens voulaient parler, c’était d’un lavage cérémoniel, que les mains soient propres ou non, faisant de cette forme une partie de leur religion. C’était cette forme à laquelle Jésus s’opposait ; il ne pouvait pas l’enseigner parce que c’était une cérémonie hypocrite. Comme il le disait dans une autre occasion, les coutumes des Pharisiens de se laver et leurs coupes (Mat. 23 : 26) par devoir et d’une façon cérémonielle, prenaient beaucoup de leur temps et étaient des fardeaux pour les pauvres qui n’avaient pas de serviteurs pour faire ces choses. Ne pas les observer était considéré comme impur, profane, ne s’accordant pas avec les arrangements divins, n’étant pas digne de vrais juifs.

Répondant aux Pharisiens sur ces points, Jésus leur dit : Vous êtes le peuple saint mentionné par Esaïe le prophète en ces paroles. Ce peuple « m’honore de la bouche et des lèvres ; mais son cœur est bien éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Matth. 15 : 9), car vous abandonnez les commandements de Dieu et vous tenez fermement aux traditions des hommes.

Jésus leur montre leur négligence des commandements de Dieu pour s’attacher aux lavages cérémoniels commandés, non par Dieu, mais par le Talmud ; il leur rappelle ce que dit la loi de Moïse, que père et mère doivent être honorés et que quiconque parlera mal d’eux doit être mis à mort. Ce commandement a été changé ainsi par le Talmud : Celui qui veut se consacrer corps et biens à Dieu et à la religion est libre vis-à-vis de ses parents, libre de tout devoir. Ils ont ainsi annulé le commandement direct de Dieu à ce sujet, ce qu’ils n’ont pas le droit de faire.

Les enseignements de Jésus ne s’accordaient pas avec ceux des Pharisiens. Les deux enseignaient la sainteté et une observation stricte de la loi divine ; Jésus s’attachait à la parole de Dieu, et rejetait le Talmud, les traditions des anciens, tandis que les Pharisiens négligeaient la parole de Dieu et s’attachaient aux traditions. Que faisons-nous comme chrétiens aujourd’hui ? Tenons ferme à la Parole divine, « la parole de Dieu qui peut nous rendre sages ». Sondons les Ecritures journellement, avec soin et abandonnons tout ce qui ne s’accorde pas avec elles.

Qu’est-ce que le royaume de Dieu ?

Notre texte est souvent mal compris par certains qui disent que le royaume de Dieu, c’est la justice, la paix et la joie par le Saint Esprit. Le contexte en montre la fausse pensée ; suivons-le et voyons

Ayons à l’esprit ce que nous avons déjà étudié, le Royaume mentionné dans la Bible, c’est-à-dire que le règne glorieux des mille ans du Messie viendra pour le relèvement de la famille humaine et que, pendant ce règne, l’Eglise sera associée avec Jésus dans son royaume de gloire, de puissance et d’honneur. L’appel de cet âge de l’Evangile est fait pour le choix de cette classe de l’Epouse, pour la développer, pour la « rendre capable d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ».

Nous avons vu que, dans le temps présent, ces appelés — ces appelés à être « l’Epouse, la femme de l’Agneau » — sont le royaume en embryon ou à l’état non développé. Ces membres du royaume à l’épreuve, nous dit l’Ecriture, ne sont plus sous la loi de Moïse exprimée dans les dix commandements, ils n’ont pas, par eux, l’espérance de la vie éternelle, mais ils sont sous la grâce, sous le bon arrangement que Dieu a fait pour eux par les mérites de la mort de Christ. Saint Paul montre que, s’ils sont libres des différents commandements, ils ne sont pourtant pas sans loi, mais sous la grande loi divine, comme membres du Corps de Christ. Il dit que, comme nouvelles créatures, nous accomplissons la réelle signification de la loi divine, nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit, même n’étant pas capables de suivre parfaitement l’esprit de la loi à cause des faiblesses de la chair. C’est la nouvelle créature, le désir, qui doit être jugé et non la chair.

D’après cela, il n’était pas demandé des nations qui furent faites membres du Corps de Christ de se conformer aux demandes de la loi juive. Par exemple, un Juif, selon la loi, ne pouvait pas manger de poissons qui n’ont pas d’écailles, maquereaux, etc., il ne pouvait manger ni lapin ni porc pour différentes autres choses, les Juifs étaient retenus et limités en ce qui concerne le manger et le boire : Pas une de ces limites n’était pour les chrétiens sortis du milieu des nations et qui n’avaient jamais été sous l’alliance de la loi.

Dans notre texte, Saint Paul dit que ces libertés, quant au manger et au boire, n’étaient pas estimées comme de réelles bénédictions pour cette classe du Royaume en embryon. Loin de là, la bénédiction réelle de ses membres est la jouissance de la justice, de la paix et de la joie par le Saint Esprit. Transformés par le renouvellement de leur esprit, ils sont arrivés à apprécier et à aimer la justice et la vérité, les bonnes choses au lieu des mauvaises, les choses pures au lieu des choses impures, les choses spirituelles au lieu des choses terrestres, leur cité est maintenant dans les cieux, au lieu d’être sur la terre (Phil. 3 : 20). Ils apprécient la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence ; cette paix qui guide leur cœur est une des plus grandes bénédictions dont ils jouissent comme membres de la classe du Royaume en embryon.

« Il n’y a point de paix pour les méchants, dit l’Eternel » (Es. 48 : 22). « Les méchants sont comme la mer agitée qui ne peut se calmer » (Es 57 : 20). Notre paix céleste et notre confiance en Dieu proviennent de notre union avec Christ comme membres de la classe du Royaume. Cela, nous l’apprécions plus que le privilège de manger du porc ou d’autres choses défendues aux Juifs. Joie dans le Saint Esprit, communion avec le Père, avec son Fils et avec tous ceux qui ont l’esprit de justice, tel est le privilège béni de chaque membre de la classe du Royaume en embryon, de chaque membre de l’Eglise qui est son Corps.

L’apôtre désirait que ses auditeurs apprécient les différentes faveurs qu’ils avaient reçues à un tel degré que, si l’intérêt de la cause du Seigneur ou l’intérêt des frères demandait qu’ils sacrifient leur liberté, quant à ce qui est du manger et du boire, ils le fassent avec joie, comme des renoncements à eux-mêmes pour l’amour de Christ et des frères. Ils doivent compter cela pour rien, évitant ainsi de s’interposer aux bénédictions et aux privilèges qui sont à eux en Christ, ou au moins, ne voulant pas en méconnaître la valeur réelle.