« Votre adversaire, le diable, rode comme un lion rugissant, cherchant qui il dévora. Résistez-lui avec une foi ferme. » – 1 Pierre 5 : 8, 9.
La Version Autorisée du Nouveau Testament [Revised Version anglaise] utilise fréquemment le mot « diable », et laisse l’impression qu’il y a beaucoup de diables ; mais cette pensée n’est pas confirmée par les Écritures en général. Dans le Nouveau Testament, deux mots Grecs sont traduits ainsi, ce sont « daimonion » et « diabolos ». Le premier de ces deux mots devrait être correctement rendu par « démon », et le second par « diable ». Les « démons » sont les esprits impurs, les esprits ordinaires, les anges déchus ; tandis que le « diable » est Satan. Le terme Satan signifie « adversaire », opposant ; car le diable est celui qui s’oppose à la justice et à Jéhovah.
Celui qui n’a pas su discerner l’existence du diable est d’autant plus susceptible de tomber sous l’influence de cet être grand et malveillant, que les Écritures présentent comme le plus grand ennemi de Dieu, des hommes et de la justice. Saint Paul parle des « ruses du diable » (Éphésiens 6 : 11) et avertit l’église qu’elle doit combattre « les esprits méchants dans les lieux célestes » (Éphésiens 6 : 12). Il mentionne également « le prince de la puissance de l’air » (Éphésiens 2 : 2), et laisse entendre qu’il nous serait impossible de lutter réellement contre lui, car il est trop rusé, trop sagace pour nous.
Une mauvaise influence s’exerce constamment dans le monde, agissant contre la vérité, la droiture et la pureté, et agissant donc contre Dieu. Les Écritures nous informent que cette influence est exercée par le diable, Satan, qui était autrefois un saint ange. C’est en permettant à l’orgueil et à l’ambition de prendre le contrôle de son cœur que Satan est devenu un adversaire de Dieu et de la justice – 1 Jean 3 : 8 ; 1 Timothée 3 : 6 ; Ésaïe 14 : 12-14.
Bien que les hommes ne puissent pas voir Satan, celui-ci peut les voir et les contrôler grâce à des suggestions mentales. Il dispose de divers moyens pour exercer son influence. Le moyen le plus efficace est par l’intermédiaire d’agents humains, c’est-à-dire se servir d’une personne contre une autre. Sa méthode préférée consiste à remplacer la lumière par les ténèbres. Il fait cela en faisant passer le bien pour le mal, le vrai pour le faux, et ce qui est droit pour ce qui est mauvais.
Saint Pierre nous dit dans notre texte que Satan rode comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer. Le lion marche à pas feutrés. Il a aux pattes des coussins mous qui lui permettent de s’approcher très près de sa proie avant qu’elle ne s’en aperçoive. On dit qu’à ce moment-là, lorsque la bête s’apprête à bondir sur sa proie, elle rugit si fort que la victime est paralysée par la peur et se laisse ainsi facilement attraper.
Satan, l’adversaire de l’église, est fort et semblable à un lion, vigilant et en éveil. Comme le déclare l’Apôtre Paul, il cherche à utiliser toutes les occasions contre nous. Il est aux aguets, cherchant à nous dévorer. Bien qu’il soit en alerte, il ne s’approche cependant jamais de nous en rugissant, mais il se glisse furtivement sur nous en un endroit ou à un moment inattendu, pour nous dévorer, pour nous vaincre, pour étouffer notre vie spirituelle, et particulièrement pour détruire notre foi en Dieu. De même que ceux dont les oreilles sont entraînées à percevoir les bruits de pas du lion entendront ses pas, et ceux qui ne connaissent pas ses habitudes n’entendront pas le moindre bruit, ainsi nous dont les oreilles ont été ouvertes par le Seigneur et dont les yeux ont été oints du collyre de la consécration et de la soumission à la volonté du Seigneur, pouvons être rapides à reconnaître l’approche de notre grand adversaire et à lui résister. Tenons-nous debout, revêtus de l’armure complète que fournit la parole de Dieu, et dans sa force, brandissons l’Épée de l’Esprit.
Saint Paul révèle que les attaques les plus subtiles de l’adversaire se feront par l’intermédiaire d’agents humains. Satan travaille dans le cœur des enfants de la désobéissance ; plus ils sont honorables et étroitement identifiés au Seigneur et à son peuple, plus ils peuvent rendre un service d’autant plus grand à l’adversaire. C’est pourquoi Satan se présente comme un ange de lumière, et non comme un messager des ténèbres ; car il sait bien que l’erreur et le péché repoussent les enfants de lumière – Éphésiens 2 : 2 ; 2 Corinthiens 4 : 4 ; 11 : 14, 15 ; Éphésiens 6 : 11, 12.
Satan utilise diverses méthodes contre ceux que Dieu recherche et appelle. Comme ange de lumière, il a fait beaucoup de mal. Il s’efforce constamment d’éloigner le peuple de Dieu du Seigneur et de son alliance de sacrifice. Bien que nous sachions que Dieu est capable de venir en aide à son peuple de telle sorte que l’adversaire ne puisse l’atteindre, sa providence nous informe que ce n’est pas sa façon de faire. Il permet à Satan de remporter en apparence une grande victoire sur le Seigneur et son peuple, mais cette interruption apparente n’affecte en rien le plan divin des âges.
Nous ne voulons pas dire par là que Dieu coopère avec Satan et son œuvre diabolique. Dieu met son peuple à l’épreuve, en permettant ces conditions qui rendent le chemin si étroit que seuls les fidèles y marcheront avec persévérance jusqu’à l’extrême fin. Tous les autres tomberont tôt ou tard hors du chemin.
LA MÉTHODE APPROPRİÉE DE RÉSİSTANCE
Le combat du chrétien est un combat de la foi. L’affirmation de Saint Jacques : « Résistez au diable et il fuira loin de vous » (Jacques 4 : 7), ne signifie pas que nous devons nous battre avec lui pour le contrecarrer. Celui qui pense être capable de lutter seul contre Satan doit certainement avoir une grande suffisance, ou bien il doit surestimer ses propres capacités et sous-estimer celles de l’adversaire. Dans tous les cas, Satan remporterait sûrement la victoire.
La malice, l’envie, la haine et les querelles, dit l’Apôtre, sont le genre d’œuvres que Satan soutient et dans lesquelles il s’efforce d’entraîner l’humanité (Galates 5 : 19-21 ; 1 Jean 3 : 8). Ses méthodes sont trompeuses. Ses suggestions s’inscrivent dans la ligne de l’orgueil et de la suffisance. La suggestion mentale « Tu peux le faire ; tu es une personne de grande capacité ; n’aie pas peur ; montre aux gens ce qui est en toi » en a fait chuter beaucoup.
Pour tromper les enfants de la lumière, Satan se transforme en ange [messager] de lumière, car il sait bien qu’il ne les tromperait pas s’il se présentait comme un représentant du péché. Depuis la chute d’Adam, le diable a cherché à piéger l’humanité. Particulièrement depuis dix-huit siècles, il s’est efforcé d’introduire l’erreur dans l’église, afin de produire de faux chrétiens — des chrétiens qui porteraient préjudice à la cause de Christ. Il est évident qu’il a beaucoup contribué à la formulation des credo de la chrétienté.
Le peuple du Seigneur doit résister au diable en ne permettant pas à ses arguments séduisants de nous influencer. Nous avons la sûre parole prophétique et les instructions de notre Seigneur et de ses apôtres ; et si nous aimons la Parole de Dieu, nous chercherons à être guidés par elle. « Celui qui est né (gennao : engendré) de Dieu se conserve lui-même, et le méchant ne le touche pas » – 1 Jean 5 : 18 – Darby.
L’expérience de notre Seigneur dans le désert offre un bon exemple à suivre pour tout le peuple de Dieu. Il n’a pas cherché à entretenir la controverse, la discussion avec l’adversaire ; mais lorsque la mauvaise pensée s’est présentée, Il y a résisté promptement. Satan connaissait bien les Écritures, dont il présentait des passages dans le but d’induire notre Seigneur en erreur. Jésus n’a pas dit au diable : « Je me range à ton argumentation uniquement parce que c’est un texte des Écritures ». Au contraire, Il a immédiatement pensé au principe en cause, et a montré à l’adversaire en quoi il se trompait. Lorsque des prophéties étaient citées hors de propos, notre Seigneur faisait des déclarations très positives dans ce sens.
Pour nous, cette ligne de conduite est très bonne à suivre. Si l’un des membres du peuple de Dieu est entraîné par Satan dans un débat sur un texte des Écritures, et s’il se rappelle ou si un autre frère suggère un texte qui réponde directement au point de discussion, il devrait trancher : « Le texte des Écritures qui me dit de « résister au diable » est le guide approprié pour ma manière d’agir. Je ne m’arrêterai pas à discuter de ce que je ne comprends pas. » Ainsi, il « résisterait » tout en désapprouvant l’adversaire.
Saint Paul exhorte le peuple de Dieu à se revêtir de toute l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux ruses du diable. Sa déclaration semble impliquer que personne ne sera en mesure de résister à Satan sans l’aide divine. L’Apôtre souligne le fait que « ces jours » sont les jours où toute l’armure de Dieu sera nécessaire. (Éphésiens 6 : 13-18 ; Apocalypse 3 : 10). On peut se demander si seuls ceux qui sont pourvus de toute l’armure pourront résister. La réponse est que le Seigneur supervise les affaires de son peuple et qu’Il veillera à ce que tous ceux qui mettent leur confiance en Lui aient l’occasion de revêtir toute l’armure de Dieu.
Beaucoup consacrent à la frivolité le temps qu’ils pourraient employer à revêtir l’armure que Dieu a fournie à son peuple. Le Seigneur fait en sorte que de telles personnes ne pourront pas résister aux traits de l’adversaire (Éphésiens 6 : 16) ; car Il veut que personne ne reste debout dans ce mauvais jour, hormis ceux qui sont entièrement consacrés à sa volonté. Il leur prêtera assistance, afin que toutes choses concourent à leur bien. Sa grâce est suffisante pour mener à bon terme tous ceux qui ont appris à Le connaître et qui se sont consacrés à Lui. Cette grâce peut être fournie par les Écritures, par des lectures, par un discours ou par un cantique ; c’est la vérité qui protègera. Lorsque nous perdons l’Épée de l’Esprit, nous perdons notre seule protection contre l’erreur.
LA LEÇON DE CONFİANCE EN LA SAGESSE ET EN L’AMOUR DE DİEU
La manière d’attaquer de l’adversaire est bien illustrée dans la chute de nos premiers parents. Mère Ève aurait dû résister à la suggestion qui lui est venue par le serpent — ce que Dieu avait interdit pour leur plus grand avantage dans la vie. Elle aurait dû se dire : « Je n’entretiendrai pas une telle pensée, car cela serait déloyal envers mon Créateur ». Lorsque la suggestion de manger est venue au père Adam, il semble qu’il ait aussi pensé : « Autant me joindre à elle en partageant la nourriture. Ce sera mieux de mourir ensemble, car il n’y aura aucun plaisir dans la vie sans elle. » Adam a réfléchi sur la question, mais il n’avait pas une connaissance suffisante pour lui permettre de le faire avec succès. Il aurait dû se dire : « Dieu sait, Il arrangera cela. Ce qu’Il a dit me suffit. Je Lui serai fidèle et je m’en remets à sa sagesse et à son amour pour les conséquences. »
L’obéissance est la leçon que nous devons tirer de l’expérience d’Adam et Ève. Nous ne disposons pas d’une connaissance suffisante pour raisonner sur certains sujets, même si nos facultés de raisonnement étaient pleinement développées. Par conséquent, lorsqu’on nous suggère un mal quelconque, la seule chose à faire est de dire : « Non ! Le Seigneur notre Dieu a dit que nous ne devions pas y toucher, de peur que nous mourions ». Mère Ève s’est mise à raisonner et s’est ainsi laissée convaincre. Nous devrions profiter de son erreur. Une confiance appropriée en Dieu et une reconnaissance de notre propre manque de sagesse devraient nous décider immédiatement. Il ne devrait y avoir aucune controverse. Nous devrions dire : « Non ! »
Manifestement Dieu recherche ceux qui ont cette attitude d’esprit. Christ et l’église ont été appelés pour cette grande œuvre qui consistera à ramener l’humanité à la perfection du caractère. Souvent, le plan divin peut ne pas nous sembler être la voie la plus sage ; et si nous n’apprenons pas la leçon de la confiance absolue en la sagesse, la justice, la puissance et l’amour divins, nous ne pourrions pas faire confiance à Dieu en tout. Le Père cherche ceux qui l’adoreront en esprit et en vérité, et qui auront une confiance parfaite en Lui comme Celui qui est la sagesse et l’amour même pour diriger et guider leurs affaires. Ceux qui n’apprennent pas cette leçon de confiance ne seront pas aptes à assumer les responsabilités qui seront confiées à l’église glorifiée. Apprenons cette leçon et soyons très positifs dans nos efforts pour être en harmonie avec Dieu.
La fidélité dans l’épreuve développera les vainqueurs. Le Seigneur ne souhaite pas avoir dans le petit troupeau des personnes déloyales de quelque façon que ce soit. Ils peuvent être faibles dans de nombreux aspects essentiels du caractère, mais ils sont tous loyaux envers Dieu. Le Seigneur recherche ceux qui resteront loyaux dans les épreuves et les difficultés, et qui développeront ainsi un caractère qui Lui est agréable. Ces personnes ne s’alarment pas des attaques de Satan, qui sont considérées comme une occasion d’augmenter la foi ; car Celui qui est pour nous est plus grand que tous ceux qui sont contre nous !
Dans le « Pilgrim’s Progress », cette incapacité du méchant à toucher le peuple fidèle de Dieu est illustrée de très belle façon. Alors qu’il marchait sur le chemin étroit, Christian aperçut deux lions, et pendant un instant il fut terrorisé. Christian étudia la situation et décida d’aller de l’avant. Lorsqu’il s’approcha des lions, il constata qu’ils étaient enchaînés. Il en est de même pour nos adversaires. Ils ne peuvent faire aucun mal aux enfants de Dieu. Bien qu’ils puissent rugir, ils ne peuvent pas blesser la nouvelle créature.
La nouvelle créature peut se développer même si l’homme extérieur dépérit. Satan a réussi à faire en sorte que les principaux sacrificateurs et les pharisiens causent la mort de notre Seigneur, mais c’est précisément par ce moyen qu’Il est entré dans la gloire. Dans ses relations avec notre Seigneur, le Père nous a donné une illustration de ses rapports avec nous. Ainsi, nous pouvons savoir que même si Satan semble remporter la victoire sur nous, ces « légères afflictions », comme il nous est dit, « produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire » – 2 Corinthiens 4 : 17.
Nous savons que nous n’avons aucune puissance pour nous opposer à Satan. Personne n’est suffisant pour ces choses, sauf le Seigneur. Il est plus grand que Satan et tous ses anges. Nous regardons avec l’œil de la foi vers les choses invisibles. Il nous incombe donc d’être fermes, inébranlables, pleins de foi, et par conséquent capables de faire face à tout ce que le Père permet de venir sur nous.
WT1913 p5183