SOUS UN JOUG İNÉGAL

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« Ne vous attelez pas inégalement avec les incroyants ; car quelle association a la droiture avec l’iniquité ? et quelle communion a la lumière avec l’obscurité ? Et quel accord a Christ avec Bélial [Deutéronome 13 : 13] ? ou quelle part a celui qui croit avec un infidèle ? Et quelle conformité a le temple de Dieu avec les idoles ? car vous êtes le temple du Dieu vivant … C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à |toute| chose impure ; et je vous recevrai, et |je| vous serai un Père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur Tout-puissant. » – 2 Corinthiens 6 : 14-18 – KJV.

Ce commandement, de ne pas être sous un joug inégal avec les incroyants, est très généralement cité en faisant référence au sujet du mariage. Et c’est ainsi qu’il est correctement appliqué, étant un principe général applicable dans divers cas. Mais l’Apôtre ne fait pas allusion ici au lien du mariage, mais aux liens d’amitié et de communion, qui doivent être sacrés parmi les saints et qui ne doivent pas exister entre croyants et incroyants. Tout au long de ce chapitre et du chapitre précédent, il a disserté sur la doctrine de Christ. Il a prêché l’évangile de la rédemption et de la résurrection, et du privilège d’être de nouvelles créatures en Christ, et a montré que, ayant reçu par la foi l’évangile béni, nous sommes des ambassadeurs de Christ et des co-ouvriers avec Lui en le faisant connaître aux autres ; et qu’en tant que tels, nous devons être fidèles à notre mission, et ne permettre en aucune circonstance que la vérité soit mêlée à l’erreur. L’idée n’est pas que les saints doivent être désagréables ou peu aimables envers les incroyants : au contraire, ils doivent être bons envers tous les hommes, envers les reconnaissants et les ingrats, envers les croyants et les incroyants (Luc 6 : 35 ; Galates 6 : 10) ; mais l’idée est qu’ils ne doivent pas être des amis dans le sens d’être en communion avec eux.

Être « sous un joug » avec quelqu’un signifie plus qu’une simple amitié passagère ou une amabilité de voisinage. Il signifie une intimité, une camaraderie, une communion d’esprit. Si deux personnes sont liées ensemble par le même joug, elles doivent nécessairement marcher ensemble ; et si elles ne peuvent pas se mettre d’accord pour marcher ensemble, elles doivent rompre le joug, que ce soit un joug en bois littéral ou un joug d’amitié. L’amitié est plus qu’une bonté passagère, et n’existe jamais sans quelques liens de camaraderie. Avec un Chrétien loyal et fidèle, les liens de fraternité ou d’amitié ne peuvent être autres que ceux d’une foi et d’une espérance communes. Il a renoncé au monde avec ses ambitions et ses buts, a perdu son esprit et a reçu à la place l’esprit de Christ avec toutes ses aspirations et tous ses espoirs nouveaux et célestes ; par conséquent, s’il est fidèle à sa profession de foi, ces choses terrestres ne peuvent plus constituer des liens de communion avec lui : il ne peut pas se soumettre au joug de ceux qui sont du monde. Il a aussi renoncé à toutes les vaines philosophies d’invention humaine et a pris pour guide la Parole infaillible de la vérité divine et y a trouvé ses délices ; par conséquent, s’il reste fidèle à sa profession de foi, les théories et les spéculations des hommes ne peuvent constituer aucun lien de fraternité avec lui ; car il n’a aucune sympathie pour elles. Et, de plus, sa mission d’ambassadeur de Christ (2 Corinthiens 5 : 20) exclut non seulement la possibilité d’une communion à ces conditions, mais elle le positionne également en tant que défenseur de « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3) par le Seigneur et les Apôtres, en opposition à toute autre forme de doctrine.

Les questions de l’Apôtre sont donc significatives : « Quel rapport y a-t-il entre la justice et l’injustice ? » Aucun : l’homme qui est juste ne peut pas approuver ou être d’accord avec l’injuste ; ils ne peuvent pas marcher ensemble sous l’un ou sous l’autre joug, ils s’éloignent naturellement l’un de l’autre, parce qu’il n’y a rien qui les retienne ensemble. « Et qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? » La lumière naturelle et l’obscurité peuvent-elles cohabiter ? La lumière de la vérité dans un cœur, et les ténèbres de l’erreur dans un autre, ne peuvent les rassembler dans la communion et la sympathie. Ce sont des forces répulsives et non attractives. Elles ne peuvent pas s’assimiler. La lumière peut venir là où les ténèbres règnent et les chasser, et alors il peut y avoir communion dans la lumière ; mais lorsque les ténèbres s’opposent à la lumière, et qu’au lieu de céder la place à celle-ci, elles cherchent à l’écraser, il ne peut y avoir de communion sauf si la lumière subit une éclipse et s’éteint dans les ténèbres.

Et « quel accord [quelle harmonie] entre Christ [le corps de Christ, la véritable Église] et Bélial [avec ceux qui disent : « Allons et servons d’autres dieux » ― Voir Deutéronome 13 : 13] » ? Ceux qui sont d’accord et qui fraternisent avec eux, n’ont pas l’esprit de Christ, et ne Lui appartiennent pas, peu importe combien ils professent cela haut et fort. « Ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle », un incroyant ? Y a-t-il là un lien de fraternité ? « Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu [l’Église, le corps de Christ] et les idoles ? » L’esprit de Dieu et l’esprit d’idolâtrie peuvent-ils habiter dans le même cœur ? Dieu ne partagera pas son temple avec un autre. Nous devons Lui être entièrement dévoués, sinon nous ne sommes pas acceptables. Par conséquent, seul Christ doit y régner, toute autre idole doit être bannie de nos cœurs, et seuls ses vrais et loyaux sujets doivent être en communion.

« C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à |toute| chose impure ; et je vous recevrai, et |je| vous serai un Père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur Tout-puissant. » – 2 Corinthiens 6 : 17, 18 – KJV.

Combien le commandement est explicite et formel, et combien la promesse faite à ceux qui obéissent est bénie. Chaque mot du commandement est plein de signification :

Les premiers mots ― « C’est pourquoi » ― rappellent le puissant argument qui précède, c’est-à-dire étant donné qu’il est impossible de servir deux maîtres ou d’avoir l’esprit de Christ, tout en étant en communion avec les adversaires de Christ ; étant donné que nous devons être vrais et loyaux envers Lui, ou bien ne pas Lui appartenir ― « C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux [du milieu des ennemis de Christ, qu’ils soient reconnus ou dissimulés, qui, tout en se déclarant porteurs de lumière et chercheurs de vérité, aiment mieux les ténèbres que la lumière, parce que leur cœur n’est pas droit ; dont la conduite montre qu’ils n’aiment pas le Seigneur et la vérité, et qui ne cherchent qu’à détourner les fidèles du chemin étroit que Dieu a tracé] ; et séparez-vous, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur. »

Être séparé ne signifie pas pouvoir être amis et camarades, ou être en communion pour quelque raison que ce soit. Cela signifie que nous devons faire une scission nette entre nous et tous les impurs, les impurs de cœur, comme le manifeste leur déloyauté envers la vérité, et par conséquent envers Dieu, son grand Auteur ; et que cette séparation doit être si marquée que l’exclu sera sûr d’en avoir connaissance, et que personne ne pourra se méprendre sur notre obéissance et notre fidélité au Seigneur et à sa vérité. Il ne doit y avoir aucun manque de sérieux ou demi-obéissance dans cette affaire ; car non seulement nous devons être séparés en esprit des ennemis du Seigneur, mais nous ne devons pas toucher à ce qui est impur. Comme l’Apôtre le dit ailleurs, nous devons les « éviter » ―, c’est-à-dire n’avoir aucune part avec eux.

Ce n’est seulement qu’à ces conditions que nous avons la promesse du Seigneur : « Et je vous recevrai, et |je| vous serai un Père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur Tout-puissant. » (2 Corinthiens 6 : 17, 18 – KJV). Nous sommes ainsi confrontés à l’alternative de faire un choix définitif entre le Seigneur et sa vérité d’une part, et les ennemis du Seigneur, qu’ils soient déclarés ou masqués, d’autre part. Le commandement est : « Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir. » (Josué 24 : 15). Il n’y a pas de terrain neutre ; et aucun compromis ne peut accomplir la promesse bénie ― « Et je vous recevrai, » etc.

C’est l’esprit du monde, et non l’esprit de Christ, qui considère une telle séparation d’avec les impies et les apostats comme une disposition exigeante. Le cœur loyal ne peut pas admettre dans sa communion ceux qui n’ont pas la même attitude loyale. Quelle serait la conclusion naturelle d’un mari, s’il voyait sa femme, qui professe son dévouement et sa loyauté envers lui, faire, secrètement ou ouvertement, de son ennemi un ami ou un camarade spécial ? Ou de la femme dont le mari a trouvé plaisir dans l’amitié et la communion avec quelqu’un qui est pour elle un ennemi, ou qui la traite avec un manque de courtoisie ou de respect ? Et ne devrions-nous pas être tout aussi fidèles à notre Époux céleste et à notre Père céleste ? Et tout aussi sensibles et prompts à discerner l’esprit opposé qui cherche à saper et à détruire la foi et la loyauté des élus de Dieu ? La vraie loyauté et le vrai dévouement ne considéreraient-ils pas la bénédiction ou le mal fait à un ami comme étant fait à nous-mêmes ? C’est ainsi que le Seigneur voit la chose lorsqu’Il dit : « En tant que vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l’avez fait à moi » (Matthieu 25 : 40 – Darby). C’est aussi ce qu’enseigne le Psalmiste, en disant : « N’ai-je pas en haine, ô Éternel, ceux qui te haïssent ? et n’ai-je pas en horreur ceux qui s’élèvent contre toi ? Je les hais d’une parfaite haine ; ils sont pour moi des ennemis. » – Psaume 139 : 21, 22 – Darby.

Sortir ainsi du milieu des impurs, et se séparer de tous ceux qui trompent, aussi bien que de ceux qui commettent ouvertement l’iniquité, peut souvent nous laisser tout à fait seuls dans le monde ; mais le cœur vraiment loyal préférera être seul avec Dieu, plutôt que d’avoir l’amitié de ceux qui Lui sont infidèles. Même si les Écritures n’avaient rien dit à ce sujet, ce serait naturel pour un cœur dévoué.

C’est donc en vain que certains témoignent de leur amour pour Dieu alors qu’ils se lient avec ses adversaires. Leurs actions sont plus éloquentes que leurs paroles. C’est en vain aussi qu’ils prennent pour prétexte la charité quand le Seigneur dit : « Séparez-vous, et ne touchez pas à ce qui est impur. »

Nombreux, très clairs et positifs, sont les avertissements de la Parole de Dieu contre les « mauvaises compagnies » qui « corrompent les bonnes mœurs » (1 Corinthiens 15 : 33). Le conseil de l’Apôtre Paul (Actes 20 : 28-30 – Darby) à tous les anciens de l’Église était le suivant : « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau, au milieu duquel l’Esprit Saint vous a établis surveillants pour paître l’assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre fils. Moi je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau ; et il se lèvera d’entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux. » Et Jude dit : « Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses qui ont été prédites par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ ; Qui vous disaient que dans le dernier temps, il y aurait des moqueurs, qui marcheraient suivant leurs convoitises impies. Ce sont des hommes qui se séparent eux-mêmes [de la vérité et de son esprit], gens sensuels [qui s’occupent des choses terrestres et qui satisfont les ambitions et les goûts de l’ancienne nature], n’ayant pas l’Esprit. Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, priant par le Saint Esprit [un esprit de fidélité et de dévotion à Dieu], conservez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. » – Jude 17-21 – Ostervald.

C’est ainsi que nous sommes mis en garde contre les ennemis de la vérité, et qu’il est obligatoire pour tous les fidèles d’être sur leurs gardes et d’être prompts à les discerner et à contrecarrer leur action, afin que le troupeau de Christ puisse être épargné. L’Apôtre Paul est très sérieux lorsqu’il insiste sur ce point, en disant : « Or je vous exhorte, frères, à avoir l’œil sur ceux qui causent les divisions et les occasions de chute par des choses qui ne sont pas selon la doctrine que vous avez apprise ; et éloignez-vous d’eux. Car ces sortes de gens ne servent pas notre Seigneur Jésus-Christ, mais leur propre ventre ; et par de douces paroles et un beau langage, ils séduisent les cœurs des simples [de ceux qui ne sont pas vigilants à l’égard de l’empiétement de l’erreur]. » (Romains 16 : 17, 18 – Darby). De plus, dit le même Apôtre (2 Timothée 2 : 16 – KJV) : « Mais évite les bavardages profanes et vains ; car ils produiront plus d’impiété. »

Non, dit la politique impie de ce mauvais jour de compromis et d’infidélité à « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3), nous ne pouvons pas marcher selon cette règle stricte : nous n’osons pas reconnaître et admettre le caractère réel d’un loup dans la bergerie, si le loup est habillé en brebis ; nous devons accepter ses professions (de foi), en dépit de ses paroles et de ses actions contraires. Nous ne pouvons pas croire que d’entre nous ― du milieu de tous les consacrés ―, quelqu’un se lèvera pour « pervertir » la vérité et « attirer des disciples » à sa suite ; et nous n’osons pas « marquer » certains comme tels, et « les éviter », ou « éviter leurs discours vains et profanes », comme le suggère l’Apôtre, car ce serait manquer de charité et d’amour.

Depuis quelque temps, nous entendons beaucoup parler en faveur d’une charité large d’esprit qui donne libre cours aux ennemis des doctrines de Christ ― une charité qui peut intégrer toutes les formes de croyance ou d’incrédulité ; qui n’affirme pas la supériorité d’une religion sur une autre, qu’elle soit païenne, Chrétienne ou antichrétienne ; et qui fraternise librement avec tout le monde et souhaite que Dieu les aide, sans tenir compte de la Parole du Seigneur qui dit : « Quiconque est transgresseur et ne demeure pas dans la doctrine de Christ, n’a point Dieu » et « Si quelqu’un vient à vous, et n’apporte point cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne le saluez point. Car celui qui le salue, participe à ses mauvaises œuvres. » – 2 Jean 9-11 – Ostervald.

L’avertissement ne vise pas ici ceux qui n’ont jamais connu la vérité, mais ceux qui l’ont connue et en ont été bénis, et qui s’en sont ensuite détournés ; l’Apôtre Pierre parle d’eux en disant : « En effet si, après avoir fui les souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition devient pire que la première [ils sont pires que ceux qui ont toujours été du monde]. Car il leur eût mieux valu de n’avoir point connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. Mais il leur est arrivé selon ce proverbe vrai : Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi, et la truie, après avoir été lavée, s’est vautrée dans le bourbier. » (2 Pierre 2 : 20-22 – Ostervald). Pourquoi agissent-ils ainsi ? Parce que la nature et la disposition du chien et de la truie sont toujours là, et n’attendent que les occasions et les circonstances pour se manifester. C’est aussi ce que dit Jean : ceux qui nous quittent ― qui abandonnent la vérité et ses intérêts ― le font parce qu’ils n’étaient pas des nôtres (1 Jean 2 : 19), parce que le vieil esprit charnel et l’ancienne disposition charnelle sont encore là.

L’amour ou la charité qui s’adresse aux ennemis de la croix de Christ ― ceux qui ont été un jour éclairés par la vérité et qui s’en sont détournés ― n’est pas le bon type d’amour. Selon 1 Jean 2 : 15 (Darby), il nous est ordonné : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde », et il nous est dit que « si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » ; et encore, « c’est ici l’amour, que nous marchions selon ses commandements » – 2 Jean 6 – Darby.

« Et à l’égard de tous ceux qui marcheront selon cette règle, paix et miséricorde sur eux et sur l’Israël de Dieu » – Galates 6 : 16 – Darby.

WT1893 p1588