Chercher le royaume de Dieu et sa justice.

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“ Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice; et toutes ces choses vous seront données par-dessus ”

— Matth. 6 : 33.

Le Seigneur et les apôtres ont souvent parlé du Royaume dans leur enseignement. Cela frappe tous ceux qui étudient la Bible. Le message proclamé par Jean fut: “ Le royaume de Dieu est proche.” Jésus envoya les 12 apôtres et plus tard les 70 avec la même mission de déclarer proche le royaume de Dieu.

Dans la prière que sur leur demande il apprit à ses disciples, un des principaux passages de cette admi­rable oraison est: “ Ton Règne vienne, ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.” De plus, presque toutes les paraboles du Seigneur ainsi que la plupart de ses enseignements avaient trait au Royaume; le comparant à un filet, à un semeur et au pour-cent de la récolte qui est de 30, 60 et 100: à un champ, dont le blé fut à la fin rassemblé dans le grenier; à un marchand qui cherche de belles perles et donne tout ce qu’il a pour la perle de grand prix; et, à la fin de l’âge, à 10 vierges, parmi lesquelles cinq sages qui entrent aux noces. On s’étonne donc à bon droit que la théologie moderne, telle qu’elle est représentée par les facultés de la chrétienté, s’occupe si peu du royaume de Dieu. A la question: pourquoi cet en­seignement est-il ai proéminent dans le Nouveau Testament tandis qu’on en parle si peu dans les chaires modernes; on vous répond habituellement: « En effet, les pauvres Juifs se figuraient que Dieu ferait d’eux le Royaume et que lorsque le Messie viendrait il les associerait à son règne et les emploierait comme ses instruments pour bénir toutes les familles de la terre mais il est évident que ces pauvres Juifs étaient dans l’erreur puisque Dieu n’a rien fait de tel! Nous pou­vons sous réserves admettre que l’Eglise soit main­tenant le Royaume sans pour cela bien savoir com­ment on peut lui appliquer ce nom.” Cela satisfait généralement, bien qu’on ne sache pas mieux raisonner avant qu’après sur ce sujet théologique.

Les bénédictions par la postérité d’Abraham.

Considérons l’autre côté de la question. Rappelons-nous l’apostasie des « siècles de ténèbres” pendant les­quels presque toutes les précieuses doctrines de Jésus et des apôtres furent enfouies sous une masse de traditions humaines, de superstitions et de « doctrines des démons” (1 Tim. 4: 1). Béni soit Dieu de ce que petit à petit nous sommes débarrassés de ces terribles ténèbres. Mais beaucoup d’enfants de Dieu sont encore loin d’être au clair sur de tels sujets. Examinons donc par la parole de Dieu ce sujet du Royaume en faisant abstraction de nos préjugés et de nos partis pris.

A la base de leur système politique et religieux. les Juifs posèrent cette idée qu’ils seraient les représentants

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de l’Eternel pour répandre ses bienfaits sur le monde en général. Ils pensaient que Dieu les avait appelés avant tout autre peuple — “ une nation sainte” (Ex. 19 : 6; 1 Pierre 2 9) afin de s’en servir pour communiquer une bénédiction au monde, sous les ordres du Messie. Cette pensée avait son fondement dans la promesse que Dieu avait faite au père Abra­ham: “ En toi et en ta semence toutes les familles de la terre seront bénies.”

Etant la semence d’Abraham, les Juifs attendaient l’accomplissement de cette promesse; et ils estimaient les diverses épreuves, difficultés, captivités, etc » qui vinrent sur leur nation, comme des instructions divines les préparant au service du Messie qui devait venir. Il n’y a rien, ni dans l’Ancien, ni dans le Nouveau Tes­tament, qui contredise cela; leur idée était juste. C’est en harmonie avec cela que le Seigneur à son premier avènement ne prêcha qu’à Israël et qu’il dit à ses disciples: « N’allez pas vers les Gentils, et n’en­trez pas dans les villes des Samaritains.” « Car je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues do la maison d’Israël.” C’est pour cette nation qu’étaient premièrement les bénédictions et les faveurs. St. Jean (1 : 11—12) nous dit clairement que le Seigneur vint chez son peuple et qu’ils ne le reçurent pas, si ce n’est un petit reste et que ce résidu fut spécialement béni en devenant engendré de l’Esprit saint, qui le constitua comme noyau de l’Israël spirituel. St. Paul nous dit que le reste de la nation d’Israël fut aveuglé pour un temps, jusqu’à ce qu’un nombre suffisant ait été rassemblé d’entre les Gentils pour compléter le nombre pré or­donné de l’Israël spirituel (Rom. 11 : 25). Le rassem­blement d’entre toutes les nations, peuples et langues de ces Israélites spirituels et leur jugement a été l’œuvre de cet âge de l’Evangile; et lorsque tous au­ront été éprouvés » leur nombre arrivé au complet, cet âge finira et un nouvel âge, le Millénium, sera in­troduit.

Le Royaume Millénaire.

L’idée juive concernant l’intention de Dieu d’établir un Royaume pour bénir toutes les nations était donc au fond exacte; mais il y avait à cela une difficulté: c’est qu’il n’y avait pas assez de Juifs pour constituer la race élue. C’est là la cause du délai de cet âge de l’Evangile, délai que Dieu avait prévu et voulu. Toutefois la pensée du Royaume existe toujours, comme nous venons de le voir. Le Seigneur et les apôtres en ont parlé constamment et ont invité tous les fidèles à devenir “ héritiers du Royaume”. De fait, l’Eglise, en tant qu’Israël spirituel et semence spirituelle d’Abra­ham, a hérité cette principale bénédiction que Dieu avait premièrement offerte à Abraham et à sa posté­rité selon la chair. Cet Israël spirituel, composé des « véritables Israélites” et des fidèles de toutes les na­tions, constituera l’épouse du Messie et, comme telle, aura part avec lui aux honneurs du Royaume et au travail spécifié dans la promesse abrahamique: “ En ta semence toutes les familles de la terre seront bénies.” Les arguments de l’apôtre aux Galates, ch. 3 et 4, et spécialement Gal. 3 39, sont décisifs: “ Si vous êtes de Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers [du Royaume et de son travail de bénir le monde] selon la promesse.”

Rien donc d’étonnant à ce que le Seigneur ait cons­tamment parlé du Royaume puisque le plan divin était arrangé à cet effet. L’œuvre de bénédiction du Royaume ne pourra commencer que lorsque cette classe du Royaume aura été trouvée, choisie et glorifiée. Toutes les bénédictions que dans l’intervalle le monde peut recevoir par l’Eglise, sont bien petites et insigni­fiantes en comparaison de celles à venir. Telle est la signification des différentes invitations qui nous sont données d’un bout à l’autre des Ecritures, telles que par exemple les paroles du Seigneur dans notre texte:

« Cherchez premièrement [principalement] le Royaume de Dieu et sa justice;” — Vous, priez ainsi: “ Ton Règne vienne”: — “ Ne crains point, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume ”: —              “ Celui qui vaincra, sera assis avec moi sur mon trône”: — “ Si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui”; et ainsi de suite.

Il est un autre point concernant ce même Royaume qu’il serait trop long d’étudier ici. Nous dirons seule­ment en passant que, selon les Ecritures, il y a deux semences d’Abraham et que ces deux “ semences” se­ront bénies et employées pour communiquer les béné­dictions divines au monde en général. L’Israël spirituel a atteint la plus haute place comme semence d’Abra­ham; mais la promesse existe toujours pour l’Israël selon la chair: « Voici des jours viennent, dit l’Eternel, où je ferai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une alliance nouvelle. . . Voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël; . . . je pardonnerai leur iniquité et je ne me souviendrai plus de leur péché.” “ J’ôterai de leur corps le cœur de pierre et leur donnerai un cœur de chair” (Jér. 31 : 31—33; Ezéch. 11: 19). Les apôtres nous disent que ces pa­roles s’accompliront lorsque l’Israël spirituel aura été complété et que l’Israël naturel aura obtenu miséri­corde par l’Israël spirituel (voy. Rom. 11 : 25—32). C’est en harmonie avec cela, que Paul nous assure que la promesse s’appliquera à l’une et à l’autre se­mence (Rom. 4: 16). Ces deux semences ou postérités furent distinctement désignées par l’Eternel lui-même lorsqu’il fit cette promesse à Abraham: “ Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel [la classe spi­rituelle] et comme le sable qui est sur le bord de la mer [la semence terrestre].” — Gen. 22: 17.

Comment cherchons-nous le Royaume’?

Si nous avons bien saisi ]a nature du Royaume, nous pouvons dire que, dans le temps présent, l’Eglise est le Royaume, mais sans puissance et sans gloire —                dans l’état embryonnaire ou non-développé — en préparation pour la gloire qui doit être révélée. Nous percevons alors la signification des paroles de Paul et Jean: “ Nous marchons par la foi et non par la vue”; et “ le monde ne nous connaît pas”. Le monde ne s’occupe pas des desseins divins et il ne reconnaît pas les héritiers du salut. N’en soyons point étonnés car ayant crucifié le Seigneur Jésus cette “ génération” ne peut que haïr ceux qui sont animés de l’Esprit-Saint, tout comme les ténèbres repoussent la lumière.

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Ne soyons pas non plus surpris si la persécution est parfois le lot de ceux favorisés par Dieu concernant ce Royaume et ses privilèges. Ces expériences sont en effet nécessaires à notre développement et à notre préparation en vue du Royaume. C’est pourquoi, ces héritiers du Royaume doivent réaliser par la foi que tout ce qui les concerne est sous la surveillance divine, et que toutes choses concourent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu’il a appelés selon son propos — pour être la classe du Royaume (Rom. 8 28). Ceux qui ne veulent pas marcher par la foi, qui ne veulent pas endurer les souffrances comme de bons soldats de la croix; ceux qui aiment le monde, et ses honneurs et ses louanges, et cherchent autre chose que ce qui est en haut, ceux-là seront séparés des vrais et loyaux vainqueurs. La volonté et la sagesse de Dieu savent que ces derniers seuls seront propres pour le Royaume.

Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le Seigneur disait à quelques-uns: “ Heureuses sont vos oreilles, parce qu’elles entendent.” Il insinua par là qu’un grand nombre de son temps n’étaient pas dans les conditions voulues pour voir, entendre et apprécier ces bénédictions spirituelles du Royaume proclamé. Non seulement cela, mais il est nécessaire que ceux qui ont les oreilles et les yeux ouverts à la compré­hension du Royaume, et à l’appel céleste le recher­chent. Il ne doit être imposé à personne mais qui­conque le trouve doit l’apprécier comme un haut hon­neur et un grand privilège, car comme le dit le Maître, quiconque cherche le Royaume sous les conditions actuelles trouvera que la voie y conduisant est étroite et difficile.

Notre Seigneur ne s’adresse ni au monde, ni aux pécheurs, ni aux incrédules. La nation juive était croyante, du moins de nom, exactement comme la chrétienté professe de croire en Christ. Le Seigneur ne s’adressait pas non plus à tous, les Juifs, mais aux véritables Israélites, à tous ceux qui avaient manifesté le désir de suivre ses traces, comme disciples et de devenir cohéritiers avec lui dans son Royaume. Il attira leur attention sur ces choses terrestres que la majorité recherchent: Que mangerons-nous? Que boi­rons-nous? De quoi serons-nous vêtus? Non pas que le Seigneur ait voulu dire que les siens devaient être imprévoyants, sans soucis et assez indifférents aux né­cessités de la vie pour laisser à d’autres le soin d’y pourvoir, ou qu’ils devaient aller nus ou affamés. Il y a là deux extrêmes; et Jésus s’occupait de celui qui semblait le plus devoir occuper l’esprit de ses disciples. L’esprit du monde est un esprit d’égoïsme qui pousse les esprits les mieux doués à posséder et à jouir selon leurs convoitises charnelles. Pour résumer sa pensée, le Seigneur dit que manger, boire et se vêtir sont des choses recherchées par les païens. Le monde entier ne recherche que les aises de cette vie, mais le dis­ciple du Seigneur doit suivre une voie toute différente. Invité à devenir cohéritier du royaume de Dieu et considérant cela comme primant toute autre chose, il doit considérer tous les autres intérêts et ambitions comme choses insignifiantes et comparativement né­gligeables. C’est pourquoi le Seigneur donne cet avis: “ Cherchez premièrement [comme étant de première importance] le royaume de Dieu et sa justice et toutes les autres choses [nourriture, vêtements] vous seront données par-dessus.”

Le Seigneur ne dit pas que ses disciples doivent avoir autant ou plus que d’autres de ces biens ter­restres, mais il déclare ailleurs: « Votre Père sait que vous avez besoin de toutes ces choses;” et cela veut dire que pour ceux qui par une pleine consécration de tout leur avoir ont remis tout ce qui les concerne entre les mains du Seigneur, cherchant ainsi à plaire à Dieu et à obtenir l’héritage du Royaume promis Dieu leur donnera, selon sa sagesse, les bonnes choses terrestres, celles qui peuvent leur apporter la plus haute mesure de bénédictions, comme “ nouvelles créatures”: celles qui peuvent le mieux les préparer et les aider pour avoir une part dans le Royaume. Si quelques-unes de ces choses terrestres devaient être un obstacle à leur prétention principale et à leur désir, cette classe-là n’a pas à choisir; elle est heureuse de savoir que Dieu s’en occupe..

Les vrais enfants de Dieu peuvent se réjouir de ce que leurs affaires sont plus sagement et plus favo­rablement dirigées du Seigneur que si elles étaient laissées à leur direction. Ils peuvent dire avec joie en priant: « Ta volonté soit faite” en ce qui concerne toutes les affaires de la vie. En agissant ainsi, ils peuvent même se réjouir dans les afflictions, sachant que la tribulation produit l’expérience, la patience et l’espérance; et que celle-ci ne trompe point, parce que c’est la méthode de Dieu de les châtier et de les éprouver afin de les rendre propres au Royaume.

Chercher sa justice.

Il ne suffit pas aux élus du Seigneur de rechercher son Royaume; car ils pourraient le faire dans une certaine mesure d’égoïsme, vu l’honneur et la gloire qui découlent de sa trouvaille; c’est pourquoi Jésus ajoute qu’ils doivent aussi rechercher sa justice — la justice que le Royaume doit apporter, la justice que Dieu approuve. Tous ceux qui veulent être trouvés dignes d’avoir une place dans le Royaume, doivent posséder l’amour parfait envers Dieu et envers les hommes. C’est là la règle divine et rien n’est accepté en dehors d’elle. Cela revient à dire que ceux de cette classe doivent amener leurs caractères en harmo­nie avec celui de Dieu: — généreux, justes, aimants pacifiques, et ennemis de toute injustice où qu’elle se trouve.

Puisque nous sommes tous nés dans le péché et que nous sommes tous teintés d’égoïsme (bien qu’à des degrés différents), il s’ensuit que nous devons tous combattre le bon combat contre les mauvais penchants de notre nature humaine. Comme nouvelles créatures nous ne devons sympathiser avec aucune de ces in­clinations perverses se manifestant en nous ou autour de nous. Le travail, consistant à découvrir et détruire ces inclinations égoïstes, ces « Amalékites” retranchés en nos cœurs; pour mettre à leur place la charité et ses impulsions généreuses. Car les efforts de l’esprit d’amour s’efforçant à faire le bien à tous les hommes quand l’occasion s’en présente. spécialement à la famille de la foi;

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cet esprit qui apprend à ne médire de personne, à ne pas sympathiser avec les meurtriers, les médisants et ceux qui soupçonnent le mal, mais qui se réjouit plutôt « de tout ce qui est vrai, hono­rable, juste, pur, aimable, et qui mérite l’approbation” (Phil. 4 : 8) — ce travail d’Hercule, peut durer des jours, des mois ou des années.

La loi de justice absolue, la loi d’amour, qui sera introduite dans le monde entier pendant le Millénium, doit déjà maintenant avoir notre sympathie et notre soutien. Dans le temps présent où un faible écart des règles de la pureté, de la vérité ou de l’honnêteté peut en détourner d’autres, les héritiers du Ro­yaume doivent être strictement gouvernés par les lois du Royaume et doivent chercher à s’approprier les principes de justice qui seront plus tard les lois de ce Royaume pour le monde entier; — quand toute transgression recevra un prompt châtiment et toute bonne parole ou toute bonne action une prompte ré­compense. Mais il est de nos jours relativement dif­ficile à cette classe du Royaume de parler et d’agir d’une manière différente de celle qui a cours parmi leurs amis et connaissances. Cette sympathie pour la justice, pour la vérité et la pureté doit être re­cherchée justement en vue du Royaume et les croyants consacrés qui trouvent l’une, trouvent aussi l’autre. C’est pourquoi les chrétiens doivent employer beau­coup de leur temps à s’étudier eux-mêmes et a s’in­struire dans la justice, aussi bien qu’à s’édifier les uns les autres sur leur très sainte foi, — la parole divine étant le censeur et le guide.

Ceux qui font ainsi sont réellement enseignés de Dieu. Ils apprennent à estimer l’honnêteté non pas seulement quand il s’agit d’argent, mais la pratiquent aussi en toutes choses même les plus minimes; et plus encore, ils apprennent même à être honnêtes en pensées envers le Seigneur, envers les frères, envers eux-mêmes et envers tout le monde. Lorsque les élèves à l’école de Christ savent ces leçons et se les sont appropriées, ils sont propres pour hériter du Ro­yaume.

La grande difficulté pour ces héritiers du salut, du Royaume et de sa gloire, c’est de ne pas savoir ap­précier convenablement l’importance des petites choses dans la vie. Il en est beaucoup qui seraient pleins de courage pour défendre la justice et la vérité, qui trouvent très difficile de s’examiner eux-mêmes et d’amener toutes leurs pensées captives à l’obéissance de Christ. Mais Jésus a dit: « Celui qui est fidèle dans les petites choses, le sera aussi dans les grandes”; c’est pourquoi nous devons penser que Dieu veut nous instruire dans toutes les petites choses de la vie, pour cultiver l’esprit de Christ, l’esprit de douceur, de pa­tience, de bonté, de longanimité, d’affection fraternelle et d’amour; afin que ces choses étant en nous et y abondent, l’entrée au Royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ nous soit pleinement accordée.

Le renoncement à soi-même.

La nécessité du renoncement est un des articles les plus importants de l’enseignement de Christ. L’Eternel appelle ses enfants à combattre et à répudier le péché, les paroles et les actes coupables. Ils doivent ap­prendre à s’approprier le caractère du Fils de son amour et à se modeler sur lui. Jésus, le grand Roi et notre époux, a appris l’obéissance par son renon­cement à lui-même. Et ce renoncement ne s’appliquait pas à des choses coupables, parce qu’il n’y avait pas de péché en lui. Le renoncement à lui-même était son épreuve spéciale, le sacrifice de lui-même dans l’intérêt de la justice et pour son soutien, aussi bien que pour la bénédiction des autres. C’est ainsi qu’il a développé et manifesté l’esprit que le Père se plaira à récompenser dans le Royaume. Tous ceux qui désirent être trouvés dignes d’être rois et sacrificateurs à Dieu dans ce Royaume céleste, doivent démontrer maintenant, à la satisfaction divine, leur bon vouloir de sacrifier leurs propres intérêts et leurs droits personnels en faveur du Royaume et de la volonté du Père; et c’est par ce Royaume que les bénédictions seront accordées à ceux que le Père désigne. C’est pourquoi, celui qui refuse de prendre sur soi la croix du renoncement ne peut rester longtemps un disciple du Seigneur. Il tombera en chemin, parce qu’à la fin il n’y aura que ceux qui auront placé toute leur joie à gagner ce Royaume — la faveur divine et le grand privilège d’être associés avec Jésus dans le grand travail de bénir le monde pendant le prochain Millénium.

Puissions-nous, chers frères, imiter de plus on plus l’esprit de notre Rédempteur qui abandonna toute réputation afin de pouvoir faire l’œuvre du Père qui l’avait envoyé, et, ce faisant, nous aussi, nous serons trouvés dignes d’hériter avec lui du Royaume et de tout ce qui s’y rattache.

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Sur la terre il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hom­me rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui sur­viendra pour la terre.” — Luc 21 : 25.

Le colonel Wildbolz, chef d’arme de la cavalerie suisse, a dit — à l’inauguration du monument de Morgarten en août 1908 — entre autres choses, ce qui suit; trad. de l’allemand:

Tout autour de nous, gronde une lutte formidable entre des intérêts énormes. Les constellations changent tout à coup et sans que rien ait permis de le prévoir, comme les couleurs d’un kaléidoscope. Tout semble conjuré pour pous­ser, comme une force naturelle, à une lutte décisive sanglante, bien que gouvernements et princes travaillent à reculer la grande échéance jour après jour, année après année.

An milieu du tourbillon, nous sommes une petite île isolée, La rude tempête des peuples va-t-elle la battre de ses flots? Va-t-elle l’emporter et la briser?

Déjà nous est venu le conseil d’attendre patiemment et avec résignation que la petite Suisse, suivant ses destins, soit en­gloutie dans l’universelle bagarre. .

Des temps émouvants approchent.

« Avenir! Avenir! voici que tout s’écroule!

Les pâles rois ont fui, la mer vient, le flot roule.

Peuples! le clairon sonne aux quatre coins du ciel;

Quelle fuite effrayante et sombre! Les armées

S’en vont dans la tempête en cendres enflammées.

L’épouvante se lève. — Allons, dit l’Eternel !“

« La Terre” Mons, (Belgique).