JOIES ET ESPÉRANCES DE NOËL 1982

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« Aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » Luc 2 :11.

La fête de Noël (ou fête de la naissance du Christ), suivant un usage devenu général, se célèbre le 25 décembre ; et, comme sa commémoration ne nous est pas imposée par les Ecritures et qu’elle est simplement une commémoration volontaire d’un grand événement plutôt que d’une date particulière, nous faisons bien de la célébrer convenablement à sa date habituelle. Et cependant nous ne sommes pas d’accord sur la date, puisque nous soutenons, d’après des preuves évidentes, que notre Seigneur est né vers le 1er octobre ; le 25 décembre, qui était d’environ neuf mois antérieur, correspondait probablement à la date de l’annonciation. — Luc 1 : 30, 31.

Notre assurance en Jésus, notre certitude qu’il fut l’envoyé de Dieu (Esaïe 61:1), le Rédempteur (Esaïe 59 : 20), le Messie (Daniel 9 : 25 ; Jean 4 !25, 26), le Libérateur (Rom. 11 : 26) de son peuple, ne repose pas simplement sur les témoignages des Apôtres dans les récits du Nouveau Testament, si merveilleux et si convaincants que soient ces témoignages. Les neuf dixièmes de leur valeur et de leur importance proviennent de ce qu’ils mettent en lumière l’accomplissement des promesses, des types et des prophéties données par Dieu à diverses époques, d’une manière plus ou moins explicite, au cours des 4000 ans qui ont précédé la naissance de Jésus. Celui qui ne connaît pas au moins dans ses grandes lignes le divin plan des âges en ce qui concerne notre Seigneur, sa naissance, les trois ans et demi de son ministère, sa mort en sacrifice, sa résurrection, son ascension, etc., est incapable de se rendre compte de toute la force qui réside en réalité dans cette révélation divine, dont Dieu a voulu faire un fondement solide pour la foi de son peuple en Lui et en toutes les merveilles de gloire qu’Il a promis d’accomplir encore par le moyen de ce grand Sauveur.

On y trouve d’abord la promesse originelle d’un Sauveur, faite à nos premiers parents tout de suite après que le péché leur eut porté atteinte et les eut rendus passibles de la condamnation divine (Genèse 3 :15). On y trouve la promesse faite à Abraham touchant le Messie pour lui dire que celui-ci sortirait de sa postérité (Gen. 22 :18). La même promesse est faite à Jacob (Gen. 23 : 14), puis à David (2 Sam. 7 : 12-16). Par le prophète Esaïe, nous voyons prédits son avènement et sa grandeur (Esaïe 9 : 6-7 ; 11:1-9). Le prophète Daniel également fait mention de l’importance de son œuvre ayant pour but de mettre fin au péché, d’effacer l’iniquité et établir une justice éternelle, et de sceller ainsi la vision et la prophétie, (Daniel 9 : 24) que l’Eternel venait de donner concernant le Messie et concernant la faveur qui devait venir par lui. Nous nous rappelons aussi comment il fut représenté en type par Isaac, qui non seulement était l’héritier des promesses faites à Abraham, mais fut aussi en figure mis à mort et recouvré d’entre les morts (Héb. 11 : 17-19). Nous nous souvenons, de même, des types et des figures de l’arrangement mosaïque, et Moïse lui-même, est-il déclaré, représentait quelqu’un de plus grand qui viendrait après lui.

Si les espérances d’Israël avaient été de simples machinations destinées à illusionner le peuple, on peut être sûr que leur auteur aurait pris soin de faire descendre le Messie attendu d’une remarquable lignée d’ancêtres exempts de tares, de scandales, etc. or ce n’est pas le cas. Au contraire, les faiblesses de la chair chez les ascendants de notre Seigneur sont rapportées implacablement. Juda, fils de Jacob et chef de la tribu dont est issu notre Seigneur, fut loin d’être sans reproches, et son caractère général est fidèlement dépeint ; son fils, Pharès, par qui se continua la lignée de notre Seigneur, était né d’une union illégitime. Rahab, la prostituée de Jéricho, une étrangère, qui devint une véritable Israélite, figure parmi les ancêtres du Seigneur ; il en est de même de Ruth, la Moabite, une autre étrangère, adoptée comme Israélite. Par David, même, la lignée est compromise en passant par Bathshéba, la veuve d’Urie le Héthien. Les écrivains du Nouveau Testament ne sont pas moins impartiaux et retracent la généalogie sans hésitation. Tout cela est en parfaite harmonie avec la présentation scripturale de la question : à savoir que la sainteté de notre Seigneur, le fait d’être sans souillure et séparé des pécheurs, lui venait non de la chair, non de sa mère, mais de Dieu, son Père.

Selon la chair, Jésus-Christ « se charge de la semence d’Abraham » comme l’Apôtre l’explique (Hébreux 2 : 16) ; mais, comme nous venons de le voir, grâce à diverses circonstances, Il fut indirectement apparenté aussi au monde extérieur. Tout cela est intéressant pour nous mais ce n’est rien en comparaison de l’intérêt majeur résidant dans le fait que notre Seigneur Jésus, bien que né Juif et sous la loi, et rachetant ceux qui étaient sous la loi, a fait plus encore, en ce que sa mort, projetée par le Père et acceptée par lui-même, fut une propitiation « pour le monde entier» (1 Jean 2 :2). Il mourut comme le prix de rançon pour Adam et son péché, et de cette manière il a racheté de la condamnation, non seulement Adam, mais toute la postérité de celui-ci entraînée dans le péché par la transgression c’est pourquoi, comme l’Apôtre l’indique, « il peut sauver (délivrer) entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui » (Héb. 7 : 25). Non seulement cela, mais les circonstances de la naissance de notre Seigneur, et ses expériences de jeunesse dans une pauvreté relative, comme homme vivant de son travail, nous font penser qu’il est vraiment capable de sympathiser avec l’humanité dans toutes les conditions de la vie ; ayant passé de la gloire du Père à la plus humble condition humaine pour revenir finalement à la gloire du Père, il est sûrement en mesure d’apprécier toutes les situations et toutes les classes, et de sympathiser avec elles.

Le récit de notre leçon (Luc 2 : 8-20) est assez simple pour nous dispenser de longs commentaires ; notre principal intérêt se concentre dans le message que notre Père céleste nous envoya par l’ange au moment où celui-ci annonça la naissance de Jésus : « Ne craignez point ». L’ange comprit parfaitement que par suite du pêché et de la dégradation, une appréhension craintive saisit l’homme quand il se trouve en contact avec des êtres spirituels ; l’homme appréhende alors quelque nouvelle condamnation ou punition l’expérience de ses rapports avec les hommes possédant influence, autorité et puissance, le conduit à redouter l’autorité et la puissance plus grandes encore du Tout-Puissant, et à craindre d’en souffrir. Seul le vrai Chrétien, qui a les yeux de l’entendement ouverts pour apprécier la longueur et la largeur, la hauteur et la profondeur de l’amour de Dieu, peut avoir, pour le Père Céleste, ce parfait amour qui est fondé sur une connaissance intime de la Parole divine, et qui chasse toute crainte. Nous nous souvenons des paroles du prophète relatives au peuple du Seigneur d’aujourd’hui : « La crainte qu’ils ont de moi est un commandement d’hommes, enseigné par des hommes » (Esaïe 29 : 13, Mart.). L’Eternel voudrait voir son peuple libéré de cette crainte, tout en lui voyant garder à son égard la révérence qui convient.

Le message continue en ces termes : « Je vous apporte la bonne nouvelle d’une grande joie, qui sera pour tout le peuple ». Combien le peuple de l’Eternel a été lent à croire à ce message et à apprécier le Sauveur à sa juste valeur ! Combien il semble encore être enclin à supposer en premier lieu que l’enfant devait être un Sauveur simplement pour les Juifs ou, en second lieu, un Sauveur simplement pour une classe spéciale élue ou, en troisième lieu, un Sauveur seulement pour ceux-là qui, en ces temps de ténèbres, d’ignorance, de préjugés, de superstitions et d’influences du diable, manifestent un amour spécial pour la justice Pourtant, combien vaste est la déclaration— grande joie — pour tout le peuple. Notre foi n’est pas plus large que la déclaration formelle des Ecritures, quand nous soutenons avec fermeté que Dieu, dans sa grâce, a fait en sorte que chaque membre de notre pauvre race déchue puisse avoir un jour la bénédiction de comprendre clairement, non seulement ses propres faiblesses et imperfections dues à la chute, mais aussi le grand prix de rédemption fourni par le Sauveur, et avoir une part dans les magnifiques occasions qui lui ont été ainsi assurées de retourner, s’il le veut, à une pleine harmonie avec Dieu, à une bénédiction totale et à la vie éternelle.

Les anges ne dirent pas que notre Seigneur venait apporter le salut universel et éternel à tout le peuple ; mais ils dirent que la bonne nouvelle de joie, d’amour, d’espérance, s’étendra à tout le peuple. Cela voulait dire qu’un Sauveur venait de naître, pour libérer les faibles, les impuissants, les mourants — un Sauveur capable de secourir parfaitement ceux qui s’approcheraient de Dieu par lui (Héb. 7 : 25), capable d’ouvrir les yeux des aveugles, de déboucher les oreilles des sourds, afin que tous en vinssent à apprécier la bonté de Dieu luisant sur eux dans la face du Seigneur Jésus.

Le mot Sauveur, rendu aussi par Libérateur, signifie littéralement en langage syriaque Donneur de vie. Quelle merveilleuse pensée est exprimée par ce mot ! De quoi notre pauvre race mourante a-t-elle besoin ? Elle a besoin d’être délivrée de la sentence de mort, et ensuite d’être délivrée de la mort elle-même, et d’être amenée à la vie complète, abondante et éternelle. Notre Seigneur est déjà devenu notre libérateur en ce sens qu’il nous a acheté par son précieux sang, qu’il a réglé (soldé) notre compte avec la Justice. Comme résultat de cette œuvre déjà accomplie (puisque l’Eglise, qui est le corps de Christ, a suivi les traces de notre Seigneur et a presque « achevé ce qui manque aux douleurs du Christ » — Colos. 1 : 24), très prochainement maintenant, sous le son de la Septième Trompette, le mystère de Dieu sera accompli —complété — et la réconciliation pour les péchés du monde sera proclamée, en même temps qu’une émancipation pour tout le peuple. Ce sera certainement une bonne nouvelle de grande joie, pleine de gracieuses occasions pour l’illumination, la restitution et l’obéissance, et pour un plein retour à tout ce qui fut perdu par Adam, y compris la vie dans sa perfection — la vie durable

Il n’est pas surprenant qu’après l’annonce de ce message, l’Eternel ait permis à une multitude d’anges de donner une sérénade à la proclamation, et accessoirement de prophétiser aussi les grands résultats devant encore découler de la grande œuvre de rédemption, qui ne faisait alors que commencer par la naissance du Rédempteur Leur antienne, comme il convenait, débute par des louanges en l’honneur de Celui qui est assis sur le trône, de Celui qui imagina le grand et merveilleux plan de rédemption et qui envoya son Fils, notre Rédempteur de bonne volonté ; gloire à lui au plus haut — au plus haut des accents du cœur et de la voix, avec l’appréciation la plus complète de lui comme Sauveur. Ensuite était annoncée la conséquence qui en résulterait pour la terre, à savoir : la paix — non pas cette paix que les hommes s’entendent à bâcler entre eux, entre nations et entre partis, et qui, dans les conditions présentes, serait sûrement bientôt dispersée aux vents mais une paix avec Dieu, une paix provenant du retour de la bonne volonté de Dieu à la race. C’était parce que la justice divine ne pouvait pas faire grâce au coupable que la sentence de mort, la « malédiction », s’est abattue sur notre race depuis six mille ans. Sous cette sentence divine de mort, la race mourante s’est appauvrie, non seulement physiquement, mais mentalement et moralement, l’égoïsme est devenu la règle, et dans son sillage sont venus toutes nos ambitions égoïstes, et l’orgueil, et les disputes, et la vaine gloire, et l’amour de l’argent, causes de la plupart des afflictions éprouvées par l’humanité.

Mais maintenant, gloire à Dieu au plus haut parce que la paix a été établie sur un fondement solide : la levée de la malédiction grâce au paiement de notre rançon par le propre arrangement de l’Eternel. Aussitôt que le corps de Christ aura achevé ses souffrances comme la Tête, le grand jour antitypique d’expiation sera achevé, et la paix entre Dieu et l’homme sera établie, sera renouvelée, et, comme conséquence, le Rédempteur prendra en main son pouvoir et entrera dans son règne dans le but de bénir et de relever ceux qu’il a achetés par son propre sang précieux. Dans leur intérêt, il sera nécessaire que la grande paix soit introduite par le brisement en pièces des institutions actuelles au moyen de la verge de fer du nouveau royaume ; ces institutions, étant désormais inutiles, seront brisées comme un vase de potier, afin qu’à leur place soient établies les plus grandes et les parfaites institutions du royaume de l’Eternel. Le Rédempteur blessera pour guérir, pour bénir, pour amener la paix sur la base d’une justice éternelle ; car, en fin de compte, il détruira tous ceux qui, après avoir été amenés à la connaissance de la Vérité, aimeront encore l’injustice et seront enclins à corrompre la terre. Il les détruira, non pas dans la colère, mais dans la justice, dans l’amour, afin qu’une paix éternelle en accord avec celle qui est dans les cieux prévale sur la terre.

Partout où l’histoire de l’amour rédempteur de Dieu a pénétré, même voilée d’inexactitudes diverses, elle a apporté avec elle plus ou moins de bénédictions ; elle en a apporté même à ceux qui l’ont écoutée d’une oreille distraite, et qui ne mettent pas en pratique la Parole ; et plus encore à ceux qui écoutent en partie et qui obéissent en partie ; mais c’est au petit troupeau qu’elle a été le plus en bénédiction, à la prêtrise royale, dont les membres entrant dans l’esprit de l’arrangement divin, ont été justifiés par la foi dans le précieux sang, et, en accord avec l’invitation du Seigneur, sont allés plus loin, se présentant en sacrifices vivants afin de pouvoir avoir part avec Christ aux souffrances du temps présent, et aussi, bientôt, aux gloires du royaume qui vont suivre. C’est cette classe surtout qui se réjouit maintenant de connaître toujours mieux la Parole divine si longtemps obscurcie par les faussetés provenant de l’âge des ténèbres ; c’est cette classe surtout qui se réjouit maintenant de comprendre la longueur et la largeur, la hauteur et la profondeur du plan divin et de l’amour divin qui a acheté le monde entier et finalement relèvera de la dégradation actuelle tous ceux qui, dans les conditions favorables du royaume Millénaire, développeront le caractère que Dieu demande de tous ceux qui doivent obtenir la vie éternelle ; c’est-à-dire d’aimer la justice et de haïr l’iniquité.

W. T. 3114 – 1902.

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