LE TEMPLE DE DIEU EST SAINT

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1 ROIS 8

Texte de référence : « Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Eternel ». – Psaume 122 : 1.

PRESQUE vingt ans se sont écoulés entre les événements commentés dans notre dernière leçon et celle d’aujourd’hui : la dédicace du temple de Dieu, édifié par Salomon avec des matériaux principalement accumulés par le Roi David, son père. Il n’y avait aucun moyen de construction rapide en ces jours-là, tels ceux que nous avons maintenant. Salomon, avec sa sagesse, n’avait pas inventé de scies à vapeur pour tailler la pierre, couper le bois et le fer, ni de monte-charges à vapeur pour soulever des matériaux et les mettre en place, ni de ponts roulants, ni les centaines d’autres moyens utiles qui aident à rendre notre jour si merveilleux, par rapport à toutes les autres périodes. Nous ne devons pas pour autant nous targuer de posséder une plus grande sagesse et de plus grandes capacités intellectuelles, mais accepter plutôt l’interprétation scripturaire indiquant que Dieu a spécialement soulevé le voile (de l’ignorance, trad.), pour nous révéler que ces bénédictions constituaient une partie de sa préparation pour le Millenium et, qu’incidemment, elles introduiraient la grande période de détresse par laquelle, selon les Écritures, cet âge-ci se terminera. Toujours est-il, que le temple de Salomon était l’un des bâtiments les plus splendides du monde à son époque, bien que nous considérions plutôt exagéré le commentaire suivant d’Edersheim, à son sujet :

« Seul et isolé dans sa splendeur se tenait le mont du temple. Terrasse sur terrasse, ses parvis s’élevaient bien au-dessus de la ville, jusqu’au temple lui-même qui se dressait à l’intérieur des clôtures de cloîtres en marbre, telle une masse de marbre neigeux, scintillant glorieusement sous la lumière du soleil, sur un arrière-plan vert d’un demi-cercle …. Il n’y a pas eu dans les temps antiques ou modernes un édifice sacré équivalent au temple, que ce soit en raison de sa localisation ou de sa magnificence. »

LE COÛT ELEVE DU TEMPLE

Des estimations du coût du temple sont faites ; nous les considérons très peu probables ; elles se chiffrent à des centaines, voire même à des milliers de millions de dollars. Sur ce fait s’appuie l’argument justifiant les chrétiens d’aujourd’hui dans leur construction d’édifices grands et coûteux, utilisés pour le culte divin, en général un jour sur sept. Ce n’est pas à nous de trouver à redire sur ce que font ceux qui ont une vision différente de la nôtre, et qui choisissent d’investir leurs énergies de cette manière. Cela les concerne personnellement et ils sont en droit de suivre ce que leur dictent leurs propres consciences. Nous nous souvenons, cependant, que le temple à Jérusalem était la maison de prière pour toutes les personnes de cette nation, au nombre de plusieurs millions, et qu’il est également appelé « une maison de prière pour toutes les nations ».

Nous nous rappelons qu’il s’y tenait des fêtes au début et au milieu de l’année. On s’attendait à ce que le peuple de Dieu de toutes les parties de la terre d’Israël, et du monde entier, y assiste personnellement, ou s’y fasse représenter. Considéré de cette manière, même du point de vue de l’homme naturel, le temple était un bâtiment très différent d’une simple bâtisse servant à l’Église locale de lieu de rassemblement. Les Juifs avaient des lieux de rassemblement appelés synagogues : celles-ci étaient généralement tout à fait modestes et simples. Nous fautons parfois, quand nous adoptons une ligne de conduite différente de la leur sur ce point. A propos de la construction de grands édifices pour y adorer Dieu, comme nous sommes pauvres, nous ne pouvons essayer de nous engager dans cette voie, à moins de solliciter l’aide du monde, ce qui est contraire à notre appréciation de ce qu’est la volonté du Seigneur, contraire à notre conscience. En lieu et place, notre bonté nous pousse à propager l’Évangile, au moyen de la parole ou par du texte imprimé. Nous disposons, à cet effet, d’arrangements très économiques pour nos petites assemblées et aussi pour nos festins spirituels lors de nos conventions. Nous considérons, bien sûr, que notre avis sur le sujet est le bon.

DANS LA LUMIÈRE DIVINE

Il pourrait y avoir matière à conflit, parmi le peuple du Seigneur, au sujet des édifices religieux coûteux, aussi longtemps que nous n’adopterons pas la manière de voir le sujet, à la lumière divine de la Parole de Dieu. Ensuite, il ne devrait plus y avoir de place pour une telle discussion. Cette lumière divine nous montre que le temple à Jérusalem était plus qu’une maison de culte pour son époque ; c’était le type d’un temple plus grand qui doit être édifié par quelqu’un de plus grand que Salomon. Le Nouveau Testament nous assure que ce plus grand temple, c’est l’Église, le Corps de Christ, dont Jésus est la Tête. C’est le Temple dont Pierre déclare que lui-même et tous les disciples complètement consacrés au Seigneur sont l’antitype, les pierres vivantes ou les membres. C’est le Temple dont parle notre Seigneur quand Il dit : « Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu ». C’est le temple dont notre Seigneur a encore dit : « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai » ; Il parlait du Temple de son Corps, pas de sa propre chair, parce que celle-ci n’était qu’un tabernacle et elle ne fut pas relevée par notre Seigneur. Le Père releva Jésus d’entre les morts, mais dans un nouveau corps, dans un corps spirituel.

Concernant le temple, le Corps de Christ, l’Église, Jésus déclare : « Je le ressusciterai au dernier jour ». Le dernier jour, le septième jour, le Grand Millenium, est le troisième jour auquel fait référence notre Seigneur. Il vivait dans le cinquième jour de mille ans, puis suivit le sixième, et le septième vient juste de commencer et, avec lui, nous croyons que la résurrection est commencée, le « changement », le passage à la gloire de « l’Église, qui est son Corps. »

Au sujet de ce temple, Paul écrit : « Car son temple est saint, et ce temple, c’est vous. » (1 Corinthiens 3 : 17, Semeur). Il fait ici référence à l’Église dans sa condition présente, à l’épreuve, comme s’il s’agissait d’un temple achevé, parce que la présence du Seigneur et ses soins protecteurs parmi ces membres dans leur organisation provisoire comme Église de Christ, peuvent être réalisés par la foi. Mais le même Apôtre indique que ce temple n’est pas tout à fait complet, en disant : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres …, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. » (Éphésiens 2 : 20, 21). En un mot, comme le suggère l’Apôtre Pierre, ceux qui sont consacrés au Seigneur, en tant que pierres vivantes devant constituer le glorieux temple spirituel du futur au-delà du voile, sont maintenant taillés, ciselés, polis, adaptés pour la place qui leur est destinée.

LE TEMPLE ANTITYPIQUE

Ce temple glorieux, le Christ, aura part à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité de la nature divine par la puissance de la première résurrection ; et par lui, pendant le Millenium, le Père Céleste communiquera ses bénédictions à l’ensemble des humains pour les relever du péché et de la mort. Ainsi, comme le Souverain Sacrificateur dans ses robes de gloire et de beauté représentait le Christ, le Messie, Jésus la tête et l’Église son corps, ainsi le temple dans lequel il servait symbolise également le même Rédempteur et la même Église. Une illustration met en évidence un rapport ou une communication entre Dieu et les hommes. L’autre représente un autre aspect du même ministère de la réconciliation, dont bénéficiera finalement l’ensemble des humains.

De ce point de vue, nous pouvons voir aisément que ce temple de Dieu, édifié par Salomon, représentait une classe si glorieuse et de si riches bénédictions réservées par Dieu aux hommes, qu’il convenait tout à fait que le type illustrant ces riches grâces soit coûteux, orné, beau au plus haut point.

Mais actuellement, dans le strict sens du mot, ces pierres vivantes subissent le processus du cisèlement et du polissage, et le chantier où sont travaillées ces pierres et les alentours ne sont pas magnifiques ni beaux. Comme l’Apôtre le déclare, l’Église dans sa condition actuelle est plutôt un corps subissant l’humiliation ; une traduction incorrecte en parle comme de « notre corps vil ». L’Église dans la vie présente est, comme le fut son Seigneur, mésestimée dans le monde, dédaignée, persécutée, « considérée comme folle » et comme « le rebut et les balayures de la terre ». Ces conditions, bien réelles, sont indiquées dans les Écritures. Elles nous sont connues par expérience. Comme nous le voyons, elles s’harmonisent avec la volonté de Dieu qui veut que nos conditions actuelles soient des plus humbles, sans ostentation aucune et des moins coûteuses, afin que nos énergies soient utilisées plus efficacement dans l’avancement de l’œuvre actuelle, plutôt que dans des essais de construire d’autres types de la « gloire qui doit suivre » le « changement » que nous expérimenterons par la résurrection.

Ceci est encore montré dans le type. L’association de Dieu avec son peuple dans le temps présent est représentée dans le tabernacle, dans son parvis et dans sa tente, le tout étant provisoire. Ainsi l’Apôtre, parlant de nous qui sommes dans ce tabernacle indique que nous gémissons, que nous attendons notre maison céleste, que nous attendons notre « changement » à la condition de Temple par la puissance de la première Résurrection.

« LA GLOIRE DU SEIGNEUR A REMPLI LE TEMPLE »

Le récit nous indique que les pierres et les bois de construction du temple apportés sur le chantier étaient prêts, façonnés et repérés pour leurs différents emplacements, de sorte que la construction réelle fut silencieuse. Nous lisons que « les éléments ont été assemblés sans le bruit d’un marteau. » L’antitype en est que le cisèlement, le polissage, la préparation des saints de Dieu dans la vie actuelle et leur marquage en vue de leur place future, par lequel Dieu place les divers membres dans le corps comme il Lui plait, fait que l’œuvre de la Première Résurrection est une œuvre très calme, si calme que le monde ne se rend pas compte qu’elle s’effectue actuellement. Remercions Dieu qu’elle ne soit pas encore finie, et qu’il y ait encore l’espoir et l’occasion pour certains des consacrés vivant maintenant « d’affermir leur appel et leur élection » et finalement d’être « changés de gloire en gloire » pour être placés dans le grand Temple spirituel, à la place ou à la position particulière pour laquelle, sous la providence divine, nous aurons été préparés. Ce « changement » par la résurrection nous rendra tous glorieux et semblables à notre Seigneur et Rédempteur, qui est l’image exacte de la personne du Père.

Notre Seigneur a décrit le rassemblement des représentants de toutes les tribus d’Israël pour la grande occasion. Les festivités durèrent apparemment plus de deux semaines, certains faits importants marquant chaque jour. Les sacrificateurs portèrent l’arche à partir de Sion, la cité à laquelle elle avait été apportée par le Roi David, comme cela est décrit dans une étude précédente sur « l’habitation de l’Arche ». Le mont Sion constituait une partie de la ville de Jérusalem, tandis que le temple fut édifié dans une autre partie appelée le mont Morija. Il fut un temps où ces monts étaient séparés par une vallée prononcée, mais la topographie des lieux a grandement changé entre-temps et le fond de la vallée est présentement comblé en quelques endroits à hauteur de six mètres et plus. Le mur de la ville entourait ces deux montagnes, nous dirions plutôt ces collines, car Jérusalem est construite sur une montagne.

Il y eut de grandes démonstrations de joie à l’occasion de cette dédicace du temple. Le saint peuple fut profondément marqué quand il se rendit compte que le grand Créateur avait daigné approuver la construction d’une habitation auprès de lui. Quand l’arche arrivait, les Lévites chantaient, probablement certains psaumes de David, écrits apparemment par inspiration pour l’occasion. (Psaumes 47, 98, 99, 107, 118, 136). Le thème de l’occasion semble avoir été : « Car sa miséricorde dure à toujours ». Ah ! Comme cette expression du Psalmiste, souvent répétée, sera bientôt comprise et appréciée par l’humanité. Quand les sacrificateurs seront entrés avec l’arche dans le Temple et quand les Lévites du futur, les Anciens Dignes et d’autres, chanteront les louanges à Jéhovah à travers toute la terre, faisant connaître à tous les peuples que « Sa miséricorde dure à toujours » et que pendant l’Age Millénaire, en et par l’Oint, le Christ, ils auront le privilège de revenir à Dieu et à tout ce qui a été perdu, combien joyeuse sera en effet cette circonstance ! Alors, la bénédiction sera mondiale et chaque genou se ploiera et chaque langue se confessera, à la gloire du Père !

DESCRIPTION DU PROGRAMME DE LA DEDICACE

Le Prof. W. J. Beecher, après avoir étudié le récit, présente les suggestions suivantes concernant l’ordre des cérémonies observées. Nous pensons qu’il n’est pas déraisonnable et le citons comme suit :

(1) « Alors Salomon dit : L’Eternel a dit qu’Il habiterait dans l’obscurité profonde », selon la déclaration figurant en 1 Rois 8 : 12, 13 ; 2 Chroniques 6 : 1, 2.

(2) le Roi Salomon tourna son visage et bénit toute l’assemblée qui se tenait debout. – 1 Rois 8 : 1 ; 2 Chroniques 6 : 3.

(3) le Roi Salomon adressa alors un discours à la multitude qui se tenait debout. – 1 Rois 15 : 21 ; 2 Chroniques 6 : 4-11.

(4) le Roi Salomon offrit ensuite une prière en rapport avec la dédicace, la multitude étant agenouillée. – 1 Rois 8 : 23-53 ; 2 Chroniques 6 : 14-40, 54 ; 6 : 3.

(5) Le psaume 132 fut chanté après cela : « Lève-toi, Eternel … » Alors le feu provenant de la colonne nuageuse descendit sur le propitiatoire, la Shékinah, la gloire de l’Eternel remplit la maison et la multitude se tenant à l’extérieur se prosterna. – 2 Chroniques 6 : 41 ; 7 : 1-3.

(6) L’assemblée dit alors : « Car sa miséricorde dure à toujours » – 2 Chroniques 7 : 3.

(7) le Roi Salomon clôtura la cérémonie par une allocution et une bénédiction, la multitude se tenant debout. – 1 Rois 8 : 54-61.

« IL VOUS PRÉSENTERA SANS FAUTE »

En tant que pierres vivantes du Temple spirituel nécessitant un grand travail de cisèlement et de polissage, afin de nous préparer pour nos places dans le temple céleste, sachons apprécier ce travail. Au lieu de chercher à l’éviter, faisons plutôt avec reconnaissance bon accueil à toute expérience de cette sorte que le Père Céleste jugera bon de permettre. Nous sommes son ouvrage, créé en Christ Jésus pour de bonnes œuvres. Les disciplines actuelles, dont nous sommes l’objet, ont pour but de développer en nous le caractère nécessaire pour le grand service auquel notre Créateur nous destine.

Dans une certaine mesure, les bonnes œuvres, les grandes œuvres de Dieu se manifestent le plus souvent au sein de cette « Nouvelle Création », de l’Église, et certaines de nos bonnes œuvres se font en tant que co-ouvriers, avec Dieu et Christ, dans la formation et l’édification mutuelle dans la très sainte foi. La bonne grande œuvre à laquelle Dieu nous a appelés est celle mentionnée dans l’Alliance faite avec Abraham : « En ta postérité toutes les familles de la terre seront bénies. » – Galates 3 : 29.

Tandis que nous soupirons ardemment après notre position glorieuse du futur, que nous occuperons quand la gloire de l’Eternel remplira le Temple, « quand nous connaîtrons comme nous avons été connus », n’oublions pas que si nous ne nous soumettons pas aux influences transformatrices émanant de l’école de Christ, nous serons mis de côté. Nos noms seront effacés de cette liste spéciale et nos couronnes attribuées à d’autres. C’est en voyant clairement la possibilité d’une perte aussi grande d’un prix aussi élevé que l’Apôtre a écrit : « Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard ».

Cultiver l’orgueil sous quelque forme que ce soit, développer une ambition non sanctifiée, sont parmi les plus grands dangers pour ces pierres vivantes actuellement en cours de préparation. Le développement de tels défauts nous rendrait inaptes pour ce service spécial. Et si ces défauts devaient développer en nous l’entêtement ou une certaine présomption, ils développeraient probablement aussi l’envie, la malice, la haine, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons, tout ce qui est contraire à l’Esprit de Christ, et nous rendraient bientôt indignes de Lui.

WT 1908 p.4296

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