L’EPREUVE CRITIQUE DE L’EGLISE

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COMME PURIFIEE PAR LE FEU

« Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées

ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ » – 2 Cor. 11 : 3.

L’une des préoccupations essentielles de l’apôtre Paul fut de s’opposer constamment à ce même adversaire qui avait séduit Eve. Il travailla sans relâche au sein de l’Eglise primitive et pria sans cesse pour sa stabilité spirituelle. L’apôtre transmettait les principes sanctifiants à ses « enfants » dans la foi, et le fit dans la mesure de ses capacités. Il consacra toute son énergie afin de préserver les frères du danger de la corruption émanant de ce maître trompeur. Toutefois l’apôtre aimé du Seigneur, fut témoin du déclin de la foi, au point de se rendre à l’évidence que la fidélité ne caractérisait qu’une petite poignée de disciples.

Il comprit la raison de la victoire du grand séducteur sur de nombreuses personnes – car il est un adversaire rusé et dangereux. C’est ainsi qu’il avait séduit Eve et qu’il détourne tous ceux qui s’égarent du chemin de la vérité et de la fidélité. Il est incontestablement le génie de la séduction – intelligent et rusé.

Satan est représenté par le serpent qui séduisit d’une manière subtile et rusée notre mère Eve. Les Ecritures nous enseignent que : « Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Eternel avait faits » – Genèse 3 : 1. Il est dit que : « Satan lui-même se déguise en ange de lumière ».

Nous avons ici un point commun entre la séduction d’Eve et celle de l’Eglise. Satan chercha le moment propice, quand Eve fut seule, éloignée de son mari Adam pour lui porter un coup fatal. De la même façon, l’adversaire cherche tout d’abord à isoler la véritable Eglise de son Epoux. S’il y parvient ne serait-ce qu’un instant, il pousse alors vers la chute un ou plusieurs membres.

Dans la parabole du vrai cep de vigne, notre Seigneur montre un certain désarroi parmi ceux qui sont retranchés : « Car sans moi vous ne pouvez rien faire ». Ensuite, il dit encore : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent » – Jean 15 : 5, 6.

Sans l’Epoux, la fiancée est faible et impuissante, fragile comme un roseau, elle chute, privée de son conseil. C’est pourquoi, l’isoler de son Seigneur est le but principal de l’adversaire. C’est pour cette raison que l’apôtre déploie toute son énergie pour préserver l’unité de l’Eglise avec son Seigneur.

C’est avec un grand zèle qu’il déclare : « Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure » – 2 Corinthiens 11 : 2. Mais l’apôtre dit aussi que « de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ ».

Ce texte ne parle pas des humains en général. En comparant d’autres traductions, nous comprenons clairement, que l’apôtre s’efforce de nous expliquer que l’adversaire veut, comme il l’a fait avec Eve, séparer la fiancée et l’Epoux.

La détermination du « serpent ancien » est de diviser, c’est-à-dire de rompre les fiançailles entre Christ et les membres de son Corps. Dans cette condition ils sont une proie facile face à ses attaques. Certaines traductions de ce verset permettent d’avoir une compréhension plus exacte : « la fidélité à Christ » – « une fidélité et une pureté légitime à Christ » – « une pensée particulière de fidélité à Christ ».

L’EPREUVE DE FIDELITE A CHRIST

Toutes ces traductions, nous montrent l’image de fidélité des vierges et de l’Epoux. La plus grande crainte de l’apôtre, est que l’adversaire s’acharne à tenter les membres de Christ, en détournant leurs pensées et leurs esprits dans une autre direction. Un manuscrit ancien ajoute les paroles suivantes : « la pureté et l’innocence » c’est-à-dire « la droiture ».

L’apôtre Paul était-il trop sévère dans ses propos, ou y avait-il là un exemple flagrant d’infidélité spirituelle à Christ ? Lorsque nous analysons les faits, cela semble évident. C’est pourquoi nous pensons que les derniers membres de l’Eglise sur terre auront des difficultés, mais aussi de sérieuses épreuves en ce sens.

L’unité du Corps de Christ fut tristement perturbée dans l’Eglise de Corinthe, ce que nous constatons particulièrement dans le premier chapitre. La fidélité de l’Eglise se tournait plus volontiers vers les instructeurs au lieu de Christ, produisant ses effets néfastes : la division du Corps, l’éloignement de la Tête.

Les Corinthiens se groupèrent autour de maîtres influents ; les uns se déterminaient de Paul, d’autres d’Apollos et d’autres encore de Céphas. Il y avait des divisions sous couvert de pureté apparente. Ils ne faisaient que porter le nom de Christ, sans plus. Il en est ainsi aujourd’hui avec les sectes religieuses qui portent indignement le nom de Christ – 1 Corinthiens 1 : 12 ; Apocalypse 3 : 14 – 16.

Le Corps dans sa plénitude avec ses particularités est représenté sous l’image de l’homme et de la femme. Christ est la Tête du Corps, comme l’époux l’est pour son épouse. Cette doctrine spirituelle et profonde reste un mystère pour la majorité des chrétiens. Peu nombreux sont ceux qui discernent le Corps de Christ dans sa signification spirituelle.

Il nous est permis de supposer raisonnablement que l’adversaire ne parviendra pas à séparer le véritable disciple de son Seigneur par ses diverses méthodes trompeuses tant que l’unité existe entre eux. Il semble, qu’il ne puisse porter préjudice, ni détruire l’Eglise aussi longtemps que la relation entre Christ et ses membres est forte et puissante.

Parmi toutes les précieuses vérités révélées pendant le temps de la moisson, celle de l’unité de Christ et de son Corps est la plus sublime. Elle est si spirituelle, que l’esprit humain, quoique vivifié par l’Esprit saint, doit faire toujours plus d’efforts pour saisir sa signification profonde. Mais, cette compréhension peut facilement s’obscurcir, soit par une léthargie spirituelle, soit en succombant de plus en plus aux attaques de l’adversaire.

DANS LA MORT AVEC LUI,

AVEC LUI AUSSI DANS LE RELEVEMENT A LA VIE

Chaque réflexion biblique nous conduit à considérer toutes les doctrines. Chacune d’elle s’ouvre devant nous, tel un joyau à plusieurs facettes. Ainsi la doctrine concernant le Corps de Christ nous amène à réfléchir aux suivantes, par exemple : l’offrande pour le péché, qui représente aussi le sacrifice et les souffrances des membres du Corps de Christ.

Une autre doctrine nous montre le baptême des membres du merveilleux Corps de Christ, le grand Messie, Juge et Souverain Sacrificateur. Elle nous enseigne le baptême dans le Corps de Christ. Mais ce sujet mérite d’être traité indépendamment ; la lecture du chapitre « le baptême de la nouvelle création » dans le volume six étant vivement recommandée.

Nous rappellerons simplement que le baptême véritable (dont l’immersion n’est qu’un symbole) consiste en la mort de la volonté humaine dans la mort volontaire de Christ dans le Jourdain. De nombreux écrits confirment ceci, mais nous nous référons plus particulièrement à Romains 6 : 3 – 5. De même que Christ a été ressuscité dans la gloire, ainsi la nouvelle créature actuelle, le nouvel esprit ou « volonté régénérée » qui aura sa part lors de sa résurrection – « ressuscite avec Christ » déjà aujourd’hui selon les paroles de l’apôtre : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu » – Colossiens 3 : 1 – 3.

Combien cette connaissance est bénie ! Le chrétien est considéré comme mort, mais il vit – mort selon la chair, mais vivant quant à l’esprit. Sa tête humaine est décapitée au profit de celle de Christ. En acceptant Christ, comme Tête, intervient alors l’onction de l’Esprit saint – cette influence incomparable ou puissance provenant de la Source de vie.

Cet esprit renouvelé qui se développe dans la puissance et la compréhension spirituelle, nous conduit à la véritable vie et à l’immortalité dans le royaume spirituel, à la fin de notre épreuve. Notre condition actuelle est donc considérée comme ayant déjà acquis la position céleste.

C’est pourquoi lorsqu’il est question de l’Eglise, il est dit qu’elle constitue « la sacrificature royale » et cela même avant sa glorification. Elle a été libérée des puissances des ténèbres et transformée à l’image du Fils de Dieu bien-aimé. Il est donc parlé de l’Eglise comme étant son Corps, dont la Tête a déjà été glorifiée. (1 Pierre 2 : 9 ; Colossiens 1 : 13). Ainsi donc, chaque nouvelle créature peut être reconnue dans le sens que le vieil homme a été crucifié avec Lui – Romains 6 : 6.

Toutefois la glorieuse condition accordée à l’enfant de Dieu, doit devenir réalité selon sa capacité, afin que la mortification quotidienne, à chaque instant, devienne complète à sa mort véritable – Colossiens 3 : 5 ; Romains 8 : 13.

L’anéantissement de la vieille nature doit constituer pour la nouvelle créature un combat jusqu’à la mort (comme ce fut le cas de Jésus dans le jardin de Gethsémané). Dans ce combat, la volonté humaine doit définitivement être mortifiée. Cette condition victorieuse dans les épreuves arrive progressivement à son terme, comme l’apôtre Paul l’a déclaré à la fin de sa course : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée » – 2 Timothée 4 : 6 – 8.

Mais chaque jour la nature humaine veut reprendre ses droits, la lutte est donc incessante et difficile. Et c’est là que l’adversaire installe souvent ses positions pour séparer de façon imperceptible la nouvelle créature de sa Tête. La tentation devient grande alors de détourner son attention ne serait-ce qu’un instant vers une autre « tête »  – terrestre. C’est ici que l’esprit doit dominer ses décisions. Dans la mesure où l’adversaire parvient à séduire un membre, il l’éloigne proportionnellement de la véritable Tête.

Si nous analysons l’influence du serpent sur Eve, nous remarquons qu’elle fut séduite par un prétendu « ami » lui manifestant un intérêt particulier, insinuant un manque de lumière.

LE COMBAT ET LES LARMES DE PAUL

POUR PRESERVER LA PURETE DE L’EGLISE

Dans toute l’histoire de l’Eglise, et point n’est besoin de le prouver, il s’est trouvé une grande quantité de « têtes ». L’Eglise avait de tout temps en son sein des maîtres pervers, qui l’ont éloignée de la foi. Nul doute qu’au travers de toutes les épreuves et des difficultés, aucun élément ne fut aussi efficace pour faire échouer dans la course vers le Haut Appel.

Il est probable que rien n’embarrassait plus l’héroïque Apôtre Paul, que le tort causé par « les faux frères » lorsqu’ils déformaient les véritables doctrines. Lorsqu’il écrivait ou dictait ses lettres aux Eglises qu’il contribua à former, l’apôtre ne parlait pas de choses vaines et inutiles ; dès que ses occupations journalières – qui consistaient à fabriquer des tentes pour sa propre subsistance – étaient terminées, il persévérait dans l’enseignement et veillait constamment au bien des frères dans la foi.

Par exemple, lorsque nous lisons son épître aux Corinthiens, nous remarquons sa grande tristesse. Il en revenait toujours à la pureté des enseignements, il avertissait les frères pour éveiller en eux des sentiments appropriés. Il est vraisemblable qu’il le faisait avec beaucoup de larmes.

Malgré son ministère apostolique à l’égard des frères de Corinthe, il ne fallut pas beaucoup de temps pour qu’apparaissent ceux qui renièrent la résurrection des morts – 1 Corinthiens 15 : 12. N’est-il pas étrange que les doctrines fondamentales (la semence de la vérité sur laquelle la foi chrétienne reposait dans les premiers jours) puissent se corrompre si rapidement ? Mais il en fut ainsi. Si donc cette doctrine fondamentale a pu être déracinée par certains du sein de l’Eglise, comment les autres doctrines auraient-elles pu être préservées de la corruption ?

Si de nos jours, la doctrine de la résurrection ne peut plus être rejetée par les assemblées du « peuple du Seigneur », d’autres doctrines révélées dans le temps de la moisson ont été minées par de faux docteurs. La question fondamentale consiste à se demander, comment ceux qui se disent enfants de Dieu peuvent chanceler spirituellement et doctrinalement d’une façon aussi rapide et volontaire.

OÙ SE TROUVE LA VERITABLE CLASSE DE L’EGLISE AUJOURD’HUI ?

La réponse repose sur la compréhension de la séduction d’Eve par le serpent. L’apôtre attire l’attention sur les détails de cette tentation qui émanait d’un « ange de lumière ». C’est le résultat de la reconnaissance d’une autre tête et l’acceptation de celui qui se présente souvent comme la source « d’une vérité plus progressiste ». Survient alors la tentation de s’attacher à quelque chose de « nouveau », de sensationnel, qui paraît apporter plus de lumière sur les anciens enseignements : on se réfère à un « accroissement de lumière ».

Peu à peu, telle personne devient une « tête », elle prend la place de Christ ou même Le remplace. Une telle situation peut être générée par une « nouvelle forme » d’enseignement, à titre individuel ou collectif. Mais dans toutes ces circonstances, le maître spirituel, le grand adversaire, s’efforce toujours de coopérer avec ceux, qui comme Eve se laissent tenter. Nombreux sont ceux qui se laissent séduire par d’autres « têtes ».

Dès l’effusion du saint Esprit sur les membres de Christ, apparut l’influence dévastatrice de cette puissance. La perte de l’Esprit saint est la conséquence de l’abandon complet de la vie spirituelle, celle qui commença au baptême, au profit de la vie présente. Le seul lien qui nous rattache à la source de vie possible par l’Esprit saint consiste à nous tenir fermement à  « notre Tête » Christ.

La condition des églises nominales d’aujourd’hui nous montre que ces organisations confuses sont indissociables du sectarisme, de la division, comme le fut la malheureuse Eglise de Corinthe. La situation semble être des plus alarmantes. Nous ne pouvons dans de telles conditions, vouloir rassembler tous ces mouvements sous la seule véritable « Tête », car le Seigneur a permis ces épreuves dans un but précis, celui de mettre en évidence les derniers membres de son Corps. Dans la mesure du possible, efforçons-nous d’éveiller ceux qui sont séduits ou trompés. L’apôtre Paul nous en laissa l’exemple. En réalité nos efforts paraissent bien faibles en comparaison de ceux déployés par l’apôtre dans son œuvre auprès à la maison de la foi.

Où peut donc se trouver la véritable Eglise aujourd’hui ? Nous la trouvons parmi ces « exceptions » unies par les liens de l’Esprit Saint. Incontestablement ils sont appelés à progresser sur le chemin de la croix jusqu’à la fin de leurs épreuves. Toutefois, plus le temps avance, plus l’Esprit Saint devient de plus en plus rare.

L’épreuve critique de l’Eglise agit comme un feu qui épure, elle est permise pour le bien de ceux qui la surmontent, un membre ici, un autre là. Bon nombre d’entre eux ne se connaissent pas ici-bas, mais ils constituent chacun pour leur part, l’Eglise, un seul Corps, dont l’Esprit ne peut être souillé (il y a en eux pureté et fidélité en Christ) par l’adversaire.

Cette fidélité et cette pureté ne se trouvent-t-elles pas dans la lettre et l’esprit du message, que le Seigneur actuellement présent, dispense à l’Eglise par son serviteur fidèle en cette période de moisson qui se termine par une nuit de détresse ?

Straż Poranka 1949-3-7.

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