Actes 15: 35-41 et 16.
Passe en Macédoine, secoure nous!»
Paul, Silas, Timothée et Luc.
Après la conférence de Jérusalem — à laquelle ils furent délégués — Paul et Barnabas retournèrent et restèrent un certain temps à Antioche. Mais constatant qu’il y avait là beaucoup d’ouvriers et qu’un plus grand champ: l’Asie mineure, était encore peu travaillé, une seconde tournée missionnaire fut décidée. Barnabas et son neveu s’embarquèrent pour l’île de Chypre, tandis que Paul partit pour une autre direction, parcourant la Syrie et la Officie, prenant avec lui Silas — dont il fit connaissance à Jérusalem et qu’on croit avoir été comme Paul, citoyen romain.
De Cilicie Paul et Silas se rendirent à Derbe et à Lystre, fortifiant la foi de ceux qui avaient été acceptés du Seigneur lors du premier voyage missionnaire et de ceux qui, grâce au travail de la vérité, furent encore gagnés dans l’intervalle. C’est à Lystre qu’ils rencontrèrent Timothée, jeune homme — fils d’une femme juive croyante et d’un père grec — bien versé dans les Ecritures (dans l’Ancien Testament) grâce aux soins de son aïeule Loïs et de as mère Eunice. Disons en passant qu’entre autres choses, ils recommandèrent aux frères d’observer les décisions de la conférence de Jérusalem; que ceux des nations n’étaient pas liés à la loi juive [particulièrement pas en ce qui concerne le sabbat et la circoncision — même si, à cause des Juifs, Paul a jugé bon de faire circoncire Timothée], sauf à certains traits généraux consistant à s’abstenir de viandes sacrifiées aux idoles, de sang, des animaux étouffés et de l’impudicité.
Tout alla bien jusque-là, mais le Saint Esprit les empêchant d’annoncer la parole en Asie, ils traversèrent la Galatie et la Phrygie. Arrivés près de la
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Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie, probablement pour aller plus au nord, lorsque l’Esprit de Jésus s’interposa. C’est alors que franchissant la Mysie ils descendirent à Troas. Paul évidemment dans sa perplexité songeait à d’autres champs de travail. Son incertitude fournit au Seigneur l’occasion de le diriger. Il vit en vision un homme macédonien qui le pria de passer en Macédoine et de venir les secourir. Paul accepta cela comme la volonté du Seigneur et se mit promptement en route pour l’Europe. Nous avons ici une nouvelle preuve de la vigilance de Dieu en tout ce qui concerne son Eglise. Le message se répandit plus tard en Asie Mineure (dans la Mysie, Lydie et Carie), à un moment plus opportun et que Dieu avait prévu. Le temps était maintenant venu de faire parvenir le message à l’Europe.
Evidemment le Seigneur aurait pu diriger ses messagers vers le sud, en Afrique, et laisser de côté l’Europe, mais il y a un “propre temps” pour tous les traits du plan divin. Le message de la grâce de Dieu en Christ devait aller chez les Grecs qui en ce temps-là étaient considérés comme le premier peuple du monde pour la littérature et les arts.
On croit que c’est à ce moment que Luc, le médecin, s’attacha à Paul comme compagnon de voyage [le verset 10 du ch. 16, qui marque le passage de la 3ème à la 1ère personne, nous le prouve — voyez les remarques de la Bible Crampon]. Luc était un homme instruit, écrivain et médecin; le Seigneur évidemment l’avait destiné comme secrétaire de Paul afin que les lettres de Paul parvinssent à plusieurs des églises de ce temps, aussi bien qu’à son peuple depuis ce temps-là jusqu’à nos jours. De là vient que Luc n’écrivit pas seulement l’Evangile selon Luc, mais encore le livre des Actes et presque toutes les épîtres de St. Paul. Nouvelle et touchante illustration des privilèges répartis aux divers membres du corps de Christ. Luc ne pouvait être l’apôtre Paul et ne pouvait davantage faire l’oeuvre de Paul; mais il pouvait être employé honorablement et efficacement par le Seigneur en vue de la diffusion de la vérité par d’autres moyens.
Il en est ainsi de nous. Nous ne pouvons être apôtres. Tous nous ne pouvons faire de grandes choses; mais, remplis de l’esprit du Seigneur, tous nous sommes privilégiés de façon ou d’autre afin de pouvoir servir la cause de la vérité. Le plus petit service que nous pouvons rendre au Seigneur et aux frères est un privilège; il est honorable aux yeux de Dieu.
Lydie de Thyatire.
Philippes, une des principales villes de la Macédoine a eu l’honneur d’avoir été la première cité d’Europe où la Bonne Nouvelle fut prêchée. Comme toujours, au jour du sabbat, Paul et ses compagnons cherchèrent ceux qui adoraient Dieu et qui attendaient le royaume de Dieu promis, pensant avec raison que de tels seraient les mieux préparés pour recevoir l’Evangile; le message de Jésus mort pour nos offenses et dont le sacrifice a été le fondement du royaume millénaire. Il n’y avait apparemment aucune synagogue à Philippes, ce qui n’était pas de nature à les encourager. Toutefois ils entendirent parler d’une petite réunion religieuse qui se tenait tous les sabbats hors de la porte vers une rivière. C’était une réunion de prières et d’invocation divine seulement; n’ayant pas les commodités d’une synagogue ils n’avaient probablement pas de parchemins et partant pas de lecture de la Loi. Paul sans doute les approuva et les encouragea dans leur adoration de Dieu et leur parla du sacrifice de Jésus, de sa mort, de sa résurrection, de son second avènement et de l’appel céleste actuel.
Cette réunion était-elle fréquentée par peu ou beaucoup, on ne le sait; du moins parmi ses adeptes y avait-il une femme Lydie de Thyatire, marchande de pourpre, qui était dans la bonne disposition du coeur et qui écoutait avidement le message. La teinture des étoffes dans ce temps-là était très coûteuse et le secret de savoir la faire rapportait beaucoup d’argent; on suppose donc que Lydie était dans une situation assez aisée. Non seulement la vérité ouvrit son coeur et illumina les yeux de sa compréhension, mais elle obéit promptement, se consacra et symbolisa sa conversion par le baptême dans l’eau — par l’immersion d’elle et de sa famille.
Il n’arrive pas toujours que des parents pieux aient des enfants ayant une réelle inclination religieuse. Pourtant les Ecritures citent plusieurs cas. D’autre part l’expérience personnelle nous enseigne que celui qui est sérieusement dévoué à Dieu et guidé par sa parole a généralement une bonne influence sur ses proches. C’est ce que tous les parents pieux devraient rechercher et prier pour l’obtenir en se tenant sur leurs gardes dans leurs paroles et dans leurs actes et en amenant toutes pensées captives à l’obéissance de Christ. Néanmoins les parents qui ont négligé cela, qui n’ont discerné la vérité que quand leurs enfants furent arrivés à l’âge de raison, ne devraient pas trop en vouloir aux enfants qui ne les respectent pas, eux et leurs convictions religieuses. Le Seigneur sait tout cela et ils ne sont responsables que depuis qu’ils ont goûté la bonne Parole. Que les parents tâchent alors de redresser ce qu’ils peuvent dans la vie et l’instruction des leurs dans le Seigneur.
“Elle nous contraignit.”
Le fait que la famille de Lydie crut au message implique qu’elle fut la mère d’enfants adultes [parce que l’Eglise primitive ne baptisait pas d’enfants et ne baptisait que dans l’eau]. Ils subissaient si bien sa bienfaisante influence qu’ils adorèrent d’un commun accord le vrai Dieu, fuyant l’idolâtrie qui prévalait à Philippes. Comme son mari n’est pas mentionné, nous en inférons qu’elle était veuve. C’était donc son droit, sans parler à qui que ce soit, d’inviter les envoyés de Dieu à loger chez elle. Elle réalisa très bien qu’elle s’honorait elle-même et sa maison en hospitalisant de tels hôtes — des frères en Christ — sous son toit. “Elle nous fit cette demande: Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison et demeurez-y. Et elle nous pressa par ses instances”. Cela nous montre que les apôtres ne s’imposèrent à qui que ce soit et ne trouvèrent pas naturel de dire:
C’est bien entendu, puisque nous vous avons prêché, vous devez nous loger et nous entretenir. L’apôtre ne fit pas même allusion au temporel et ne fut pas prompt à accepter l’invitation spontanée de Lydie,
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indiquant par là que les disciples de Jésus ne veulent importuner personne. Mais Lydie insista tellement que finalement ils acceptèrent. Puissent tous les envoyés de Dieu se comporter aussi sagement en pareils cas! Combien plus d’influence ils exerceront pour le bien !
Le démon chassé d’une pythonisse,
Une jeune femme possédée d’un démon fatidique, d’un mauvais esprit (c. à d. d’un des anges déchus) était employée comme diseuse de bonne aventure, tireuse de cartes, etc. Elle était esclave et, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres — apparemment un syndicat d’hommes influents.
Cette possédée suivit Paul et ses compagnons pendant plusieurs jours, “en criant: Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut et ils nous annoncent la voie du salut.” La fille ne les connaissait point, mais les vilains esprits, les démons, les connaissaient. Il est difficile de dire ce qu’ils avaient en vue; ils peuvent avoir prévu ce qui arriva, savoir, que l’apôtre chasserait le mauvais esprit et qu’il se déchaînerait sur lui et sur tous ses disciples une attaque violente de la part des maîtres de la possédée. Ou le malin esprit peut avoir dit tout bonnement la vérité sans penser que l’apôtre le ferait sortir de la jeune femme; pensant que Paul et ses compagnons seraient plutôt heureux d’avoir un témoignage de ce genre, d’où qu’il vienne. Mais nous lisons que Paul en éprouvait de la peine, non pas parce qu’un témoignage était rendu à la vérité, mais parce que ce témoignage provenait d’une source équivoque.
D’aucuns diraient aujourd’hui que cette jeune femme était hystérique, ou faible d’esprit; ceux-là ont tort, elle était bel et bien possédée. Paul ne s’adressa pas du tout à la servante qui avait un esprit de Python, sachant qu’elle était irresponsable; il s’adressa au mauvais esprit lui-même et lui commanda au nom de Jésus de sortir d’elle — de même Jésus et ses disciples ont souvent chassé ces malins esprits.
Paul et Silas flagellés et emprisonnés.
Les maîtres de la possédée, au lieu de se réjouir comme les apôtres et tous ceux qui avaient tant soit peu de coeur, devinrent furieux parce que la source de leur gain était tarie, tels, jadis, les propriétaires des pourceaux qui ne furent pas contents de Jésus à cause de la perte de leurs pourceaux (Marc 5: 1—17) tandis qu’ils eussent dû se réjouir de la délivrance du démoniaque.
Ici, à Philippes, les propriétaires de la jeune servante ne pouvant attaquer légalement l’apôtre — qui n’avait fait aucun mal à la personne — soulevèrent le peuple et accusèrent devant les magistrats Paul et Silas de troubler avec leur nouvelle religion toute la ville et s’ingérer dans les droits acquis du peuple de Philippes, ville enclavée dans une province romaine.
Le Seigneur permit à ce faux témoignage de prendre corps et à l’émeute qui s’ensuivit de prendre des proportions considérables. Les missionnaires furent traînés devant les magistrats, lesquels, très excités de ce qu’un tel tumulte se produisit dans leur ville, croyaient vraiment que ces hommes étaient coupables de quelque crime pour que la foule fut ainsi soulevée contre eux. Ils ne savaient pas que les mauvais esprits, les démons avaient manigancé toute cette affaire. Nous avons à lutter, dit Paul, contre les princes de ce siècle de ténèbres, contre les esprits [les anges] méchants en positions influentes. — Eph. 6 12.
Pour satisfaire la populace, pour restaurer la paix promptement, les magistrats de l’ordre public firent battre de verges les missionnaires et les jetèrent en prison. Mais, mais, dirions-nous, est-ce là la récompense d’efforts missionnaires! Est-on ainsi récompensé en exposant sa vie pour le Seigneur et la vérité. Faut-il qu’en faisant cela, on médise de vous, qu’on pense mal de vous et qu’on vous traite si méchamment!
Rappelons-nous que le Dieu qui ne change point est notre Dieu et qu’il surveille tout ce qui concerne son Eglise aujourd’hui, comme dans les temps passés; il nous demande aussi de le représenter comme il faut, de souffrir volontiers en bon soldat (2 Tim. 2: 3) — au service de Christ et de son message. Il a fallu une grande foi à Paul et Silas pour accepter ce qu’ils ont enduré comme des marques de la providence divine et non de sa désapprobation. Ainsi nous faut-il aussi apprendre les leçons de foi à l’école de Christ, — apprendre à nous réjouir dans les afflictions aussi bien que dans la prospérité.
Pourtant Paul et Silas, malgré leurs blessures et quoique jetés dans un souterrain malsain et désagréable, se mirent à chanter les louanges de Dieu au milieu de la nuit. Les autres prisonniers ne furent pas sans prêter l’oreille à ces étranges accents; c’était bien la première fois que des hymnes s’élevèrent de cette prison à Dieu. Si jamais d’autres chants ont retenti dans cette prison ce ne purent être que des refrains plaintifs ou grossiers. Il est digne de remarque qu’en fait la religion chrétienne seule possède un recueil d’hymnes, ce qui fait défaut aux religions bouddhiste, brahmanique et mahométane et pourtant leurs adhérents représentent plus que la moitié de la population de toute la terre. Il n’y a en effet aucune religion qui rende heureux ou qui console comme la foi et l’espérance chrétiennes. La Bible seule enseigne l’amour de Dieu, ses soins envers ses fidèles consacrés, les promesses de gloire, d’honneur et d’immortalité qui se réaliseront à leur résurrection — et plus loin le réveil de la mort de toutes les familles de la terre et l’occasion et les facilités de savourer les grâces divines, la connaissance parfaite en vue de la vie éternelle pour quiconque le désire.
Une puissante et vivante foi en Dieu seule put permettre à Paul et Silas d’accepter leurs pénibles expériences comme de bonnes souffrances, comme de “légères afflictions” (2 Cor. 4: 17) “produisant pour eux au delà de toute mesure un poids éternel de gloire.”
Si les souffrances des uns et des autres sont les mêmes, toutes différentes qu’elles puissent se manifester, et si la gloire qui doit s’ensuivre est la même pour tous les vainqueurs, quoique ceux qui y participeront doivent différer entre eux, comme une étoile diffère en éclat d’une autre étoile, la récompense sera décernée au prorata de ce que chacun aura souffert fidèlement, sans se plaindre, dans la joie de Dieu.
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Pendant que les missionnaires chantaient, une secousse de tremblement de terre se fit sentir, les fondements de la prison furent ébranlés, les portes s’ouvrirent et les liens des prisonniers furent rompus. Le geôlier accouru, trouvant les portes à terre et pensant que les prisonniers s’étaient enfuis, tira son épée pour se suicider parce qu’il savait qu’on le tiendrait pour responsable, mais St Paul lui cria d’une voix forte de ne point se faire du mal, qu’ils étaient tous présents. Alors le geôlier fut pleinement convaincu que les missionnaires remis à ses soins étaient des hommes remarquables ne ressemblant en rien à des criminels de droit commun. Il est possible aussi qu’il ait eu quelques connaissances relativement au démonisme et aux possédés et qu’il lui ait été rapporté qu’un de ces hommes, en exerçant un pouvoir supérieur, avait démontré la fausseté d’un soi-disant oracle divin.
Dans tous les cas le geôlier était maintenant préparé à prendre soin des prisonniers et à écouter le message de l’amour de Dieu. Tout en pensant à ces choses il mit en ordre ce qu’il pouvait dans la prison et amena les missionnaires dans la dépendance de la prison qu’il habitait.
Il lava leurs plaies et tout en vaquant à leurs besoins, il apprit le but de leur mission — concernant Jésus, le Messie, et sa mort comme Rédempteur du monde. Il fut convaincu de péché; et désira le pardon et la réconciliation avec Dieu. Le cri sortit de son âme angoissée: “Que faut-il que je fasse pour être sauvé?” Que me faut-il faire pour avoir communion avec Dieu, pour que, comme vous, je puisse réaliser ses tendres soins dans toutes mes affaires; que je puisse aussi me réjouir dans la tribulation et être assuré que sous la Providence toutes choses concourront à mon bien?
La réponse vint promptement: “Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta famille”. En connexion avec cela Paul et Silas leur auront sans doute tracé à grands traits le divin plan de salut, la mort du Juste pour les injustes et partant l’espoir de résurrection pour Adam et tous ses descendants, l’appel céleste actuel à la cohérédité avec Jésus, impliquant la souffrance avec lui dans cette vie pour atteindre au plus haut degré de gloire dans la vie à venir.
La vérité tomba dans un bon terrain. Ceux qui étaient présents crurent (c. à d., les personnes adultes, car dans l’Eglise primitive on ne baptisait pas les enfants qui n’avaient pas l’âge de la raison et qui ne pouvaient croire), ils acceptèrent le privilège de suivre Jésus et de souffrir pour sa cause. Ils furent baptisés sur-le-champ, symbolisant par cette immersion leur mort au monde, au péché et à eux-mêmes et leur désir de marcher en nouveauté de vie comme «membres” du Christ. Oh combien les missionnaires doivent avoir senti qu’ils avaient été providentiellement dirigés à la prison (par les caprices des magistrats) aussi bien qu’auparavant à la réunion de prières et par suite chez la Lydie! Leur foi en fut d’autant plus affermie.
Selon les us et coutumes de notre temps Paul et Silas en auraient eu assez maintenant, ils auraient pu briguer un traitement de 3 à 5000 francs par an avec presbytère et d’autres avantages, dire au Seigneur qu’ils avaient assez fait de sacrifices personnels et qu’ils se prémunissaient contre de futures persécutions laissant la place à d’autres. Mais loin de là, l’effet fut tout contraire, ils furent encouragés à aller plus de l’avant encore et à souffrir d’autres choses. Imitons en toutes choses le Seigneur et les apôtres. Si avec le temps la manière d’être persécuté a changé, il nous faut de façon ou d’autre souffrir pour la cause de la vérité de la Parole: “Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés.” Cela peut arriver chez soi, ou par le monde et les églises. Ce n’est pas que nous devons rechercher les persécutions, mais si d’aucuns leur échappent entièrement, ils auraient lieu de s’examiner pour voir s’ils sont en toutes choses fidèles au Seigneur. La peur des gens, du qu’en dira-t-on empêche souvent de rendre un bon témoignage. La peur, cette caricature de la crainte révérencielle, provient de la faiblesse humaine, elle est un des plus subtils ennemis du “petit troupeau”, il faut la chasser par la confiance et la foi en Dieu.
Silas souffrant avec Paul.
Selon le compte rendu, Paul seul ordonna au malin esprit de sortir de la jeune servante et partant fut seul responsable du tumulte (Luc et Timothée n’étant probablement pas présents à ce moment-là); Silas qui était avec Paul aurait pu échapper à la bastonnade et à l’emprisonnement en réprimandant publiquement Paul, en se perdant dans la multitude, ou en s’abstenant de paraître. Ou encore, s’il avait été hautain d’esprit, il aurait pu dire à Paul: C’est bon, pourquoi ne te soucies-tu pas de ce qui te regarde? Cette jeune femme ne nous contrariait pas, elle nous recommandait plutôt, il fallait la laisser faire et nous n’avions qu’à prêcher l’Evangile. Tu ne fais que d’amener de la persécution sur nous, j’en ai assez; j’irai maintenant de mon propre chef faire une tournée missionnaire qui rapportera plus de fruit, comme il y en a qui feraient aujourd’hui. Mais rien de la sorte chez Silas, il fut un digne compagnon de l’héroïque Paul; il savait que ce dernier était l’instrument spécial du Seigneur et que tout se terminerait pour le mieux dans ce meilleur des services de Dieu.
Paul mentionne (Hébr. 10: 32) certains qui ont “enduré un grand combat de souffrances” et d’autres qui ne se sont qu’associés à ceux qui étaient ainsi traités. Il montre que Dieu apprécie la fidélité dans les deux cas et donnera en son temps la bonne récompense. Soyons fidèles au Seigneur en suivant ses directions pour participer à ses bénédictions.
“Qu’ils viennent nous mettre en liberté.”
Les magistrats ont dû vite se rendre compte que les missionnaires avaient été injustement punis. Comme Pilate en faisant battre de verges Jésus ne le fit pas pour satisfaire la justice, mais pour apaiser le tumulte, ainsi ici, Paul connaissait très bien les lois, lors de son arrestation il avait probablement essayé de démontrer que, en tant que sujets romains, Silas et lui devaient être entendus avant d’être punis, mais ses protestations se perdirent dans le tumulte et les cris
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du peuple; maintenant qu’on les relâchait Paul fit dire aux licteurs, qu’eux les missionnaires étaient des sujets romains et qu’ils entendaient être traités comme tels afin de prouver publiquement qu’ils n’avaient commis aucun mal — cela éviterait des reproches aux croyants de Philippes. Il ne fallait pas qu’une fois partis on dise: vos instructeurs ont été jugés et expulsés de la ville avec défense d’y retourner. Paul n’insista pas cependant pour qu’on les protégeât légalement dans l’exercice de leur liberté; il avait conclu des événements qu’ils avaient fait tout ce qui était en leur pouvoir et que le Seigneur désirait les diriger à une autre place; ils s’entendirent donc avec les autorités de la ville, ne voulant pas leur susciter d’autres difficultés, et furent congédiés honorablement comme des hommes qui eussent été en droit de rester plus longtemps dans la ville, mais qui librement la quittèrent dans l’intérêt de la paix publique. Il y a des enfants de Dieu qui n’insistent pas assez en faveur de leurs droits, d’autres, au contraire, qui veulent trop les faire valoir. Efforçons-nous dans toutes les situations de nous inspirer de l’exemple de Paul animé de l’esprit de sobre bon sens
Paul et Silas retournèrent encore chez Lydie, et firent part sans doute de la joie qu’ils ressentaient en constatant les bons fruits, résultats de leurs souffrances, notamment le geôlier et sa famille — venus s’ajouter aux joyaux de l’Eternel. Après avoir exhorté les frères ils partirent.
Qui n’a pas remarqués dans le Nouveau Testament l’esprit de fraternité qui prévalait parmi ceux acceptés du Seigneur comme membres de la famille de la foi? Tous ceux qui intelligemment se trouvent en contact avec ceux qui se réjouissent dans “la vérité présente” de l’Aurore du Millénium remarqueront sûrement à un degré remarquable ce même esprit de tendre affection et de confraternité chrétienne.