POUVEZ-VOUS BOİRE LA COUPE QUE JE DOİS BOİRE ?

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Chers frères et sœurs et amis de la Vérité,

Que la paix soit avec vous.

Nous lisons en Matthieu 20 : 20-23 – DARBY :

« Alors la mère des fils de Zébédée vint à lui avec ses fils, (lui) rendant hommage et lui demandant quelque chose.

Et il lui dit : Que veux-tu ? Elle lui dit : Ordonne que mes deux fils que voici, s’asseyent, l’un à ta droite et l’un à ta gauche, dans ton royaume.

Et Jésus, répondant, dit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que moi, je vais boire ? Ils lui disent : Nous le pouvons.

Et il leur dit : Vous boirez bien ma coupe ; mais de s’asseoir à ma droite et à ma gauche, n’est pas à moi pour le donner, sinon à ceux pour lesquels cela est préparé par mon Père. »

Le titre de l’exposé sera : « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? »

Cet événement se produisit peu de temps avant la mort de notre Seigneur. Il était entré triomphalement à Jérusalem, et Il était résolu à affronter le summum de ses expériences. Il avait annoncé à ses disciples que les principaux sacrificateurs Le livreraient pour Le crucifier.

Mais les apôtres ne comprenaient pas car ils croyaient qu’Il serait bientôt assis sur son trône et qu’ils règneraient avec Lui. Ils étaient si convaincus de l’imminence de son Royaume, que Jacques et Jean Lui avaient demandé, par l’intermédiaire de leur mère, d’être assis à ses côtés lorsqu’Il entrerait en possession de son Royaume, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. Ils s’attendaient à ce que se produisent sous peu des événements importants qui les introduiraient dans le Royaume.

La réponse de notre Seigneur ne fut pas seulement destinée aux disciples présents, mais aussi à tous ceux de l’Âge de l’Évangile, afin de signifier à tous les conditions à remplir pour parvenir au Royaume. Il posa le sujet très clairement en demandant à Jacques et à Jean : « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ou être baptisés du baptême dont je suis baptisé ? » Ils ne comprirent pas entièrement ces paroles, mais saisirent qu’il s’agissait d’une façon de mourir. « En êtes-vous capables ? » Ils répondirent que c’était le cas.

Notre Seigneur ne les réprimanda pas, car Il lut dans leurs cœurs un grand amour et une grande loyauté envers Lui. Désirer ces positions indiquait non seulement le désir pour les honneurs et l’autorité qui en découle, mais surtout celui d’être au plus près de Lui. Si le Seigneur avait vu chez eux une forme d’ambition, Il l’aurait à coup sûr condamnée de suite. Sa réponse marqua leur esprit, et celui de tous les disciples depuis lors, par ce que signifie être cohéritier avec le Seigneur dans le Royaume.

QUEL EST LE SENS DE L’EXPRESSİON : « POUVEZ-VOUS … » ?

Le mot « capable », renferme l’idée de force, de vigueur, mais exprime également l’empressement, car il se réfère à la volonté. L’idée n’est pas : « Êtes-vous physiquement capables de le faire ? », mais : « En êtes-vous mentalement capables ? » Cette idée est bien rendue par : « Le voulez-vous ? » Votre volonté est-elle assez forte ? Les deux disciples L’en assurèrent : « Oui, Seigneur, nous avons la volonté d’aller jusqu’au bout, quoi qu’il arrive. » Ils s’étaient complètement consacrés au Seigneur pour accomplir sa volonté. Ils étaient prêts à tout. Ils avaient une telle appréciation du Royaume et une telle confiance dans le Seigneur qu’ils étaient prêts à faire quoi que ce fût que Lui se disposait à faire.

Le voulez-vous ? Pour les disciples il était impossible de savoir s’ils en étaient capables, à moins d’avoir confiance en Dieu qui en donnerait la capacité à ceux qui auraient leurs volontés complètement soumises à la sienne. Ceci est illustré dans le baptême d’eau, dans lequel personne ne s’ensevelit ni ne se relève lui-même. Nous abandonnons simplement notre volonté, notre tout, au Seigneur et Lui, par sa Parole et par sa grâce, opère en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir, attendant de nous ce qu’il nous est possible de faire, nous aidant avec une grâce suffisante dans chaque moment de besoin.

Sa question signifie aussi : Êtes-vous prêts à déposer vos vies entièrement, même si cela devait signifier une perte injuste de votre vie ? Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? Elle sera associée à la honte et à l’ignominie. Désirez-vous partager cela avec Moi, partager ma coupe ?

Une coupe symbolique nous est présentée lors de la commémoration. Le vin représentait le sang de notre Seigneur. La coupe représentait la honte et l’ignominie en relation avec sa mort, et, sans hésitation, les deux disciples se dirent prêts à partager sa coupe. Peu importe le prix, ils seraient fidèles et se soumettraient à toutes les conditions que le Seigneur leur imposerait. Ils étaient volontaires et en avaient le désir. C’est ainsi qu’il nous faut être. Jésus les assura qu’en étant volontaires, ils auraient ces expériences. Qu’en persévérant, en continuant à souffrir avec Lui ici-bas, ils règneraient avec Lui sur son Trône. Mais pour ce qui était de la place de chacun sur le Trône, ce n’était pas à Lui de décider, mais au Père.

EN QUOİ CONSİSTAİT, POUR LE SEİGNEUR, CETTE COUPE DONT İL PARLAİT ?

Il savait très bien qu’Il allait mourir le lendemain. En Luc 12 : 50 Il dit : « Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu’il soit accompli ! ».

L’idée est : « Je me sentirai extrêmement mal à l’aise jusqu’à ce que ce baptême soit accompli. Il le sera demain mais je m’aperçois qu’il y a, en rapport avec cette mort, des difficultés auxquelles je ne m’attendais pas. J’attends demain avec anxiété, pour le complètement de ma mort en sacrifice. »

Notre Seigneur ne s’était pas douté que sa consécration impliquerait une mort aussi outrageuse, aussi humiliante, avec une aussi fausse représentation de son caractère ― une mort ignominieuse. Il savait qu’Il devait être crucifié, Il en avait averti ses disciples et Il y était préparé. Mais, lorsqu’Il alla au fond des choses, Il s’aperçut que les arrangements étaient tels qu’Il devait subir la mort d’un criminel. C’est autre chose d’être crucifié comme un criminel. Puisqu’Il était un homme foncièrement bon, il fut extrêmement difficile pour Lui d’être arrêté en tant que blasphémateur ― c’est-à-dire une personne coupable du pire crime connu des Juifs. Ce fut une terrible épreuve d’être condamné sous l’inculpation de blasphème et être livré par ses compatriotes, afin d’être mis à mort, alors qu’Il était en train de renoncer à tout ce qu’Il possédait pour le service de Dieu.

En parlant de cette expérience rattachée à cette coupe, notre Seigneur faisait allusion à quelque chose qui se situait dans le futur. « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? » ― dans le futur ― la coupe que Moi Je vais boire dans les heures à venir. C’était cette coupe, sous cette forme, qui fut terrible pour Lui, ce n’était pas le fait de mourir, ni la croix. Il n’avait pas demandé que la mort Lui soit épargnée mais s’il était possible que cette coupe amère de l’ignominie, cette mise à mort comme un blasphémateur, s’éloigne de Lui ; Il s’est néanmoins soumis à la volonté de son Père. Après avoir poussé de grands cris à Dieu, et après avoir reçu l’assurance de sa faveur, Il fut prêt à boire cette coupe.

Concernant Matthieu 20 : 22 (DARBY) la note en bas de page indique : « Pouvez-vous boire la coupe que moi, je vais boire, et être baptisés du baptême dont moi je suis baptisé ? »

Le baptême de Jésus eut lieu au début de son ministère. Conformément au plan divin, Il devait mourir comme Sauveur du monde, et Il symbolisa cette mort dès qu’Il eut trente ans ― conformément à la Loi. Durant les trois ans et demi de son ministère, Il accomplit ce baptême, Il déversa son âme jusqu’à la mort, et cette mort s’acheva au calvaire. Jésus dit : « Le baptême dont moi je suis baptisé » ― maintenant ―, il ne s’agissait pas d’un baptême futur ou passé.

Mais Il parla différemment de la coupe : « La coupe que moi, je vais boire ». Il laissa entendre que la coupe était à venir : non pas actuelle ni déjà passée. Il avait dit à ses disciples qu’Il irait à Jérusalem, et que là Il serait crucifié, et que le troisième jour Il ressusciterait. Il comprenait la situation et savait que cette coupe allait être versée pour Lui. Aussi dit-t-Il : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » – Jean 18 : 10.

Notre Seigneur se réfère de toute évidence, à ses dernières expériences qui furent sévères à l’extrême. Il fut déshonoré, reconnu comme un ennemi de Dieu, un blasphémateur. Il s’attendait à ce que ses souffrances physiques soient intenses, mais la honte et l’opprobre ajoutèrent beaucoup à son angoisse. C’est cette coupe que le Père Lui donna à boire. C’était le dessein divin à son égard.

Toutes ses souffrances étaient prédites dans les Écritures. La crucifixion était représentée dans l’élévation du serpent d’airain dans le désert. Toutes ses expériences étaient préconçues, préétablies et nécessaires. Lorsqu’Il vint sur la terre pour faire la volonté du Père, Il ne savait pas tout ce qui L’attendait. Mais Il apprit l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes, celles qui étaient « écrites dans le Livre ». Il se soumit à toute la volonté du Père, et prouva ainsi sa loyauté. « Je suis venu pour faire, non ma volonté, mais la volonté du Père qui m’a envoyé » (Jean 6 : 38). Tandis que l’heure de la consommation de son sacrifice approchait, dans la solitude obscure de Gethsémané, le Maître pria : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! ». Nous ne devons pas supposer qu’Il pria pour que la coupe de la mort s’éloignât, mais Il se demandait si les expériences ignominieuses de la crucifixion pouvaient être écartées. Néanmoins nous remarquons qu’Il ne murmura ni ne se rebella, mais dit : « Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » – Matthieu 26 : 39.

Arrêtons-nous sur :

LES ÉVÉNEMENTS DANS LE JARDİN DE GETHSÉMANÉ

(Matthieu 26 : 36-46 ; Marc 14 : 32-42 ; Luc 22 : 39-46)

Arrivés au jardin, Jésus laissa huit de ses apôtres près de l’entrée et alla plus loin avec Pierre, Jacques et Jean. Tous devaient veiller et être sur leurs gardes car un événement, connu de Jésus, devait se produire.

Il était minuit. La journée avait été riche en évènements. Les disciples s’assoupirent donc et dormirent au lieu de veiller et de prier. Les trois apôtres les plus intimes du Maître firent de même.

Pour être seul avec le Père, Jésus s’éloigna de la distance d’un jet de pierre, plus avant dans l’obscurité. À plusieurs reprises, dans l’agonie qui s’était emparée de Lui, Il vint chercher une sympathie humaine, mais ceux qui Lui étaient les plus chers s’étaient endormis, ayant oublié ses recommandations. Il fut seul à fouler le pressoir de la douleur.

Une pesante oppression parut s’abattre soudainement sur Lui. Il l’exprima, disant : « Mon âme est triste jusqu’à la mort ! » — c’est-à-dire : Je ressens cette impression, comme si Je voulais mourir maintenant pour ne pas avoir à en arriver à cette grande crise qui se trouve devant moi. Il est écrit qu’Il fut « saisi d’effroi et fort angoissé. » Ces mots indiquent une stupeur totale, des tourments douloureux et comportent l’idée d’isolement, de nostalgie d’absence d’amis.

Pourquoi une telle douleur ? Cette sensation de malheur persista un certain temps, car Il s’adressa au Père par trois fois, demandant que s’éloignât de Lui cette heure, cette terrible oppression qui Lui brisait le cœur. Selon Luc 12 : 44, la détresse du Maître était telle que sa sueur devint comme des grumeaux de sang.

Comment expliquer cette détresse ? Il savait d’avance qu’Il allait mourir ; Il en avait parlé à ses disciples et leur avait donné l’assurance qu’Il ressusciterait le troisième jour ! Pourquoi la pensée de la mort devait-elle avoir sur le Rédempteur un effet plus terrifiant que sur certains de ses disciples, ou sur les humains en général ?

Comment justifier l’attitude du Sauveur et sa prière, si ardente, pour que cette heure, ou cette coupe, s’éloignât de lui ?

Notre Maître était différent de tout le reste de l’humanité. Une sentence de mort repose sur tout homme. La mort n’est pour nous qu’une question de temps, le processus de mort peut ne durer que quelques heures au plus. Non seulement nous n’avons aucun espoir d’échapper à la mort, mais, étant donné que nous sommes déjà morts aux neuf-dixièmes, nos facultés intellectuelles sont engourdies et nous sommes donc plus ou moins téméraires et insouciants.

Jésus, par contre, comprenait ce qu’était réellement la mort. Il appréciait la signification et la valeur de la vie.

Il avait quitté la gloire céleste, Il s’était dépouillé d’une nature plus élevée du plan spirituel, l’ayant échangée pour la nature humaine, parce que l’homme avait péché et que, selon le dessein et l’arrangement divins, Il devait mourir, Lui le juste pour l’injuste, comme prix de la rédemption de l’homme. C’était la volonté de Dieu Le concernant. C’était dans ce but qu’Il vint dans le monde. Cette pensée domina sa vie entière. Chaque jour, Il effectuait le sacrifice de sa vie en faisant la volonté de Dieu et en servant l’humanité. À présent, Il était arrivé au point culminant de son sacrifice.

Le Père céleste avait promis que s’Il était fidèle dans cette œuvre, Il serait ressuscité d’entre les morts et élevé à une position plus élevée que celle qu’Il occupait auparavant. Jésus ne mit pas en doute la loyauté du Père dans cette promesse et Il ne douta pas de sa puissance. Mais la stipulation et la promesse du Père étaient conditionnelles. Notre Seigneur n’obtiendrait la résurrection à la vie plus élevée que s’Il s’acquittait fidèlement de sa part. S’Il cédait au péché, la pénalité pour le péché Le frapperait : « Mourant, tu mourras ».

Pendant trois ans et demi, sa vie avait été consacrée à Dieu et à l’accomplissement de sa volonté. La principale question qui se posait à Lui était : Avait-Il accompli la volonté de Dieu pleinement, complètement et absolument dans un esprit qui eût été agréable au Père céleste ? Aurait-Il la force, la volonté, de supporter les expériences des quelques heures qui allaient suivre avec un courage, une foi et une obéissance qui conviendraient ? Ou bien, allait-Il faillir et perdre dans la mort tout ce qu’Il avait ?

Nous voyons comment le cas du Maître était différent du nôtre. Nous n’avons rien à perdre ; car en tant que membres de la race humaine, nous sommes tous sous la sentence de mort. Lui fut le Fils de Dieu qui mourut pour nos péchés et ses mérites compensent nos imperfections si nous demeurons en Lui et désirons accomplir la volonté du Père.

Mais, si le Maître avait failli, il n’y avait personne pour Le racheter. Il n’avait pas d’avocat comme nous nous avons. Un manquement de sa part signifiait la mort éternelle, la perte de toutes ces bénédictions spéciales que Dieu Lui avait promises s’Il était fidèle. Cela signifiait la perte du privilège d’exécuter l’œuvre du Père, celle de relever l’humanité des conditions de péché et de mort pendant toute la durée du règne Messianique. En un mot, la vie éternelle personnelle du Maître était sur la balance, cette nuit-là, à Gethsémané, ainsi que toutes ses perspectives de gloire, d’honneur, d’immortalité et de haute élévation à la droite du Père.

Il n’est pas surprenant que le Maître ait été accablé par ces pensées. Il n’est pas surprenant qu’Il ait souhaité, s’il eût été possible, que le plan de Dieu fût accompli d’une autre manière, qu’Il fut délivré et que Lui fussent épargnées ces tribulations spéciales et ces horribles expériences devant avoir lieu au cours des heures suivantes ! Être traité comme un malfaiteur, un blasphémateur, un ennemi de Dieu et de la droiture, faisait partie des horreurs de cette épreuve.

Pour un cœur rempli d’amour et fidèle au Père, de telles expériences devaient être terribles. Celui qui avait tout sacrifié pour faire la volonté du Père devait être considéré comme un blasphémateur et être crucifié comme un malfaiteur. Quelle terrible expérience pour Celui qui possédait la délicatesse et la noblesse de cœur que possédait Jésus, de qui il est écrit qu’Il « était saint, innocent, sans tache et séparé des pécheurs » !

C’était cette ignominie qui était l’objet de la prière de Jésus. Il demanda qu’elle s’éloignât de Lui. Il ne priait pas pour qu’Il ne mourût pas, car Il savait que c’était dans ce but qu’Il était venu dans le monde, et que ce n’était que par sa mort que la pénalité de mort frappant l’humanité pouvait être ôtée. Il avait parlé de sa mort plusieurs fois. Il n’avait jamais exprimé la pensée d’échapper à la mort. Il savait bien que « la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu. » Mais Il espérait que le Père pourrait, peut-être, d’une certaine façon, Lui épargner l’ignominie particulière de cette heure-là. Mais, même dans sa détresse la plus grande, le Maître pria : « Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui soit faite. »

Paul aussi nous assure que les expériences du Maître à Gethsémané étaient empreintes de peur — pas la peur de mourir, mais la peur de rester dans la mort, la peur qu’Il ne fût pas estimé digne de cette glorieuse résurrection qui Lui avait été promise s’Il obéissait d’une manière absolue. Paul dit en Hébreux 5 : 7 : « C’est lui qui, dans les jours de sa chair, a offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort [Comment ? : par la résurrection], et qui a été exaucé (selon la version Synodale) en ce qui concerne les choses qu’il craignait (selon le texte anglais) ». Il a été délivré de sa crainte et le Père Lui donna aussi l’assurance qu’Il serait délivré de la mort.

Selon Luc 22 : 43, le Père L’a réconforté en envoyant un ange. Celui-ci Lui apparut dans le Jardin et Le fortifia — Lui donna l’assurance, de la part du Père, qu’Il avait été fidèle jusqu’à ce moment-là, et que la bénédiction divine reposerait sur Lui dans cette heure d’épreuve toute proche. Dès lors, toute crainte et toute angoisse disparurent. Si le Père L’avait approuvé jusque-là, et si la bénédiction et le sourire du Père allaient L’accompagner, Il aurait la force d’endurer toutes choses. Durant le reste de cette nuit, et au cours de la journée suivante, dans les circonstances les plus difficiles, Jésus fut le plus calme de tous.

EN QUOİ CONSİSTE LA COUPE POUR NOUS ?

Notre Seigneur but la coupe amère jusqu’à la lie. Il nous a donné la même coupe, et nous devons tous en boire, non pas pour avoir exactement les mêmes expériences que Lui, mais pour que nous puissions tous boire la coupe de souffrance jusqu’à la mort de la manière voulue par le Père. Jésus étant l’Unique être parfait, le Père Lui réserva un traitement particulier.

Dans notre cas, les expériences sont différentes. Imparfaits, nous ne pouvons pas être traités du point de vue de la perfection. Aussi, nous ne devrions pas penser que notre coupe soit une chose précise, un programme bien défini comme celui de notre Maître, mais penser plutôt que le Père nous a permis d’avoir part à la coupe avec son Fils. Notre coupe est sous la supervision de notre Sauveur, bien que ce soit la coupe versée par le Père, puisqu’il s’agit de son programme.

Dans le cas de notre Maître, la coupe était nécessaire pour les péchés de toute l’humanité. Dans notre cas, cela n’est pas nécessaire, mais il plait au Père de nous accorder d’avoir part aux souffrances de notre Seigneur puis à sa gloire. Jésus compense nos faiblesses, développe nos caractères, nous façonne à sa propre image. Sans sa supervision, nous serions très peu développés dans nombre de qualités. C’est pour cela que notre coupe a besoin d’une attention toute particulière. Il nous assure qu’avec les expériences nécessaires nous avons aussi sa grâce suffisante. Sa puissance s’accomplit dans notre faiblesse, toutes choses concourant à notre bien.

Comme notre Seigneur face à cette coupe amère de l’ignominie et au fait d’être mis à mort comme un blasphémateur, il nous est aussi difficile de supporter qu’on médise du bien que nous faisons, qu’on nous déclare pernicieux, dangereux, nuisibles vis-à-vis de tout sentiment religieux. Mais cela fait partie de notre expérience. Être considéré de mauvaise compagnie est sans importance. Mourir d’une façon respectable serait une bagatelle. Mais être montrés sous un faux jour, supporter que notre bien soit considéré comme mal, là ce sont des expériences pénibles. Notre attitude doit être comme celle de notre Seigneur. « Ne boirons-nous pas la coupe que le Seigneur va nous verser ? » Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Nous devons donc être courageux et accepter la coupe que le Seigneur nous a préparée. Nous ne savons pas combien cette coupe peut être proche. Peut-être qu’avec l’Église c’est la même chose qu’avec notre Seigneur : par les machinations des systèmes religieux, nous pourrions être livrés ― peut-être même à la mort.

Lors de la première venue du Seigneur, les disciples ne se rendaient pas compte combien proches ils étaient des expériences de Gethsémané et de Golgotha.

Il en est peut-être de même pour nous maintenant.

Le temps présent pourrait aussi être celui où le Seigneur éprouve ses disciples d’une façon nouvelle. Car même si nous voyons que les nations se trouvent actuellement dans un processus de désintégration, il se peut que certains en doutent et se disent que la fin du Temps des Nations n’est pas encore arrivée, ou même que le Seigneur n’est pas présent. Le temps actuel est tout particulièrement celui où nous pouvons nous attendre à ce genre d’expériences. C’est pourquoi, nous devrions être sur nos gardes, afin que l’esprit de doute ne s’empare pas de nous. « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation. »

Pour notre Seigneur, une crucifixion littérale fut indispensable. Il Lui a fallu supporter la mesure la plus complète de l’exigence de la Loi ; Il Lui a fallu subir le châtiment pour toutes les transgressions commises à l’encontre de celle-ci, comme s’Il était le pire des criminels sous la Loi ; autrement, Il n’aurait pu racheter aucun juif. Il Lui a fallu subir la malédiction de la Loi : être pendu au bois.

Quant à nos difficultés, la croix ne sera pas une croix de bois littérale ; les clous ne seront pas des clous littéraux, mais les paroles aigres, la calomnie, les fausses déclarations seront notre lot ― voire peut-être la violence physique sur quelques-uns des derniers membres du corps. Nous ne pouvons le savoir. Souvenons-nous de la fin de vie de Jean-Baptiste emprisonné puis décapité sur ordre d’Hérode sous l’instigation d’Hérodias (Matthieu 14 : 1-12). Souvenons-nous d’Élie enlevé par un tourbillon dans un chariot de feu, le tourbillon et le feu symbolisant des épreuves ardentes. Ces deux images préfigurent la fin des derniers membres du Petit Troupeau.

Indubitablement, à la fin de cet âge de l’Évangile — dans les jours qui le termineront — des épreuves de Gethsémané viendront sur l’Église de Christ. Y résisteront et en sortiront vainqueurs ceux dont la foi et la confiance au Seigneur sont solides — ceux qui veillent et qui prient de peur de tomber dans la tentation et qui, de cette façon, en sont sauvegardés. De même que notre Seigneur prévint Pierre et les autres Apôtres que des épreuves venaient sur eux, Il nous a prévenus aussi qu’une grande et décisive épreuve viendrait tout prochainement. Tirons profit des expériences des apôtres.

Il y a des différences entre les expériences du Maître et les nôtres.

Nous qui Le suivons sommes assurés que nos péchés sont pardonnés, que le Père Lui-même nous aime, que sa grâce nous est suffisante et que la robe de justice du Rédempteur nous recouvre ; nous avons grâce à ces assurances la force, dans des circonstances analogues, d’être courageux même lorsque la crainte de la mort nous étreint.

Il y a aussi une autre différence. Le Seigneur était seul, car « d’entre les peuples pas un homme n’a été » avec Lui. En ce qui nous concerne, c’est différent : le Maître est avec nous, disant : « Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. » – Hébreux 13 : 5.

De plus, nous jouissons d’une communion spirituelle parmi les frères en Christ, qui veillent, qui prient avec nous, et dont les paroles d’encouragement sont pour nous une source où nous puisons des forces chaque fois que nous nous trouvons dans quelque affliction. Remercions le Seigneur pour toutes les dispositions et les mesures divines prévues en notre faveur, et marchons en avant vers notre Gethsémané, forts dans la force que Dieu fournit par son Fils.

QUEL DOİT ÊTRE NOTRE ÉTAT D’ESPRİT POUR BOİRE CETTE COUPE ?

Avec cette perspective probable de terminer notre course, soit comme notre Seigneur par un Gethsémané, soit comme Jean-Baptiste, soit comme Élie, comment pouvons-nous nous encourager et nous stimuler les uns les autres pour faire face à cette épreuve finale sans crainte et parvenir à la victoire en tant que membre du Petit Troupeau ?

Quand on s’engage sur le chemin étroit en le montrant par le baptême d’eau ou quand on boit la coupe symbolique lors de la Commémoration annuelle, le Seigneur nous pose la même question que celle qu’Il a posée aux deux disciples : « Pouvez-vous boire la coupe que Je dois boire ? »

En paraphrasant, notre Maître nous dit :

  1. Voulez-vous donner votre vie sans condition, comme Je l’ai fait ?
  2. Voulez-vous le faire, même si vous considérez qu’ôter votre vie serait une grande injustice, comme cela l’a été pour Moi ?
  3. Voulez-vous supporter la reconnaissance, et ensuite la désapprobation des masses, comme Moi Je les ai supportées ?
  4. Voulez-vous supporter d’être exclu de toute compagnie parmi votre peuple, comme Moi ?
  5. Voulez-vous supporter la solitude, comme Moi à Gethsémané ?
  6. Voulez-vous, dans les épreuves difficiles, prier pour les frères, comme Moi ?
  7. Voulez-vous pardonner à ceux qui vous persécutent et prier pour ceux qui en sont la cause, comme Moi ?
  8. Voulez-vous accomplir la volonté de Dieu dans toutes les conditions et toutes les situations, comme Moi ?
  9. Voulez-vous persévérer, même si la communion avec le Père était interrompue pour un moment, comme elle le fut pour Moi ?
  10. Voulez-vous supporter tout cela, avec vos propres forces, et seriez-vous prêts à demander au Père son aide, ardemment et avec des larmes, comme Moi je l’ai fait ?

Sachons répondre : Oui, Seigneur, NOUS SOMMES PRÊTS, mais uniquement AVEC TA GRÂCE ET TON AIDE.

Il nous a donné cette coupe, pour que nous la buvions. Nous ne subirons pas exactement les mêmes épreuves, mais, si nous voulons obtenir la récompense, nous devons boire de cette coupe de souffrance et de mort quelles que soient les épreuves que Dieu permet.

NOUS AVONS DES PROMESSES. Celles-ci doivent nous stimuler et nous encourager.

Hébreux 4 : 1 : « Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard. »

Par la foi, nous nous reposons en Dieu, nous nous reposons en ses promesses.

Ce repos comporte deux phases. Par la foi nous entrons dans le repos maintenant. Nous avons la paix de Dieu qui règne dans nos cœurs et guide notre vie. Nous avons la paix de la foi, le repos de la foi, la confiance que Dieu dirige notre course. Mais notre véritable repos sera au-delà du voile que nous passerons par la première résurrection.

Paul déclare qu’Israël n’a pas réussi à entrer dans son repos, non parce que Dieu n’a pas exécuté sa part, mais parce qu’ils ont échoué à exercer une foi correcte, ils avaient « un cœur mauvais et incrédule ». L’Apôtre nous stimule par notre texte ci-dessus. Il y a des exigences, des conditions. Celui qui voudrait faire partie de cette classe de vainqueurs doit prendre garde, sinon il ne parviendra pas à entrer dans le repos éternel de Dieu. Il y a une telle classe de vainqueurs, et Dieu a prédestiné et préordonné qu’ils entreront dans ce repos glorieux et parfait. Si nous sommes fidèles jusqu’à la mort, nous atteindrons ce repos glorieux par le « changement » dans la résurrection.

Romains 8 : 17 exprime cette notion de « promesse » avec d’autres mots : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. »

NOUS DEVONS DÉVELOPPER LA FOİ pour bénéficier d’un vrai repos.

Hébreux 4 : 3 : « Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos. »

Le repos dans lequel nous sommes entrés n’est pas notre repos final. Si nous avons la foi, nous pouvons avoir le repos dès maintenant ; si nous perdons la foi, nous perdons aussi le repos. Un repos parfait et permanent nous attend au-delà du voile. Dieu nous a promis de grandes et précieuses choses et Il réalisera ce qu’Il a promis. Il nous sera accordé selon notre foi ― une grande foi, beaucoup de repos ; peu de foi, peu de repos.

Aujourd’hui nous disposons de beaucoup plus d’avantages que ceux qui ont vécu avant nous. Notre épreuve ne provient pas tant du manque de connaissance, mais est davantage une épreuve de foi en Dieu et d’obéissance à la lumière qui nous est donnée aujourd’hui. Ayant ce grand flot de lumière accordé aujourd’hui, à la fin de cet Âge, notre foi devrait être très forte, et nous devrions l’accroître toujours davantage en acquérant toutes les connaissances qui sont « du temps convenable ». Nous devrions grandir dans la foi, croître en grâce, en connaissance et en charité. Nous entrerons dans un repos plus profond et plus éclairé, si nous profitons des aides que le Seigneur nous a fournies. Selon Luc 12 : 37 et Matthieu 24 : 45, le Seigneur nous a fait asseoir à sa table et nous a servi « la nourriture au temps convenable » par l’intermédiaire du « serviteur fidèle et prudent » qu’Il a établi sur sa maison. Si nous croyons vraiment, nous manifesterons notre foi par des œuvres qui sont en harmonie avec cette foi.

Nous entrons dans le repos en croyant à cet Évangile qui inclut toutes les caractéristiques de l’amour de Dieu et de sa miséricorde envers nous comme race déchue ― sa proposition de vie éternelle par Christ, avec toutes les bénédictions que cela implique. Pour l’Église, l’Évangile ― la Bonne Nouvelle ― comprend aussi l’offre qui nous est faite d’être cohéritiers avec Christ dans le Royaume.

On pourrait en avoir une croyance intellectuelle. Mais ce n’est pas la pensée de l’Apôtre. Le chrétien entre dans le repos dans la mesure où il reconnaît ces faits, les accepte et s’y conforme. S’il y croit partiellement, il repose à l’avenant ; s’il croit davantage, il aura davantage de repos ; s’il croit parfaitement, il aura le repos parfait, et montrera sa foi par ses œuvres.

NOS ÉPREUVES SONT SUPERVİSÉES PAR DİEU

Job 34 : 29 : « S’il donne le repos, qui répandra le trouble ? ».

Job n’aurait pas eu d’afflictions si Dieu ne l’avait permis. Mais Il l’a permis pour mettre son serviteur à l’épreuve. Il a permis aussi que le trouble soit répandu sur son Église, ainsi que sur son Fils bien-aimé. Il a permis que les hommes se moquent de Lui, crachent sur Lui, Le frappent, Le flagellent, et Le crucifient.

Sans la permission divine personne ne peut tourmenter ceux qui sont sous sa protection. En 1 Corinthiens 10 : 13 nous trouvons un encouragement car le Seigneur nous dit que durant l’Âge de l’Évangile, Il fera en sorte que toutes choses concourent au bien de ses enfants, et qu’Il ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de ce que nous pouvons endurer. Il a plu à Dieu de briser notre Seigneur par les souffrances et la mort (Ésaïe 53 : 10). Mais il en résulta un honneur et une gloire formidables.

Dieu souhaite que certaines épreuves touchent les consacrés parce qu’Il désire qu’ils Lui fassent confiance là où ils ne peuvent Le suivre à la trace. Il souhaite qu’ils aient en Lui une foi inébranlable. Tous les saints peuvent ainsi apprécier une certaine tranquillité et un certain repos de cœur au sein même de sévères afflictions.

Nous entrons dans ce repos en parvenant à un état où nous pouvons et devons avoir une confiance totale en Dieu. Les difficultés du dehors sont parfois nécessaires et nous ne sommes pas découragés car c’est la main d’amour qui administre les coups, et le Seigneur connaît exactement le nombre ainsi que le degré de sévérité qu’il faut.

Pour terminer je rappellerai la trame de l’exposé.

En s’adressant aux disciples, Jacques et Jean, le Seigneur parlait de la coupe qu’Il allait boire au cours du 14 Nissan. Cela sert d’illustration pour nous.

En nous engageant sur le chemin étroit lors de notre baptême, nous nous sommes engagés à boire la coupe versée par le Père céleste. Le Seigneur nous a donné cette coupe.

Selon le frère Russell il est fort probable que les derniers membres du Petit Troupeau finissent leur course terrestre dans un environnement hostile comme Jean-Baptiste ou Élie et qu’ils aient à subir des épreuves du type « Gethsémané » comme notre Seigneur.

Je ne veux effrayer personne. Mais il faut être lucide. Nous sommes avertis.

Encourageons-nous donc les uns les autres pour tenir fermes dans cette perspective.

Nous avons des promesses, Dieu les tiendra si nous faisons notre part.

Un repos nous est promis de ce côté-ci du voile, il dépend de notre foi. Le repos complet sera obtenu au-delà du voile si nous sommes fidèles jusqu’à la fin de la course. Nous avons toute la nourriture de la Vérité Présente pour fortifier notre foi. Ne la négligeons pas.

Nos épreuves sont sous contrôle, elles sont supervisées par Dieu et notre Seigneur. Nous sommes dans la main de Dieu, ayons une confiance totale en Lui quoi qu’il advienne.

AMEN

Fr. PEAU H.

VIGY – PÂQUES 2024