Matthieu 20 : 17-34.
« Le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup d’hommes ». (Verset 28).
L’ambition fait agir le monde, mais cette ambition est égoïste. Les très grandes et les précieuses promesses de la Parole de Dieu encouragent cependant à avoir un certain genre d’ambition, à avoir l’ambition de plaire à Dieu et de recevoir Ses récompenses. Pensez à la promesse faite aux consacrés, aux disciples de Jésus qui se sacrifient, et selon laquelle, s’ils sont fidèles jusqu’à la mort, ils recevront la « couronne de vie », l’immortalité, et obtiendront une place avec leur Maître sur son Trône, comme participants aux gloires et aux honneurs de son Royaume ! Il n’y a pas sur la terre de plus grand appel du Créateur pour ceux qui ont l’oreille de la foi que cet appel à une telle ambition. Cependant, nous sommes prévenus, les ambitions éveillées par ces promesses peuvent devenir des pièges pour nous. La condition même à laquelle nous pouvons atteindre le Royaume est notre fidèle endurance de la honte, du mépris, des dissentiments, et la démonstration, jusqu’à la fin de notre course, de notre humilité, de notre absolue fidélité à Dieu et de notre entière confiance en Sa providence. Quiconque veut régner avec le Messie dans son Royaume qui s’approche et pour lequel nous prions : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel », doit s’humilier sous la puissante main de Dieu afin qu’il soit élevé quand il en sera temps. – 1 Pierre 5 : 6.
La perspective du Royaume se présentait brillante à l’esprit des Apôtres même lorsque Jésus prédisait ses souffrances et sa mort ignominieuses, au point que deux de ses disciples bien-aimés, Jacques et Jean, par le moyen de leur mère, voulurent arracher au Maître la promesse qu’ils seraient assis l’un à sa droite et l’autre à sa gauche, lorsque, comme Grand Roi, Il établirait son Royaume.
Cette requête fit penser au Grand Instructeur que ses bien-aimés et ambitieux disciples n’avaient peut-être pas entièrement compté la dépense qu’une telle élévation entraînerait. Il leur demanda s’ils voulaient bien boire à sa coupe d’ignominie et d’opprobre et s’ils étaient disposés à être baptisés de son baptême, dans sa mort, par le sacrifice de tous les intérêts terrestres. Ils avaient calculé la dépense et ils répondirent promptement qu’ils y consentaient. Ils avaient bien appris les leçons du Grand Instructeur. Celui-ci les assura qu’avec cette bonne disposition d’esprit ils auraient le privilège de participer à son ignominie et à sa mort et de s’asseoir avec Lui sur son trône. Mais en ce qui concerne les positions les plus hautes, Il ne pouvait en disposer. Lorsque les épreuves du peuple de Dieu seraient terminées, ces positions les plus honorées dans le Royaume, celles d’être près de Lui, seraient accordées selon les justes principes que le Père a préparés et établis. Combien nous pouvons nous réjouir avec ces Apôtres de la plénitude de leur consécration et de l’assurance donnée par le Maître ! Nous aussi nous devrions nous efforcer, en étant fidèles, d’obtenir une place avec le Maître sur son Trône, comme membres de son Corps, de l’Eglise.
L’ambition de Jacques et de Jean se fit voir dans leur désir d’avoir chacun une place particulièrement proche du Seigneur. Jésus ne les réprimanda pas directement, mais indirectement. Lorsque les dix autres apprirent comment ces deux disciples avaient cherché à retenir les principales places d’honneur, ils furent indignés. Le Maître profita de cet incident pour montrer combien le jugement de Dieu est différent de celui des hommes. Chez les hommes ce sont ceux qui sont agressifs et puissants qui exercent l’autorité et leur empire sur les autres, mais dans l’arrangement divin l’ordre est inversé. Dieu honorera le plus et placera aux postes les plus élevés ceux qui sont humbles, dociles et doux. A l’occasion de cet incident le Seigneur fournit à ses disciples une instruction générale portant sur la nécessité d’être humble. Nous devons adopter le point de vue divin et honorer le plus dans l’Eglise ceux qui la servent le plus, et non ceux qui exigent des services, des honneurs et qui cherchent à s’élever. Notre Seigneur prit sa propre conduite comme exemple : les disciples le reconnaissaient comme leur Maître, et cependant personne ne les servait autant que Lui. En fait, Il vint dans le monde non pour être servi, mais pour servir les autres, même jusqu’à donner sa vie comme prix de rançon pour beaucoup, pour le monde. Ce prix de rançon sera appliqué en faveur des humains pour qu’ils soient libérés du péché et de la condamnation à mort au temps fixé par Dieu – durant le Règne messianique.
Bénissant les aveugles et les pauvres.
En voyageant le Maître avait l’occasion de donner l’exemple de sa position comme serviteur. Deux aveugles, apprenant qu’Il passait, exercèrent une telle foi qu’ils le saluèrent en l’appelant Messie, Fils de David, et en implorant la miséricorde, le secours et la délivrance. Au lieu de passer outre, leur disant : Vous n’êtes que des mendiants aveugles, le Maître s’arrêta, les appela à Lui et, en réponse à leur requête, Il toucha leurs yeux et immédiatement ces aveugles recouvrèrent la vue. D’autres Ecritures indiquent que les miracles du Grand Maître ne furent pas accomplis sans que cela lui coûtât quelque chose. « Il sortait de lui une force (vitalité) qui les guérissait tous » – Luc 6 : 19.
Celui qui était riche, devint pauvre par égard pour nous, s’humiliant lui-même pour servir les plus humbles et les plus pauvres d’entre les malheureux ! Nous avons ici une illustration de l’esprit de douceur, de l’esprit de service qui doit caractériser et, jusqu’à un certain point, contrôler la vie de tous les vrais imitateurs et disciples du Grand Instructeur. S’il n’est pas en notre pouvoir d’ouvrir les yeux de ceux qui sont physiquement aveugles, il est en notre pouvoir d’aider beaucoup de gens à parvenir à une compréhension plus claire des choses de Dieu, des choses que l’oeil naturel n’a pas vues, que l’oreille n’a pas entendues et que Dieu a en réserve pour ceux qui l’aiment et qui, du fait qu’ils L’aiment, marchent sur les traces de Jésus. (1 Cor. 2 : 9). Cherchons donc l’ambition véritable et convenable ; mais cherchons en particulier à connaître et à faire la volonté de notre Père qui est aux cieux.
W.T. 4668 – 1910.