LA CONFIANCE EN SOI EST UNE FAIBLESSE

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Matthieu 26 : 31-35 ; 69-75

« … que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! » – 1 Corinthiens 10 : 12.

L’apôtre Pierre s’est révélé être l’un des plus secourables d’entre les douze apôtres de Christ. Le secret de son esprit d’assistance repose sur ce que les Ecritures révèlent de sa nature humaine, de sa force et ses faiblesses. Il fut le premier des douze apôtres à reconnaître le Maître comme le Messie, l’Envoyé de Dieu. Il fut le premier des douze à Le renier. Il fut le seul d’entre les douze à tirer son épée pour prendre la défense de son Maître et le seul qui, plus tard, jura qu’il ne Le connaissait pas. Selon les arrangements divins, c’est à lui que furent données les clefs devant permettre d’ouvrir la porte du Haut Appel – du Royaume. A la Pentecôte, il utilisa l’une de ces puissantes clefs et proclama avec force, aux juifs, l’ouverture de la voie menant à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité. Un peu plus tard, au temps voulu, il ouvrit la porte de ce même Haut Appel aux gentils lorsque que, par sa prédication, Corneille, le premier gentil agréable à Dieu, fut accepté par Celui-ci et engendré du saint Esprit. Ce fait indique que le mur de séparation, qui distinguait jusque-là juifs et gentils, avait été renversé. Cependant, malgré toute cette connaissance et cette opportunité de service qui lui furent données, ce grand homme usa de dissimulation au point d’ignorer que, pour les gentils, la grâce de Dieu suffisait, et de faire une discrimination entre les juifs et les gentils, ignorant ainsi leur égalité devant Dieu.

Mais, dans toutes ses expériences, l’apôtre Pierre démontra que son cœur, en son for intérieur, demeurait loyal envers Dieu, envers la vérité et la justice, et que ses faiblesses, ses fautes et les manquements de son caractère étaient dus à sa chair et non pas aux intentions réelles de son cœur. Pour avoir renié le Maître, il pleura amèrement. Et pour ne pas avoir pris en considération les païens, il fit bien humblement pleine réparation. Le même comportement de nature humaine, qui rendit l’apôtre Pierre attractif, rendit aussi attractif David, le prophète et roi d’Israël. Il n’était pas saint au point de ne pas commettre de fautes. Il ne s’élevait pas au-dessus du reste de l’humanité à tel point que les hommes ne pouvaient le considérer comme quelqu’un de semblable à eux. Il n’était pas, non plus, dégradé au point d’être devenu odieux. Ses faiblesses étaient pleinement compensées par les nombreuses évidences de sa fidélité de cœur envers Dieu et la justice. Ses trébuchements mêmes et ses relèvements ont pénétré ses Psaumes au point de toucher une corde sensible dans presque tout cœur loyal à Dieu, ayant eu un quelconque degré d’expérience avec le péché et la faiblesse – avec ses péchés et faiblesses et ceux des autres.

COMMENT LES AUTRES PERçoIVENT L’APÔTRE PIERRE

Pierre demeure à ce jour le caractère le plus fascinant parmi le groupe d’hommes qui entoura notre Seigneur durant les jours de son pèlerinage terrestre. G.C. Morgan dit de lui : « Je suis maintenant convaincu que nous avons en Pierre le plus grand homme révélé par le Nouveau Testament. Je ne dis pas le plus grand en raison de ce qu’il a accompli, ou du fait d’une aptitude physique particulière, mais en raison de la plus merveilleuse révélation de la nature humaine. Cet homme intelligent faisait continuellement des erreurs. Emotif, il fut coupable d’une impulsion telle qu’elle le mena à nuire à la cause même qu’il désirait aider. »

A son sujet, Southouse déclara : « Pierre était un homme moyen, et c’est pourquoi il est plus proche de nous que certains de ses collègues. Mais les hommes moyens ont leurs moments de splendeur, comme celui que vécut Pierre lorsqu’il essaya de marcher sur l’eau ; ce faisant, en effet, il essaya d’accomplir ce qu’il n’était pas, manifestement, en mesure de faire. Il résolut de réaliser une chose pour laquelle il n’avait pas d’expérience. Un coup d’œil rapide sur les hommes et les femmes que nous connaissons devrait suffire pour prouver qu’il n’est jamais bon de se targuer des objectifs que l’on est en mesure d’atteindre, car de grandes choses ont déjà été accomplies par le dernier des hommes sur terre. »

Et voici le commentaire du Dr. Davis à propos de Pierre : « Pierre était un intellectuel. Il posa à Jésus beaucoup plus de questions que les autres apôtres. La capacité à poser des questions est une particularité de l’intellectuel. Cela peut également révéler de l’igno-rance, mais l’homme qui ne pose jamais de question a certainement une déficience intellectuelle… Pierre était un homme de cœur, pleurant facilement, impétueux. Ses vertus et ses fautes découlaient de son enthousiasme. C’est tout à son honneur si, en même temps que la mauvaise herbe de la hâte irréfléchie, se développait plus puissamment dans sa vie la belle plante d’un amour ardent et d’une prompte réception de la Vérité.

PRENDS GARDE A TOI-MÊME

L’une des leçons importantes que le Maître enseigna à ses disciples, et que tous ceux qui sont à l’école de Christ doivent apprendre, est de faire usage de modération, en exerçant un esprit de sobre bon sens, tout en développant un amour et un zèle brûlants pour Dieu et pour la justice. Aux disciples de Christ, s’adresse l’exhortation d’être « rusés comme des serpents et doux comme des colombes ». Leur sagesse ne doit pas être uniquement du genre égoïste, à la recherche de son propre intérêt, mais elle doit être généreuse et avoir en vue l’intérêt de tous, et en particulier l’intérêt de la cause du Seigneur et de toute part qu’Il pourrait nous confier dans son œuvre.

Alors qu’Il leur prodiguait ses instructions, et avant l’heure éprouvante de sa trahison, Jésus dit à ses disciples : « Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute ; car il est écrit (par les prophètes) : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. » – Matthieu 26 : 31, 32.

Alors, le Pierre impulsif répondit : « Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi » (verset 33). Hélas ! Comme cet homme courageux se rendait peu compte de la nature des épreuves et des difficultés qui allaient survenir, ou des points faibles de sa propre nature impulsive ! Toutefois, si nous sommes affligés de son reniement du Maître, nous devons noter avec joie sa foi, son amour et son zèle, manifestés lors de sa reconnaissance de Jésus comme le Messie et, plus tard, sa déclaration selon laquelle rien ne pourrait ébranler sa loyauté.

Cependant, l’Adversaire s’efforce, avec la plus grande persistance, à piéger ceux qui sont particulièrement loyaux et fervents. Ainsi, Jésus, en cette même occasion, expliqua à Pierre : « Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment » (Luc 22 : 31), afin de briser votre loyauté envers Christ et vous décourager, en tant que disciples, en vous accablant par la peur et par vos propres faiblesses. Et le Maître ajouta : « Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ». Il nous est facile de comprendre que ce même Maître affectueux assiste tous ses véritables et dévoués disciples, quelles que soient leurs faiblesses héréditaires. Nous pouvons comprendre, également, qu’Il est en mesure d’éduquer chacun d’eux pour développer en eux un caractère affermi, à condition qu’ils demeurent dans son amour, en persévérant dans leur zèle. Il est en mesure de faire concourir toute chose pour leur bien ; et même les faiblesses héréditaires peuvent produire, au bénéfice des fidèles et « au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire » (2 Corinthiens 4 : 17), comme le Seigneur l’a promis.

« AVANT QUE LE COQ NE CHANTE »

Le Maître discerna le danger qui planait sur son disciple dévoué, mais impétueux, et l’avertit qu’avant que le coq ne chante, il Le renierait. Pour l’apôtre Pierre, cela semblait tellement improbable ! Avec quel courage, il déclara : « Quand il faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et ce fut aussi ce que dirent tous les onze disciples. Leur cœur était bon. Et le Seigneur regardait au cœur.

Notre étude passe maintenant au verset 69. Le Maître avait été arrêté. Les disciples dispersés s’étaient enfuis. L’apôtre Jean, ayant des connaissances dans la famille du souverain sacrificateur, pénétra plus avant dans le palais que l’apôtre Pierre, qui demeura dans la cour. Une servante de ce palais reconnut Pierre, comme disciple de Jésus, et le déclara publiquement. Craignant de partager le sort du Maître, Pierre renia son identité, déclarant qu’il ne savait rien sur cette affaire. Un peu plus tard, quelqu’un d’autre déclara la même chose. Pierre accentua son reniement avec serment, déclarant qu’il ne connaissait pas Jésus. Ensuite, le bruit se propagea dans la cour et d’autres, en grand nombre, renchérirent, déclarant qu’ils croyaient aux paroles de la servante et disant que, de toute façon, son dialecte galiléen le trahissait. Pour accentuer encore son reniement, l’apôtre Pierre commença à faire des imprécations et à jurer qu’il ne connaissait pas cet homme. Tout de suite après, le coq chanta. Alors Pierre se souvint des paroles de son Maître. « Avant que le coq ne chante, tu me renieras trois fois. »

Hélas ! Il avait été trop sûr de sa fermeté, trop confiant en sa fidélité. Il fut pris au piège par l’adversaire, du fait de s’être vanté. Un autre passage décrit notre Seigneur qui, se retournant, jeta un regard sur Pierre ! Ce regard a suffi. Il en disait long à Pierre, dont le cœur restait loyal. Ce n’était pas un regard de dédain, ni de colère, nous pouvons en être certains. C’était un regard affectueux, sympathique. Il fit fondre son cœur. Pierre sortit et pleura amèrement. Les disciples du Maître, aujourd’hui, sont assaillis par les faiblesses, leurs fragilités, les tentations de l’Adversaire, et l’expérience de l’apôtre Pierre est une leçon, un avertissement leur recommandant d’avoir confiance dans le Seigneur et de rechercher son assistance, plutôt que de se fier à soi. Ceux qui trébuchent aujourd’hui peuvent retirer de l’expérience de Pierre une leçon touchant la sympathie et la compassion du Seigneur. Ils devraient également pleurer amèrement à cause de leurs transgressions, se repentir et tirer profit de ce qui leur arrive.

WT1910 p.4711

PENSEE

Quand les torts des chrétiens vous scandalisent, demandez-vous si ces manquements proviennent de ce qu’ils sont chrétiens, ou plutôt de ce qu’ils ne le sont pas assez.