La persécution et les épreuves ardentes : expériences du Chrétien

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(SUITE ET FIN)

Mais c’est adopter une vue plus large et plus profonde que d’ordinaire. Un Chrétien n’est pas honteux de souffrir à cause de sa loyauté envers le Seigneur, envers la Vérité et les frères. Dans ses souffrances il doit glorifier et remercier Dieu. Il doit être heureux d’avoir l’occasion d’endurer quelque chose pour montrer non seulement au Seigneur, mais aussi à lui-même qu’il a enduré quelque chose pour l’amour de Christ. Chaque sacrifice que nous faisons est dans le but de souffrir comme chrétien, et nous ne devons pas être honteux de souffrir de la sorte. (1 Pierre 4 : 16).

SOUFFRIR PAR ACQUIT DE CONSCIENCE N’EST PAS TOUJOURS

SOUFFRIR POUR CHRIST.

Il y en a d’autres qui souffrent plus ou moins comme les Chrétiens, mais ils souffrent du point de vue mondain. Les gens disent quelquefois : « Cet homme du monde a ses épreuves et ses souffrances, mais il montre une telle patience, une telle résignation qu’il souffre sûrement comme chrétien ». Nous ne pensons pas que quelqu’un puisse souffrir comme chrétien s’il ne prend pas la voie qui lui permette de devenir chrétien. Nous devons regarder ces choses du point de vue divin. Du point de vue humain, beaucoup ont sans doute souffert comme des Chrétiens et pourtant ils ne l’étaient pas. Dans les âges des ténèbres, beaucoup étaient mis à mort pour l’amour d’un principe. A notre époque, des personnes qui ne donnent pas l’évidence d’être chrétiennes préfèrent mourir plutôt que de voir la Bible enlevée des écoles publiques. Bien qu’ils ne comprennent pas la Bible, même s’ils vivaient dans des temps de persécution, beaucoup préfèreraient mourir au poteau dans le but de garder la Bible dans les écoles publiques.

Nous ne pouvons pas toujours dire que les souffrances sont pour la cause de Christ. Mais des personnes, qui ont souffert par acquit de conscience, ont cultivé ainsi leur caractère et elles recevront, en compensation, des bénédictions dans l’âge à venir. A l’heure actuelle, il n’y a qu’une seule porte pour l’appartenance au Corps de Christ, c’est l’obéissance jusqu’à la mort. Souffrir avec Christ, comme nous l’avons vu, n’est pas la souffrance ordinaire commune à tous ceux qui sont dans une condition déchue, mais ces expériences sont le résultat le plus direct du fait de suivre l’exemple de Christ en annonçant des vérités impopulaires et en dénonçant les erreurs populaires. Telles étaient les causes des souffrances du Seigneur, et telles seront les causes des souffrances, des persécutions et des pertes de tous ceux qui suivent Ses traces. Ceux qui ont communion maintenant à Ses souffrances seront finalement estimés dignes de partager la récompense donnée pour la fidélité à ces principes.

Tout au long de l’Age de l’Evangile, cette voie représente un travail de sacrifice de soi-même, d’endurance, face aux reproches, dans les semailles et l’arrosage des doctrines de Christ. Maintenant, à la fin de l’Age, elle représente une fidélité et une endurance semblables dans le travail de la Moisson en cours – fidélité même pour donner sa vie soit par un processus graduel en travaillant au service du Maître, une mise à mort quotidienne, ou en étant enlevé soudainement en mourant comme martyr.

RECULANT DEVANT LES SOUFFRANCES

Notre Seigneur nous prévient qu’à la fin de l’Age de l’Evangile beaucoup de ceux qui ont l’amour pour Christ permettront à cet amour de se refroidir à cause de l’iniquité et du péché dans le monde (Matth. 24 : 12). Ce sera une épreuve pour eux où ils auront à décider s’ils prendront part à l’esprit mondain. Cette épreuve est en cours maintenant. Beaucoup de ceux qui invoquent le nom du Seigneur, qui aiment vraiment le Seigneur, qui apprécient beaucoup Son caractère, qui voudraient voir le bien prospérer, n’ont néanmoins pas envie de se montrer en spectacle devant les hommes. Ils aimeraient faire le bien, se conduire honorablement et avoir la faveur des hommes comme de bons citoyens. Mais au lieu d’être des disciples fidèles et bouillants au service du Seigneur – à travers la bonne et la mauvaise réputation (2 Cor. 6 : 8) – leur zèle et leur foi ne sont pas suffisants pour supporter cette épreuve.

Le Seigneur nous invite à devenir Ses cohéritiers. Il nous a clairement informé que suivre Ses traces signifie avoir des épreuves et des difficultés dans la chair. Il dit : « Vous aurez des tribulations dans le monde » (Jean 16 : 33). L’Apôtre Paul renouvelle cette affirmation en disant : « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu » et de même dans notre texte il accentue cette pensée « Or tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus Christ seront persécutés » (Actes 14 : 22 ; 2 Tim. 3 : 12). Il n’y a pas d’autres moyens qui permettent l’entrée dans le Royaume que le sacrifice de soi-même et la mortification de la chair. Plus la nouvelle créature se développe, plus la vieille périt et ceci jusqu’à ce que le sacrifice soit achevé dans la mort.

Le Peuple du Seigneur devrait comprendre entièrement les termes et les conditions auxquels il a été appelé. Toutefois, il ne devrait pas trouver étrange que surviennent des épreuves, peu importe leur ardeur et leur sévérité. L’Apôtre Pierre conseille affectueusement l’Eglise : « Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous » (1 Pierre 4 : 12-14). Notre Seigneur n’est pas seulement l’Instructeur, mais aussi l’Affineur qui nettoie les impuretés, afin que nous soyons prêts pour partager avec Christ, dans le Royaume, la gloire, l’honneur et l’immortalité (Romains 2 : 7).

LES EPREUVES PROVENANT DE FAUX FRERES

Les Ecritures enseignent franchement que des épreuves spéciales peuvent apparaître dans l’Eglise, parmi les frères. Il est vrai que les épreuves les plus sévères ne viennent pas de l’extérieur, mais comme l’Apôtre le déclare « Il s’élèvera du milieu de vous » des faux frères qui feront du tort au troupeau en général par leur ambition personnelle (Actes 20 : 30). Cela devient une épreuve non seulement pour l’Eglise, mais aussi pour tous ceux qui sont en contact avec nous, car « si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1 Cor. 12 : 26).

Nous ne devons pas trouver étrange qu’il y ait des épreuves et des difficultés et si des désaccords se produisent plus ou moins dans l’Eglise. Nous devons cultiver la gentillesse, la douceur, la patience et la bonté envers tous. Néanmoins, si une dispute se produit parmi le Peuple de Dieu, nous devons reconnaître que de telles choses sont inévitables parmi ceux qui ont la Vérité. Nos têtes sont imparfaites et par conséquent il nous faut du temps pour nous aligner sur les enseignements de la Parole de Dieu. Même une dispute redonne de la vie à une activité et elle est préférable à une condition morte où l’on ne ferait pas attention à ce qui est dit ou n’est pas dit. Néanmoins ceux qui sont zélés devraient prendre soin de manifester l’Esprit du Seigneur, comme nous l’avons indiqué plus haut, c’est-à-dire la gentillesse, la patience, la douceur, la charité fraternelle, l’amour et l’humilité.

Ne trouvez pas étrange qu’il y ait des épreuves ardentes parmi vous, provenant de telle ou telle cause et paraissant particulièrement sévères pour vous. Ceux avec qui vous êtes en contact seront à l’origine de vos souffrances à cause de votre zèle, de leur incompréhension, de leur imperfection, etc. Toutes ces épreuves ardentes travailleront pour votre bien. Il est de loin préférable d’être au milieu de ceux qui sont fervents en esprit, que de prendre place parmi ceux qui sont tièdes et ainsi perdre le privilège d’être un de ceux qui suivent les traces du Seigneur. Il est probable que ceux qui sont tièdes apprendront une leçon dans les temps de trouble. Mais le Petit Troupeau doit apprendre sa leçon dans le temps présent – car les expériences de la vie produisent pour lui un éternel poids de gloire (2 Cor. 4 : 17).

Notre connaissance de Dieu est limitée ; cependant nous devons nous attendre, si nous sommes acceptés comme enfants de Dieu, à ce qu’Il nous prodigue Son amour divin et Ses soins dans la surveillance de nos affaires, car nous savons qu’Il fera concourir toutes choses pour notre bien. Depuis que notre Seigneur est notre Berger, personne ne peut nous arracher de Ses mains (Jean 10 : 28, 29). Nous sommes pour Lui aussi chers que la prunelle de Ses yeux. Lui qui a commencé une bonne oeuvre en nous est capable de l’achever pour le jour de Jésus Christ (Phil. 1 : 6). Plus nous avons de foi, plus nous apprécions ce texte : « Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8 : 28). Cela inclut également les choses qui paraissent être très défavorables, très mauvaises, très désavantageuses.

Notre Seigneur a dit : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17 : 3). Connaître Dieu signifie être en communion avec Lui, Le connaître profondément. L’expérience confirme ce fait. Plus nous sommes obéissants comme enfants, plus intime est notre connaissance de Dieu. Et si nous sommes infidèles, même un instant, nous échouerons dans notre développement spirituel. Mais dans la mesure où nous cherchons à marcher dans Ses voies, nous devenons intimes avec Lui dans le sens particulier d’un enfant qui connaît son père. Cette connaissance nous donne la confiance (qu’Il prend soin de nous, comme Ses enfants, et qu’Il fait concourir toutes choses pour notre bien (Rom. 8 : 28 ; 1 Jean 1 : 6, 7).

COOPERER AVEC DIEU AU MIEUX DE NOS POSSIBILITES.

Nous remarquons, toutefois, que l’Apôtre Paul, disant que toutes choses concourent à notre bien, ne précise pas « pour le mieux ». Dieu intervient quant au choix de la récompense et de ce que nous pouvons obtenir. Bien qu’ils soient

obéissants, les anges de Dieu ne peuvent devenir archanges ou chérubins. Leur obéissance leur apporte le meilleur bien-être à leur niveau. Il en est de même pour nous. Nous ne pouvons obtenir ce qu’il y a de mieux, car Dieu l’a déjà donné au Seigneur Jésus en Le faisant asseoir près de Lui, à Sa droite, et en Lui conférant la puissance, la gloire et l’honneur (1 Pierre 3 : 22.).

De plus, la promesse ne garantit pas que toutes les choses de la vie concourront à ce qu’il y a de mieux pour nous, comme si nous n’avions ni volonté ni choix à faire en la matière. Nous ne dirons pas : « Je renonce à moi-même, puisque le Seigneur a dit que toutes choses concourent au mieux ; et si je manque d’occasions de servir, je dirai : Eh bien, tout est pour le mieux ». Penser ainsi serait une erreur ; ce n’est évidemment pas du tout l’idée qu’il faille avoir.

Après être devenus de nouvelles créatures en Christ, des enfants de Dieu, l’Eternel nous laisse une certaine liberté dans le choix. Nous contrôlons en grande partie ce que nous allons faire ; que nous fassions des progrès, de l’immobilisme ou marche arrière, cela dépend de nous. Parlant de quelqu’un qui a perdu la récompense du haut appel, nous ne pouvons pas dire que ses expériences furent les meilleures, et de celui qui est allé à la seconde mort, que son sort fut le meilleur aussi. Mais nous pouvons affirmer que les Ecritures veulent dire que Dieu se tient prêt à nous donner ce qu’Il a de mieux selon les termes et les conditions de l’alliance qu’Il a faite avec nous.

Notre alliance est une alliance de sacrifice. Il y a certaines lois et certains principes qui ne peuvent être transgressés. Le Seigneur Jésus nous dit que le Père désignera, pour être le plus près du Seigneur, ceux qui auront démontré posséder le plus l’Esprit du Rédempteur. Il ne placera personne arbitrairement à une telle position ou dans le Royaume. Son caractère, Ses paroles nous garantissent que, tout en reconnaissant dans le même temps la souveraineté de notre volonté, Il fera de nous ce qu’Il peut faire de mieux.

L’Eternel ne recherche pas des enfants qui doivent être contraints. Notre Seigneur a dit que le Père cherche des adorateurs qui L’adorent en esprit et en vérité (Jean 4 : 23). Nous devons travailler au mieux de nos possibilités. Le Seigneur affirme qu’Il ne nous abandonnera pas dans nos trébuchements si nous sommes fidèles et qu’Il les fera même concourir à notre bien. Ceux qui perdent la couronne passeront avec la grande multitude par la grande tribulation. C’est ce qu’il y a de mieux pour eux selon ce que Dieu a prévu. Quant à ceux qui vont à la seconde mort, leur sort ne sera pas pour leur bien. Mais ce sera pour le bien de l’univers entier que ceux qui ne sont pas en harmonie avec la droiture perdent toute existence.