LA QUINTUPLE PORTION DE BENJAMIN (Suite et fin.)

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En Apoc. 7: 4 nous lisons que ceux-ci sont des douze tribus d’Israël — 12,000 de chaque tribu. Ces paroles sont comprises par les étudiants de la Bible comme signifiant que Dieu a arrangé les choses à l’origine pour que le plein nombre des élus soit pris de l’Israël naturel, comme s’il n’avait pas préconnu qu’il rejetterait le Seigneur et le crucifierait. Le plan fut établi sur la base Israélite, quoi­que Dieu sût d’avance qu’Israël n’obtiendrait pas ce qu’il cherchait (la principale bénédiction), mais que l’élection l’obtiendrait et que le reste de cette nation serait aveuglé temporairement jusqu’à ce que le rassemblement des élus ait été complété. — Rom. 11: 7, 25-33.

Quoique beaucoup d’Israélites fussent dispersés parmi les nations environnantes, il est évident, d’après les récits des Ecritures, que toute la nation — chaque tribu — était représentée en Palestine après le retour de la captivité babylonienne. En effet, Jésus dit que son oeuvre était pour les douze tribus d’Israël et les apôtres le dirent aussi. Comme résultat, les quelques saints parmi les Juifs qui entendirent l’appel, qui y répondirent, qui furent engen­

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drés du St. Esprit et qui, ainsi, devinrent les Israélites spirituels et fils de Dieu — étaient de toutes les différentes tribus, des unes plus, des autres moins; ceux-ci consti­tuèrent une bonne partie des 144,000 préordonnés.

Il n’y eut pas assez de saints pour compléter l’élection. C’est pourquoi, par faveur divine, le message fut porté aux nations, Corneille en étant le premier converti. Pen­dant les siècles qui suivirent, ceux des nations qui répondirent à l’appel de Dieu furent acceptés, engendrés de l’Esprit saint et comptés comme de vrais Israélites, comme des membres spirituels de la postérité d’Abraham, comme des héritiers avec les Juifs élus pour la première résurrection selon la promesse de Dieu faite à Abraham — l’Israël selon la chair étant toujours l’héritier des pro­messes secondaires de Dieu.

Le scellement des élus a donc été en voie d’accomplis­sement pendant presque dix-neuf siècles. Ensemble, provenant des Juifs et des nations, il y aura 144,000 rois et prêtres pour Dieu, disciples de l’Agneau et ses cohéritiers dans le royaume. Le complément de ses affectations de 12,000 pour chacune des douze tribus, peut se comprendre comme étant recruté de la même manière que les régi­ments de soldats anglais des Indes. Les engagements se font dans toute la Grande-Bretagne, mais l’enrôlé — sans égard à la ville ou à la contrée de laqueIle il provient — a une place assignée dans le régiment où il y a des manquants.

« APRES CES CHOSES JE vis…

Après le récit du scellement des 144,000 élus dans le même chapitre, nous avons le récit de la grande multi­tude, nous lisons: « Et voici, une grande foule que per­sonne ne pouvait dénombrer, [différemment du petit troupeau, celle-ci ne fut pas prédestinée, ni préordonnée au point de vue du nombre, de toute nation et tribus et peuples et langues, se tenant devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de longues robes blanches et des palmes dans leurs mains. Et ils criaient à haute voix, disant: Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône et à l’Agneau. » (D.)

Remarquons la promesse faite aux rois et aux prêtres: leur bonheur ne sera pas d’être devant le trône, mais sur le trône. D’ailleurs, leur victoire ne sera pas montrée par des palmes, mais par des couronnes de gloire. Toutes ces circonstances attestent que cette grande multitude devant le trône avec des palmes est entièrement différente des élus, l’Epouse qui partagera le trône et la gloire du Messie. Cette grande multitude est mentionnée symbo­liquement ailleurs comme les vierges [les compagnes de l’épouse] qui la suivent. Ces vierges entreront dans le palais avec elle, en la présence du grand Roi, mais elles ne seront pas l’Epouse. — Ps. 45: 14-15.

Dans l’Apoc. le Seigneur explique ce qu’est cette grande foule et cette explication est pour nous. Nous lisons: « Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation et ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu et le servent jour et nuit dans son temple; et celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux. »

Les étudiants de la Bible constatent que le petit trou­peau est appelé « le temple de Dieu », « les pierres vivantes, tandis que la grande foule servira Dieu dans ce temple — dans l’église et par elle. Ils remarquent aussi que cette classe, dont les membres laveront et blanchiront leurs robes dans le sang de l’Agneau pendant un grand temps de détresse, doit nécessairement être une classe différente de celle de l’Epouse dont les membres sont décrits comme veillant et gardant leurs vêtements sans souillures du monde — afin qu’ils puissent être sans tache ni ride en la présence du Roi.

TRIBULATIONS DES DEUX CLASSES

Le petit troupeau, la sacrificature royale, l’Eglise élue, de laquelle Christ est la tête, passe aussi par des tribulations. Il est écrit « c’est par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut entrer dans le royaume » (Act. 14: 22). En effet, le Seigneur passa par beaucoup de tribulations, de honte, de souffrances et par la mort; nous savons qu’il en est de même pour les fidèles disciples, les apôtres et les autres.

Ceux-ci ne sont pas décrits dans la Bible comme la classe de la tribulation, parce qu’en vertu de leur plus grande foi, ils sont capables de se réjouir dans leurs tribulations et de les compter comme une joie, sachant qu’elles produisent pour eux, «  en mesure surabondante un poids éternel de gloire. » (D.) Ils passent joyeusement par les tribulations, parce qu’ils considèrent les choses que l’on voit comme temporaires; ils regardent avec les yeux de la foi aux choses invisibles, aux choses éter­nelles, que Dieu a en réserve pour ceux qui l’aiment.

Les saints de la tribulation sont dépeints différemment, c’est à dire comme manquant au point de vue du zèle, mais ne manquant pas quant à leur fidélité. Les saints de la tribulation n’avancent pas suffisamment, ne rem­plissent pas complètement leurs voeux de sacrifice et ne sont pas des héros dans le combat contre le monde, la chair et l’adversaire, comme le disent les Ecritures: « Par la crainte de la mort étant toute leur vie retenus dans la servitude, » servitude de la chair, les esclaves des coutumes de la société — ayant la crainte des expériences du sacrifice, qu’ils avaient acceptées. — Héb. 4:15.

Pour cette raison, ils ne peuvent pas être acceptés de l’Eternel comme des ressemblances de son Fils bien-aimé et comme dignes d’avoir part à l’honneur, la gloire et l’im­mortalité. Dieu a néanmoins beaucoup de compassion et les éprouve quant à leur fidélité. Il se propose d’accorder la vie éternelle à tous ceux qui se montreront fidèles, loyaux, lors même qu’ils ne parviendront pas à hériter le Royaume, bénédiction à laquelle ils avaient été invités. Comme il est écrit: « Vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel ». — Eph. 4: 4.

Indubitablement, il y en eut quelques-uns parmi cette classe qui furent développés pendant tout l’âge de l’Evan­gile, mais les Ecritures décrivent spécialement cette classe comme contemporaine de la tribulation qui vient sur le monde à la fin de cet âge. Prenons par exemple l’asser­tion qu’ils viendront de la grande tribulation, puis aussi celle de l’apôtre que le jour manifestera ce qu’est l’oeuvre de chacun. Il déclare que ceux qui ont construit avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses soutiendront l’épreuve, le feu de ce jour ne leur causera pas de tri­bulation, ne détruira pas la structure de leur foi. Ensuite, il décrit ceux de la classe de la grande multitude, ceux qui ont construit avec de mauvais matériaux, avec du bois, du foin, du chaume; il ajoute que le feu de ce jour détruira complètement de semblables constructions; néan­moins, il dit que, bien qu’ils n’aient pas su bâtir sur le vrai fondement, ils seront sauvés comme au travers du feu. — sauvés dans le temps de détresse étant élevés à la faveur divine par la grande tribulation — ils partici­peront à une résurrection importante quoiqu’ils n’aient pas part à la première résurrection en nature divine, car de cette dernière nous lisons: « Heureux et saints ceux qui ont part à la première [principale] résurrection, la seconde mort n’a point de pouvoir sur eux, mais’ ils seront prêtres de Dieu et de Christ et ils régneront avec lui pendant mille ans. » — Apoc. 20: 6.

LES CINQ PORTIONS DE BENJAMIN

En dispensant ses bontés, Joseph donna abondamment à tous ses frères, mais à Benjamin, son propre frère de la même mère, il donna cinq portions. Il paraît aux étu­diants de la Bible que, Joseph typifiant clairement le Messie, sa magnifique puissance et sa gloire, les bénédic­tions distribuées à ses frères représentent les faveurs que le Messie accordera à l’Israël naturel, ses frères selon la chair en plus de la bénédiction générale que son règne messia­nique donnera au monde entier représenté par les Egyptiens.

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Selon cette description, Benjamin le fils de douleur représenterait la grande foule du peuple du Seigneur qui viendra de la grande tribulation sur un plus haut plan, à une plus haute condition, à une plus haute bénédiction que le reste du monde. Engendrés du St. Esprit comme ceux de l’Eglise, ces saints seront aussi des êtres spirituels, s’ils sont trouvés dignes de la vie. Leurs frères qui vendirent l’anti-type Joseph seront néanmoins grandement bénis par lui.

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