LA SECONDE ÉPITRE DE PIERRE

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“Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu’elle renferme sera consumée » — 2 Pier. 3 :10.

Les personnes, parmi nous, qui connaissent la vérité présente depuis un certain temps, connaissent aussi les exhortations que l’apôtre Pierre, dans cette épître, adresse à l’Eglise en général. Il est bon que nos esprits soient secoués de temps en temps et que ces choses impor­tantes soient rappelées à notre mémoire, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles . — 2 Pier. 3 : 1, 2 ; Héb. 2 :1,

Dans cette épître, Pierre montre à tous les membres de l’Eglise la nécessité de faire croître en eux les fruits du saint Esprit. Il leur rappelle ensuite la vision qu’il eut du Royaume futur avec Jacques et Jean sur la sainte montagne ; il montre l’importance qu il faut mettre à l’étude de la prophétie ; il les avertit de l’arrivée de faux docteurs parmi eux ; il leur rappelle la condamnation et la ruine qui frappèrent les anges désobéissants, la catas­trophe qui s’abattit sur Sodome et Gomorrhe à cause de leur corruption, la destruction des impies dans le déluge au temps de Noé, il leur parle de la voie mau­vaise que suivit Balaam et des conséquences qui en résultèrent. Il leur dit que quelques-uns d’entre eux sui­vent la même voie que ce prophète-là : il leur dit ensuite que les choses changeront, que le mal ne triomphera pas toujours. Un grand changement surviendra, dit-il, qui permettra d’envisager d’autres développements des plans de Dieu, entre autres, l’établissement du Royaume de Dieu sur la terre.

Pierre annonce que ce grand changement se fera soudainement, ce sera un changement radical comme celui qui arriva aux jours de Noé, une catastrophe ; les gens qui auront l’apparence de la piété sans en posséder la puissance se moqueront de ceux qui parleront des prochains temps de détresse (2 Pier. 3 3, 4). L’apôtre Pierre parle d’un grand conflit ; les cieux, dit-il, seront embrasés et la terre consumée, les éléments se dissoudront par le feu.

LE FEU EST NÉCESSAIRE POUR PRÉPARER TOUTES CHOSES EN VUE OU ROYAUME DE DIEU

La plupart des chrétiens pensent qu’il est question, dans notre texte, d’un feu littéral et que les cieux et la terre, les éléments matériels qu’ils contiennent seront réellement consumés ; mais, comme nous l’expliquons depuis plusieurs années, cette prophétie peut être inter­prétée d’une manière plus logique ; nous pensons même qu’elle s’accomplit actuellement. Les temps de grande détresse qui doivent suivre de très près la seconde venue de Christ n’auront pas eu leurs pareils depuis que les nations existent (Dan. 12 :1). Dans un langage figuratif, les Ecritures en parlent comme d’une grande vague qui transporte les montagnes au cœur des mers (Ps. 46). Ces figures nous enseignent que les gouverne­ments de la terre seront renversés, engloutis par la mer furieuse des passions déchaînées des humains. Dans un autre symbole, ces temps de détresse nous sont représentés par un grand tourbillon balayant tout sur son passage ; dans d’autres passages, ils sont comparés aux quatre vents de la terre et aux quatre vents des cieux déchaînés, à un grand feu (Es. 66 :15 : Jér. 413 ; 23 :19,20 ;30 :23,24 ; 1 Rois 19 :11, 12 ; Apoc. 7 :1-13 ; Dan. 7 2 ; Sop. 3 8, etc.,. La terre entière sera consu­mée par le feu de la jalousie de l’Eternel, le feu de la juste colère de Dieu. Le feu de la colère de Dieu n’est pas un feu littéral, pas plus que dans les expressions suivantes, avoir le corps en feu, un auteur plein de feu, etc. Le feu de la colère de Dieu se manifeste contre le péché actuellement et continuera son oeuvre.

La seconde venue de notre Seigneur amènera, nous le savons, un temps de rafraîchissement et de rétablisse­ment de toutes choses dont toute l’humanité bénéficiera (Act. 3 :19-21). Les expressions dont nous avons parlé sont des symboles des temps de détresse qui précéderont ces temps de bénédictions dont nous parlent aussi les Ecritures. Les cieux représentent les institutions religieuses ou ecclésiastiques actuelles ; le feu s’étendra aux institutions sociales, à l’ordre de choses actuel. Les organisations religieuses, croyons-nous, seront détruites les premières, selon les indications de la Bible. Le feu atteindra ensuite les organisations sociales et industrielles, les sociétés, le capital, le travail, le commerce, etc. Le feu consumera tout l’édifice financier moderne, les banques, etc. ; il consumera aussi les organisations politiques, religieuses et industrielles. Toutes ces choses se dissoudront, seront consumées ; tout se disloquera, se désagrégera, sera balayé et emporté.

S’il n’y avait en face de nous que ce grand cataclysme, si c’était tout ce que nous avions à attendre, nous pen­sons que le plus sage serait de ne pas en parler du tout ; nous dirions : N’y pensez pas, n’en dites rien ; ce sera suffisamment terrible lorsque nous en serons à ce point-là. Par contre, si la Bible nous enseigne que ce temps de grande détresse a simplement pour but de balayer et de faire disparaître ces organisations reli­gieuses, sociales et politiques dont le développement est absolument désordonné, si Dieu veut établir le règne du Messie sur les ruines du monde actuel, afin de bénir l’humanité, nous pouvons alors être heureux de la venue de ces bouleversements et nous voyons qu’ils sont nécessaires.

40 Mai 1916                                                                

Combien une telle connaissance serait un récon­fort et un soulagement d’esprit pour beaucoup de per­sonnes, pour toutes celles qui sont épouvantées en contemplant les événements qui s’approchent avec une vitesse croissante, surtout si ces personnes ne connais­sent pas tous les bienfaits qui, en définitive, sortiront de cet état de choses ! Ces mêmes personnes voient bien que le monde entier aura à faire face à la révo­lution et à l’anarchie, mais elles ne voient pas l’aurore argentée qui suit les nuages sombres des temps de détresse.

Le principe de désagrégation et de reconstitution est constamment mis en oeuvre par la nature. Les roches se désagrègent et enrichissent le sol, favorisant la crois­sance des plantes. Les organismes animaux ou végétaux se désagrègent sans cesse et fournissent les éléments nécessaires à la formation de nouveaux organismes. Le sol stérile du cœur des hommes devra, être complètement défriché, rompu ; toutes les organisations actuelles devront disparaître pour permettre à la semence de la vérité de prendre racine et de porter les fruits de la nouvelle dispensation. Au cours de l’âge évangélique, Dieu a dirigé les personnes qui ont déjà été désagrégées, séparées du monde, et qui se sont prêtées à une nou­velle reconstitution opérée par Dieu. Il sera nécessaire au monde de passer par le temps de grande détresse, car il n’a pas encore les dispositions d’esprit de la classe de personnes qui cherchent Dieu maintenant et qui s’efforcent de faire sa volonté. Si nous avions la possibilité de soustraire nos amis du monde aux atteintes de ce temps de détresse et que nous le fassions, nous leur ferions, pensons-nous, plus de mal que de bien.

QUELLE DOIT ÊTRE ACTUELLEMENT LA LIGNE DE CONDUITE DES DISCIPLES DE CHRIST

Nous pouvons assimiler la manière d’agir de Dieu à l’égard des humains au travail d’un habile chirurgien qui ampute pour guérir et dont le bistouri doit pénétrer jusqu’au fond de l’abcès qui, sans cela, causerait la mort du patient. Le Seigneur nous déclare que, pendant ces temps de détresse, ceux qui rechercheront la justice et l’humilité seront protégés dans une certaine mesure (Soph. 2 2, 3). Il sera préférable, par contre, que ceux qui ne recherchent pas la justice et l’humilité traversent tout au long ces temps de détresse, afin qu’ils puissent se préparer à recevoir les grandes bénédictions futures. L’apôtre nous fait comprendre que le présent ordre de choses ne peut satisfaire aucun de ceux dont les dispo­sitions du cœur sont bonnes et justes.

Nous sommes déjà entrés dans le temps de détresse prédit depuis longtemps, ce temps de détresse si grande qu’il n’y en a point eu de pareil et qu’il n’y en aura jamais (Dan. 12 : 1 ; Matth. 24 : 21, 22). Chaque jour le flot des passions humaines monte. Puisque nous compre­nons que toutes choses doivent se dissoudre, quelle doit être notre ligne de conduite ? Comment doivent se comporter ceux qui espèrent faire partie du gouvernement puissant qui va s’établir sur la terre entière et qui aura pour Chef Jésus-Christ, le Roi à qui la souveraineté appartient de droit ? Nous devons comprendre que, si nous voulons faire partie de la classe de personnes qui gouvernera la terre pendant mille ans, nous devons renoncer à nos ambitions, à nos buts terrestres, à tout ce qui fait partie du présent ordre de choses. Il est néces­saire que nous comprenions la grande différence qu’il y a entre l’ordre de choses actuel et le nouvel ordre de choses qui va s’établir très prochainement, et, l’ayant compris, nous devons agir en conséquence. En attendant la nouvelle dispensation, nous devons faire du bien à tous les hommes chaque fois que nous en avons l’occa­sion, nous devons faire du bien surtout à la famille de la foi, à nos frères en Christ. Comme de fidèles enfants du Roi suprême de l’univers, qui va remettre son Royaume entre les mains de son Fils, nous lui adressons cette prière : » Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Nous sommes remplis de joie parce que nous avons les preuves de l’exauce­ment prochain de nos prières. Notre vie doit s’accorder avec le contenu de cette prière. L’apôtre Pierre nous dit : » Quels ne devez-vous pas être par la sainteté de la conduite et par la piété » vous séparant du monde. Pierre pose cette question solennelle à chacun de nous. Elle est de toute actualité.

Gardons ces précieuses paroles dans notre cœur, car nous nous tenons en la présence du souverain Juge de toute la terre. Ces exhortations et encouragements adressés à l’Eglise, il y a plus de dix-huit siècles et qui, selon les desseins de Dieu, devaient faire du bien à tous les disciples de Christ au cours de l’âge évangélique, s’adressent spécialement par l’Esprit aux membres de l’Eglise qui vivent au véritable jour du Seigneur. Quelle faveur incomparable est accordée aux véritables chrétiens qui vivent actuellement ! Cette faveur n’est pas accordée aux gens du monde ni aux nombreux disciples de Christ qui n’en ont que le nom ; ils ne connaissent pas les choses profondes de Dieu.

Croyez que la patience de notre, Seigneur est votre salut, (2 Pier. 3 :15). Ces paroles, que l’apôtre adresse presque à la fin de son épître, doivent nous encourager, nous réconforter maintenant, dans ce temps d’attente qui ne sera d’ailleurs pas long, dans cette heure qui suit la clôture du temps des nations. Combien il existe de chers enfants du Seigneur qui sont reconnaissants de ce temps supplémentaire qu’il leur accorde ! Il y en a plusieurs qui ne sont arrivés à la connaissance de la vérité et qui ne se sont consacrés à Dieu que depuis octobre 1914. Combien aussi les disciples de Christ qui comprennent ces précieuses vérités depuis longtemps sont reconnais­sants de ce que Dieu, dans sa miséricorde, leur accorde un peu plus de temps pour affermir leur vocation et leur élection ? Quelques-uns de ces derniers n’étaient peut-être pas prêts à la fin du temps des nations.

 » C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses (le renversement de l’ordre de choses actuel et l’établis­sement du Royaume béni du Fils bien-aimé de Dieu), appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irré­préhensibles dans la paix » ; car notre Seigneur » peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l’allégresse… Amen ! » — 2 Pier. 3 :14 ; Jude 24, 25.

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