DEVOIRS DES PARENTS – 6ème partie

Listen to this article

DEVOIRS DES PARENTS APPARTENANT A LA NOUVELLE CREATION

Amusements judicieux

 La gaieté et le rire sont des éléments de notre nature humaine, trop souvent poussés à l’extrême, même lorsqu’il s’agit de choses sérieuses et utiles.

Les jeunes enfants qu’on maintient dans un perpétuel état d’excitation et d’amusement finissent par ne plus être contents et pleurent pour qu’on s’occupe encore d’eux. Cette soif d’amusement se prolonge au cours de l’enfance alors que l’enfant se prépare à la vie et recherche des explications, soit qu’il les demande à ses parents, soit qu’il les recherche dans les livres. Le désir démesuré de distraction conduit, avec le temps, au théâtre et aux pitreries clownesques. Les membres de la Nouvelle Création doivent, dès le début, essayer de conduire leurs enfants dans une direction opposée et les entraîner au contraire à être des acteurs dans le grand drame de l’existence, à ignorer les artifices, à jouer d’aussi grands rôles sur la scène de ce monde que leurs talents et les occasions le permettront sur le plan de l’utilité et de la bonté.

 Le mariage des enfants des nouvelles créatures

 Nous avons déjà rapporté la remarque de l’apôtre aux nouvelles créatures, que ceux qui se marient font bien et que ceux qui ne se marient pas font mieux. Cet avis ne s’adresse pas à leurs enfants non consacrés. L’apôtre dit à leur sujet : “ Je veux (conseille) donc que les jeunes (veuves ne figure pas dans le texte grec) (de la communauté chrétienne mais non pas de l’Eglise — croyantes mais non pas consacrées ou sanctifiées) se marient, aient des enfants, gouvernent leur maison, ne donnent à l’adversaire aucune occasion de médire ”. 1 Timothée 5 : 14.

 Nombreux sont ceux de la Nouvelle Création qui, croyons-nous, et sans intention, errent sur ce sujet. Ils se rendent bien compte que, dans la plupart des cas, le mariage ne crée pas seulement de multiples devoirs mais entraîne aussi de grosses déceptions, de l’amertume, des peines de cœur. Cependant si les fils et les Plies, parvenus à l’âge de se marier, n’ont pas donné leurs cœurs en mariage au Seigneur, ils ne sont pas non plus préparés à entrevoir la sagesse du conseil de l’apôtre ni à suivre son avis — donné seulement à la Nouvelle Création — qu’il vaut mieux se marier que “de brûler ” d’un insatiable désir.

 Rappelons-nous que Dieu a institué le mariage entre l’homme et la femme — Adam et Eve — avant que le péché ne soit entré dans le monde et que si la relation maritale peut se pervertir, comme tout d’ailleurs, et si elle s’est terriblement pervertie, la faute n’en incombe pas au mariage par lui-même mais au mauvais usage qu’on en a fait. “ Ayez le mariage en grand respect et que le lit conjugal soit sans souillure car Dieu jugera les impudiques et les adultères ”. Hébreux 13 :4.

 Il n’est que trop naturel que les enfants en âge de se marier soient peu portés à écouter l’avis des meilleurs parents qui soient sur la question : toute la pente de la nature tend à une direction contraire et puis n’y a-t-il pas l’exemple des parents eux-mêmes. Si donc, négligeant le conseil du Seigneur de s’en remettre à lui, on préfère apprendre les leçons de la vie par l’expérience plutôt que par le précepte, plus tôt on commencera, mieux cela vaudra. Il est de fait que la plupart des grandes leçons de la vie s’apprennent mieux quand on est marié. C’est pourquoi il est préférable de laisser les nouveaux mariés, autant que possible, à leurs propres ressources et en particulier à avoir leur propre maison, etc… Ils apprendront de cette manière et au plus tôt à compter sur eux-mêmes, à avoir du courage, de la patience, à se supporter mutuellement, à collaborer.

 Dans l’expression “ nécessité présente ” dont se sert l’apôtre (1 Corinthiens 7:26) nous serions tentés de voir un encouragement à ce que l’on appelle des mariages précoces. Nous considérerions volontiers qu’il vaut mieux se marier, l’homme à vingt et un ans et la femme à dix-huit, plutôt qu’à des âges plus avancés alors due les idées et les habitudes sont déjà plus arrêtées ou prises. Le couple ne doit plus faire qu’un. Aussi faut-il que les caractères soient facilement adaptables, surtout chez la femme qui ne doit accepter comme conjoint que celui qu’elle pourra révérer, vers qui elle pourra regarder et à qui elle pourra favorablement se soumettre dans les limites permises. De plus, la grande élasticité de l’organisme de la jeune mère lui rendra plus supportable le sort que la malédiction lui a fait partager (Genèse 3 :16). Et n’oublions pas non plus les grandes et précieuses expériences dont profitent les parents qui élèvent leurs enfants. Elles sont susceptibles de les rapprocher du Père Céleste plus rapidement que toute autre. Et cela, c’est ce que les membres de la Nouvelle Création souhaitent avant tout pour les leurs.

 Les parents avisés n’essaieront pas d’aller à l’encontre du désir naturel de leurs enfants de se marier. Ils les aideront plutôt à découvrir l’âme frère ou sœur qui leur convient. D’autre part, les enfants élevés convenablement n’auront garde de passer outre à l’avis de leur père ou mère qu’ils aiment, dans la circonstance la plus importante de leur vie.

Dans un tel moment, les parents ne doivent pas oublier qu’il convient d’unir ceux qui se trouvent dans des dispositions d’esprit voisines, non-croyants avec non-croyants, justifiés avec justifiés, sanctifiés avec sanctifiés, comme il a déjà été dit. En d’autres termes, si leurs fils ou filles ne sont pas consacrés, ils ne doivent pas essayer de les unir à un membre de la Nouvelle Création qui ne doit se marier que “ dans le Seigneur ”. Ils doivent plutôt admettre que l’union de deux aspirations différentes ne peut tourner qu’au désavantage de l’un comme de l’autre et qu’en tout état de cause elle serait contraire à la directive divine d’après laquelle les enfants de Dieu ne doivent se marier que “dans le Seigneur”.

 Intendants de la santé de nos enfants

 Les parents feront bien de se souvenir qu’un corps propre aide l’enfant à avoir un esprit propre, de même qu’un corps sain favorise un esprit sain. Animée de “ l’esprit de bon sens ” chaque nouvelle créature devra acquérir assez de philosophie pour faire en sorte que ses descendants se fassent et conservent une aussi bonne santé physique que leurs constitutions le permettra. L’air pur, l’eau pure, la nourriture saine, un exercice raisonnable, mental et physique, sont les éléments essentiels qui sont intervenus dans ce que nous avons reçu de nos parents et que nous transmettons à nos enfants.

 On doit savoir que le brouillard n’est pas un “ air frais et pur ”, qu’il faut l’empêcher autant que possible d’entrer dans les poumons, que l’air à l’intérieur de la maison doit laisser passer tout le soleil qui se peut, et que les santés délicates ne doivent pas s’exposer à l’air humide des frais matins et des crépuscules. Les parents insisteront sur la propreté de tous les ustensiles de cuisine et autres, de l’eau dont on se sert et inculqueront l’habitude d’un soin minutieux. Ils s’arrangeront pour que chaque enfant ait quelque tâche à accomplir proportionnée à sa force et à son âge, et qu’ils s’en acquittent bien et avec soin. Ce travail .sera choisi de manière à solliciter à la fois l’effort physique et l’effort mental. On surveillera sérieusement le caractère des lectures et des études, ni plus ni moins que le travail manuel, et on changera de temps en temps de manière à assurer une bonne conformation de l’esprit et du corps préparant aux devoirs de la vie. De son côté l’enfant devra apprécier l’intérêt que lui portent ses parents et savoir qu’ils agissent par amour pour son bien-être futur et parce que le Seigneur en a ordonné ainsi.

 Le problème de l’alimentation est très mal compris et se trouve à l’origine de nombreux malaises et maladies au mental et au physique. Tous les parents devraient savoir que les aliments se rangent en trois grandes catégories :

 1) Les aliments azotés qui servent à la formation de la chair, des muscles et des tendons. Tels sont la viande, le poisson, la volaille, les œufs, les pois, les haricots. On estime que 150 grammes de ces aliments par jour suffisent à un homme moyen pour une besogne moyenne. Les enfants moins en proportion. Ces aliments perdent de leur valeur par une cuisson trop intense.

 2) Les aliments riches en fécule et en sucre fournissent les éléments nécessaires à l’énergie nerveuse, la vigueur, l’activité, la chaleur animale. Ce sont : le blé, la pomme de terre, maïs, avoine, riz et leurs différentes préparations, le pain, biscottes, puddings, gâteaux, etc… Ces aliments demandent à être consommés peu après avoir été préparés et bien cuits pour être nutritifs et d’une assimilation facile en tenant compte des digestions difficiles. A notre époque de machinisme et de facilités dans les moyens de déplacements, on use davantage de substance nerveuse que de substance musculaire. Ce sont donc des aliments de cette nature qu’il faudra consommer en plus grande quantité que ceux de la catégorie précédente. La ration d’un homme moyen serait d’environ 600 grammes par jour, un peu plus en proportion pour les enfants qui ont à grandir puisqu’ils sont le siège d’une plus intense activité du corps et de l’esprit.

3) Les aliments — fruits et légumes — surtout composés d’eau et riches en sels bio-chimiques sont très utiles Non seulement ces sels de chaux, de potasse, etc… sont indispensable à la formation de la matière osseuse, à l’entretien de la matière nerveuse, en même temps qu’ils servent de régulateurs, mais leurs éléments fibreux (dans le chou, le navet, etc…), sans avoir de valeur nutritive proprement dite, balaient et nettoient l’intestin et empêchent les déchets d’aliments plus concentrés d’encombrer l’organisme. Les courges, betteraves, pommes douces, etc… ont aussi une valeur nutritive qui varie avec leur teneur en sucre. Les fruits très acidulés agissent sur le sang qu’ils purifient et éclaircissent. Tels sont les raisins, pommes acides, citrons, oranges, etc… Un homme de taille moyenne absorbera au moins deux litres et demi de liquides par jour sous forme de lait, potages, fruits aqueux et légumes, eau pure. Pour les enfants, ce sera suivant leur âge. Les aliments contiennent assez d’eau pour le repas. On boira de l’eau au moins une heure après avoir mangé. Ces chiffres montrent qu’en général on absorbe trop peu d’eau et de légumes.

 On remarquera également que nombre de mets, rangés parmi les féculents ou céréales (blé, maïs, avoine, etc…) sont aussi azotés dans une certaine mesure, en sorte que, là où il est nécessaire, par raison d’économie ou toute autre cause, d’avoir recours à un régime strictement végétarien, on pourra à peu de frais, nourrir convenablement la famille au point de vue cérébral, musculaire et énergétique.

 Un équilibre instable dans l’alimentation (surtout dans la seconde catégorie, la plus importante) ouvre la porte à la maladie, soit que, trop abondante, le sang devienne trop riche, s’épaississe et coule trop lentement provoquant des boutons et des furoncles, une langue chargée, des maux de tête, la goutte et le rhume ; ou encore, qu’insuffisante elle mène à l’affaiblissement, au nervosisme, à la langue blanchâtre et peut également favoriser le rhume. On apprendra aux enfants à faire leurs propres remarques et à manger en conséquence. Il est bon de lutter contre la maladie dès qu’elle se présente, mais ce qui est mieux encore, c’est de la prévenir grâce à la modération et à un bon jugement lorsqu’on se trouve à table. Or, tous n’ont pas un égal bon jugement. Aussi, les parents qui, par la grâce de Dieu, ont reçu l’esprit de sobre bon sens, s’emploieront-ils à régler, à doser, à alterner les menus de leur table, de manière que ceux qui y mangent n’aient pas tellement besoin de réfléchir et de choisir, en assurant la variété par un changement journalier plutôt que par une grande abondance d’aliments divers au même repas.

 Nous ne nous faisons pas les défenseurs d’une “ théorie ” particulière, pas plus que nous ne cherchons à distraire la pensée des membres de la Nouvelle Création de la nourriture spirituelle pour la concentrer sur la santé physique, sur ce que nous mangerons, sur ce que nous boirons, etc… Ce que les païens recherchent. Non ! Nous recherchons avant tout ce qui est spirituel. Mais tandis que nos esprits et nos conversations sont surtout orientés sur ce qui est spirituel, il est de notre devoir de nous préoccuper du soin à apporter aux enfants que la providence divine nous a confiés.

 Un mot encore en manière de conclusion sur cette question de régime alimentaire. Le bétail, les chevaux paraissent manger sans réflexion — ce qui est bon et ce qui est mauvais indistinctement — et certains hommes grossiers font de même, quoique peu nombreux. A chaque repas il se produit quelque chose de nature à créer une ambiance, à provoquer des sentiments agréables ou fâcheux : l’amour, la joie, la paix, l’espoir, etc… ou la colère, la malice, la haine, la médisance, etc… On sait maintenant que la disposition mentale exerce une influence considérable sur la digestion. Par une sorte d’alchimie qu’on ne comprend pas très bien, les excitations cérébrales d’un tempérament coléreux ou grincheux ont une répercussion sur le système nerveux et contrarient la digestion tandis qu’un naturel aimable et heureux agit dans un sens contraire. La nouvelle créature peut, d’une manière tout intérieure, conserver sa “ paix de Dieu ” dans des entourages infiniment divers et défavorables. Il n’en est pas de même pour les autres. C’est pourquoi, si cette nouvelle créature est le chef de famille responsable, il est de son devoir de veiller à la paix de la maison en amenant la conversation, à table, sur des sujets, sinon religieux, au moins agréables et utiles.

 En remettant au Seigneur notre santé et celle de nos enfants, sachons au moins nous assurer que nous avons fait tout le nécessaire pour utiliser aussi sagement que possible les bénédictions et les privilèges qui nous ont déjà été donnés. Alors, et alors seulement, pourrons-nous faire nôtre, et pour notre réconfort, l’assurance que tout concourt à notre bien.

 (Extrait du volume 6, écrit par le Pasteur Russel en 1904).