COMMENT SONT-İLS RENDUS PARFAİTS ?
Un corps parfait implique un esprit parfait, car l’esprit fait partie du corps, et un homme qui n’a pas de cerveau ou qui n’en a que la moitié ne serait pas un homme parfait. Il est probable qu’il n’y aura pas de divergence d’opinion sur cette question, mais le véritable point à débattre serait le suivant : Qu’est-ce qui constitue un caractère parfait ?
Le père Adam avait, dans un sens, un caractère parfait lorsqu’il fut créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, étant parfait à la fois dans son esprit et dans son corps. Son esprit étant à l’image de Dieu, son caractère était bon ; il n’y avait pas de défaut, pas de prédilection pour le péché, mais l’inverse ― une appréciation de la justice et une propension à s’y conformer. Il n’avait pas un cœur sans pitié, mais un cœur de chair ― un cœur tendre. Il n’était pas cruel, mais juste, aimant et bon — tout ce qui constituait un homme bon, parce que Dieu l’avait fait ainsi.
Mais il y a un autre sens dans lequel nous utilisons le mot caractère, un sens dans lequel Adam n’a jamais eu un caractère complet, c’est-à-dire un caractère développé, testé et éprouvé. Dieu l’a mis à l’épreuve et, à cause de son inexpérience, il a échoué, alors même que son caractère était bon et que tout son organisme était parfait. S’il avait connu Dieu autant que nous Le connaissons, il aurait sans aucun doute résisté à l’épreuve ; mais s’il avait réussi cette épreuve concernant la manducation du fruit défendu, nous ne pensons pas que cela aurait été la fin de son épreuve. Sans aucun doute, d’autres épreuves seraient venues, et progressivement il aurait grandi dans la connaissance de Dieu, dans l’obéissance, etc. ; mais manquant d’expérience il chuta dès la première partie de son épreuve. Ainsi, les Écritures nous informent, en ce qui concerne notre Seigneur Jésus en tant qu’homme, qu’Il a pu endurer fidèlement grâce à sa connaissance du Père acquise auparavant.
Si nous supposions que notre Seigneur Jésus était simplement un homme parfait comme Adam, sans aucune connaissance complémentaire de Dieu, sans aucune appréciation de sa « gloire auprès du Père avant que le monde fût » (selon Jean 17 : 5), sans aucun aperçu du plan divin donné par le saint Esprit et la Parole de Dieu, nous Le supposerions tout aussi susceptible d’échouer qu’Adam ; mais lorsque nous nous rappelons qu’Il avait ces diverses autres bénédictions, nous voyons alors la force de l’Écriture qui dit : « Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, et il se chargera de leurs iniquités » (Ésaïe 53 : 11) ― se référant au moment de sa consécration à la mort et de sa crucifixion sur la croix.
Notre Seigneur avait la connaissance qui Lui permettait de voir et de comprendre d’une manière impossible à Adam. Dans son cas, nous voyons que la mise à l’épreuve par l’adversaire pendant les quarante jours de jeûne dans le désert n’a pas été considérée par le Père comme une preuve suffisante de la perfection de son caractère, mais, au contraire, nous constatons qu’« Il a été tenté comme nous en toutes choses » (Hébreux 4 : 15), et que pendant trois ans et demi cette mise à l’épreuve s’est poursuivie. Cette déduction doit être tirée non seulement des récits du Nouveau Testament sur les expériences de notre Seigneur, mais aussi des paroles de l’Apôtre : « Considérez celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même » (Hébreux 12 : 3 – Darby). De plus, la même idée est illustrée par le souverain sacrificateur qui, pendant la période qui illustre le ministère terrestre de notre Seigneur, se trouvait dans le Saint, émiettant l’encens sur le feu, représentant ainsi symboliquement le test et la mise à l’épreuve, en tout point, du caractère de notre Seigneur.
Si, donc, il était approprié que notre Seigneur soit mis à l’épreuve après avoir été engendré comme nouvelle créature, après avoir consacré sa vie jusqu’à la mort, et s’il est approprié que nous soyons aussi pleinement mis à l’épreuve après être devenus de nouvelles créatures, engendrées du saint Esprit, alors nous pourrions nous demander comment les anciens dignes ont été mis à l’épreuve de façon à constituer une épreuve complète de leur caractère. Lorsque nous examinons les récits concernant ces hommes — Énoch, Abraham, Moïse, Samson, Daniel et d’autres — nous constatons qu’ils ont fait preuve d’une grande foi et qu’ils ont enduré de sévères épreuves et des tests de leur loyauté envers Dieu et de leur confiance en Lui. Nous ne sommes donc pas surpris que le témoignage « qu’ils plurent à Dieu » ait été rendu à leur sujet. Cela nous donne l’assurance qu’ils ont développé leur caractère d’une manière considérable. Dieu a dû voir que leurs cœurs étaient loyaux, sinon Il ne les aurait jamais jugés dignes de la « meilleure résurrection » (Hébreux 11 : 35). En même temps, nous croyons qu’ils auront besoin d’une expérience complémentaire.
La foi semble être l’élément principal du caractère qui fut développé au cours des expériences de Samson. Nous ne savons pas dans quelle mesure la patience, la longanimité, la bonté fraternelle, la gentillesse, la douceur, etc. ont été développées dans son caractère ; rien n’est dit à ce sujet, mais nous n’avons aucune raison de supposer que Samson était un homme très doux. Le fait d’avoir tué 3000 hommes avec la mâchoire d’un âne, ainsi que d’autres expériences, ne semble pas l’impliquer. Nous pouvons donc raisonnablement supposer que, bien que Samson sera ramené dans un état absolument parfait et sous les conditions favorables de l’âge Millénaire, il y aura probablement des expériences dans la vie qu’il n’a jamais éprouvées et qui seront si nouvelles pour lui qu’il pourrait être en danger de commettre des erreurs. Il est certain qu’il aura beaucoup à apprendre en ce qui concerne les choses de l’Esprit de Dieu. Les Écritures affirment que tous seront placés sous la bénédiction du saint Esprit dans le futur.
Ces anciens dignes ne seront pas engendrés de l’Esprit, comme l’est l’Église, mais la même prophétie qui rapporte comment les serviteurs et les servantes doivent recevoir le saint Esprit au cours de cet âge de l’Évangile, dit aussi qu’« après ces jours-là, je (Dieu) répandrai mon esprit sur toute chair » (Joël 2 : 28). Et puisque ces anciens dignes ont vécu avant l’effusion du saint Esprit, leur temps pour recevoir une mesure de cette bénédiction appartient au futur et sans aucun doute le don du saint Esprit pour eux aura beaucoup à voir avec l’affermissement de leurs caractères qui seront déjà parfaits. Ils seront amenés à une plus grande connaissance, et ayant déjà enduré des épreuves et prouvé leur loyauté, ils n’auront plus qu’à apprendre à utiliser leurs talents et leurs facultés en pleine conformité avec la volonté divine.
Nous comprenons que ces hommes seront susceptibles de mourir, c’est-à-dire qu’ils seront mortels et sujets à la mort ; mais il est très improbable qu’ils soient condamnés à la seconde mort. Si un homme a résisté à l’épreuve dans des conditions d’ignorance et de superstition, et dans les ténèbres manifestes de son époque ― s’il a enduré les tentations du monde et de l’adversaire, et s’il s’est montré fidèle dans ces conditions ― il est raisonnable de supposer qu’il sera trouvé parfait dans les conditions de l’âge Millénaire, qui seront beaucoup plus favorables à la justice et à une complète obéissance à Dieu. Nous n’avons donc aucune raison de supposer qu’aucun des anciens dignes n’atteindra pas le but éternel, la vie éternelle.
Le fait que les anciens dignes seront sous l’arrangement de la Nouvelle Alliance, sous le royaume Médiatorial, sans avoir pleinement accès au Père jusqu’à la fin de l’âge Millénaire, n’est pas une preuve de défaveur ni de quelque chose de contraire à leurs meilleurs intérêts, mais plutôt un arrangement très gracieux par lequel toute erreur possible serait couverte par la médiation de Christ et ne les amènerait pas sous la sentence divine de la seconde mort. Nous ne nous attendons pas à ce qu’ils commettent des erreurs, mais si, à leur réveil, ils devaient être immédiatement remis à Dieu, et si la loi de Dieu agissait comme nous le comprenons, comme elle l’a fait dans le cas d’Adam, de sorte que la moindre déviation signifiait la mort, nous voyons que leur position serait beaucoup moins favorable. Par conséquent, l’âge Millénaire leur fournira une pleine occasion d’arriver à une complète connaissance ; et nous croyons que les Écritures indiquent, bien qu’elles ne l’affirment pas positivement, que leur fidélité, mise à l’épreuve par leur service pendant l’âge Millénaire, en tant que partie de la semence naturelle d’Abraham, en bénissant le reste de sa postérité et tous les Gentils qui viendront dans cette postérité, les rendra dignes d’un changement de nature et d’une participation à la Grande Compagnie sur le plan spirituel.
WT1910 p4611