40 jours dans le désert

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Auteur : Daniel W. , Conférence Pâque, le 19/04/2025, Vigy

– Sujet #03 –

Si nous avons fêté l’anniversaire de la mort de notre Seigneur récemment, trois ans et demi auparavant, Jésus, ayant atteint en ce temps-là l’âge considéré comme adulte en Israël, a compris qu’il devait commencer sa mission. C’est pour cette mission qu’il a quitté son état de Logos pour devenir un homme tel que fut Adam, c’est-à-dire parfait, dans le but de racheter Adam de la condamnation du péché en donnant sa vie parfaite comme prix de la rançon.

Si ceci a été accompli au Calvaire, sa mission avait commencé par un acte bien particulier : celui de son baptême dans le Jourdain.

Jésus vivait à Nazareth avec ses parents et nous pouvons supposer qu’il aidait son père comme charpentier. Tel était le métier de son père. Nous connaissons très peu de détails sur sa jeunesse, mais nous pouvons imaginer qu’étant parfait, il devait être un enfant très sage et exemplaire.

Le seul détail que nous avons est qu’à l’âge de 12 ans, il s’est rendu à Jérusalem, comme de coutume, pour la fête de Pâques. 

Dans le judaïsme depuis le Moyen Âge, il existe une pratique religieuse qui permet aux jeunes garçons de passer à l’âge adulte. Elle s’appelle la Bar Mitzvah.               À partir de ce moment-là, le jeune est autorisé à lire la Torah dans les synagogues.

Cette pratique n’existait pas au temps de Jésus, mais tout indique qu’à l’âge de 12 ans, Jésus avait la possibilité de participer aux discussions dans le temple. Par conséquent, il n’était pas en permanence avec ses parents. Ce qui est un peu surprenant, c’est qu’ils n’ont réalisé l’absence de leur fils qu’au bout de trois jours, alors qu’ils retournaient chez eux. Quelle confiance devaient-ils avoir en leur fils pour le laisser 3 jours sans nouvelle ? Laisseriez-vous votre fils de 12 ans, trois jours sans savoir ce qu’il fait ? Quelle confiance devaient-ils avoir en lui ? Mais, voulant rentrer chez eux, probablement inquiets, ils sont partis à sa recherche et…

Luc 2 :46  Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.

Pouvez-vous imaginer la surprise des parents. Ils peuvent comprendre que leur enfant écoute et questionne les adultes, mais au verset 47, tous ceux qui l’entendaient étaient frappés par sa vivacité d’esprit et ses réponses.

Quelle connaissance avait-il ! Au point de surprendre les adultes. Depuis son enfance, Jésus s’intéressait aux affaires de son Père. C’est ce qu’il répondit à ses parents. « Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » De quelles affaires parlait-il ? Ses parents comprenaient-ils la portée de cette réponse ?

Nous n’avons pas d’autres informations sur les années qui passèrent, mais nous pouvons comprendre que chaque année, à l’occasion de la Pâque, il se rendait à Jérusalem pour approfondir ses connaissances.

Le baptême

Pourquoi Jésus a-t-il attendu 30 ans pour se faire baptiser ? Aurait-il pu le faire plus tôt ? Déjà au début de l’Exode, il y avait une limite d’âge à respecter pour pouvoir travailler dans le tabernacle. Dieu a fixé une règle pour pouvoir exercer une fonction dans le tabernacle : c’est l’âge de 30 ans.

Nombres 4:3 : « Depuis l’âge de trente ans et au-dessus jusqu’à l’âge de cinquante ans, tous ceux qui sont propres à exercer quelque fonction dans la tente d’assignation. »

C’est cet âge-là que Jésus a attendu pour commencer son service. Mais comment a-t-il commencé son service ? Par le baptême. Il s’est donc rendu auprès de Jean le Baptiste pour être baptisé. Mais de quel baptême Jean baptisait-il ? Le baptême de la repentance, pour ceux qui étaient pécheurs et qui se repentaient de leurs mauvais comportements. Mais Jésus était parfait, avait-il donc besoin de ce baptême ?

Il n’avait pas besoin de baptême de repentance, mais il devait manifester le début de son ministère, et ce début devait être témoigné par Jean et probablement d’autres personnes qui étaient sur place. Jean a vu le signe qui lui a été annoncé par Dieu lui-même. Jean 1:33-34 : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint-Esprit. Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu. »

Je ne sais pas si Jean comprenait que ce signe apparaîtrait pendant l’immersion de ce Fils de Dieu, ou s’il savait de quelle manière il apparaîtrait.

Vous vous souvenez que Jean Baptiste connaissait Jésus, car ils étaient cousins. Il a certainement eu connaissance de leur naissance miraculeuse. Marie et Elisabeth lui ont certainement dit comment leurs naissances ont été annoncées, que c’est sous la direction divine qu’ils sont nés et Jean savait que Jésus serait supérieur à lui. En réponse aux pharisiens qui sont venus questionner Jean en lui demandant s’il est le Christ, Jean a répondu : Jean 1 :26,27 Moi, je baptise d’eau, mais au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas, qui vient après moi ; je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers.

Le baptême. Alors, imaginez la réaction de Jean lorsque Jésus est venu se faire baptiser. Jean a-t-il été favorable à ce baptême ? Il s’est défendu en disant : Matthieu 3:14 : « Mais Jean s’y opposait, en disant : C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi ! 15  Jésus lui répondit : Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus.

À travers cette réponse : « car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste », nous comprenons que Jean et Jésus savaient parfaitement qu’ils avaient tous les deux une mission à accomplir. Cependant, un signe était nécessaire pour marquer le point de départ de ce service.

Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17  Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ».

Mais qui a vu l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe ? Est-ce Jésus ou Jean-Baptiste ? Je relis le verset : « Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. » Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

En vérifiant différentes Bibles, certaines mettent entre parenthèses Jean, d’autres Jésus.

La réponse se trouve dans l’évangile de Jean 1:32-34 : Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui. » Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là m’a dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint-Esprit. Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu.

  Où a eu lieu ce baptême ? On sait que Jean baptisait dans le Jourdain. Deux sites revendiquent en Israël l’authenticité du lieu. L’un se trouve près de Jérusalem, à l’Est de Jéricho, et s’appelle Qasr al-Yahud. Il se trouve non loin de la mer Morte. Le second se trouve à la sortie du lac de Galilée, Yardenit. Ces deux endroits sont de nos jours aménagés et de nombreuses personnes s’y rendent pour y être baptisées. Tous les touristes qui visitent Israël visitent ces lieux, et savoir que Jésus y a marché est assez fascinant.

Cependant, en se basant sur le descriptif fait par Jean dans Jean 1 :28 « Ces choses se passèrent à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait », il semblerait indiqué que c’est sur la rive Est du Jourdain qu’aurait eu lieu le baptême. Ce serait donc du côté de la Jordanie et l’Unesco reconnaît, comme endroit du baptême de Jésus, le site « Al-Maghtas » qui signifie « le lieu du baptême » et non le site qui se trouve côté israélien.

Nous savons toutefois que, pour nous, ce n’est pas le lieu de l’immersion qui importe, mais le symbole qui y est attaché et qui représente l’immersion de notre volonté.

Quels ont été les effets du baptême sur Jésus ?

Matthieu 3 v 16 nous dit : « 16  Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. » Et voici : les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

Les cieux s’ouvrirent et l’Esprit de Dieu descendit sous forme d’une colombe.

Jésus reçut alors une puissance divine qu’il n’avait pas encore. Il avait une très bonne connaissance des prophéties et des écrits, mais n’en avait pas encore une compréhension totale.

Cela me fait penser à l’envoi de l’Esprit Saint sur les apôtres. Le Seigneur leur avait dit : « Jean 14:26 Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

Les apôtres avaient entendu beaucoup d’enseignements pendant les trois ans et demi qu’ils avaient passés avec Jésus, mais ils ne comprenaient pas tout. Beaucoup de choses étaient obscures, car le moment de leur compréhension n’était pas encore venu. Avec cet Esprit saint envoyé, leurs yeux se sont ouverts, les choses obscures s’éclaircissaient et non seulement cela, mais ils ont obtenu une puissance qui leur permettait de parler en diverses langues, mais aussi de faire des miracles.

Je pense que les effets de l’ouverture des cieux et de l’envoi de l’Esprit de Dieu ont permis à Jésus de commencer à comprendre l’importance de la mission qui lui a été confiée. Ils lui ont également donné la puissance de faire des miracles sur les hommes et sur la nature.

Cette transformation en lui avait besoin de se cristalliser, et c’est pour cette raison que l’on trouve dans Matthieu 4:1 : « Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. »

Imaginez que vous partiez dans le désert. Comment imaginez-vous ce désert ? Une vaste étendue plate de sable, sans rien dessus, peut-être des dunes, une chaleur immense… Comment y demeurer 40 jours ?

Le désert dans lequel Jésus se rendit est le désert de Judée. Actuellement, je dirais que c’est la Cisjordanie.

 Voici un descriptif de ce désert.

Le désert de Judée, situé dans la partie centre-est d’Israël, est un lieu chargé d’histoire biblique. Ce paysage aride s’étend des collines de Judée à l’ouest jusqu’à la mer Morte à l’est, couvrant une vaste zone allant de 1000 mètres d’altitude à 400 mètres sous le niveau de la mer. Caractérisé par ses montagnes escarpées, ses terrasses rocheuses et ses profonds ravins, le désert de Judée offre un cadre unique et saisissant.

Malgré son apparence désolée, le désert abrite plusieurs oasis luxuriantes comme Ein Gedi, où le roi David trouva refuge. Cette région, bien que majoritairement aride, connaît des averses soudaines qui peuvent être dangereuses, mais qui donnent également naissance à une floraison spectaculaire au printemps. Le désert de Judée a joué un rôle crucial dans de nombreux récits bibliques, servant de refuge à David fuyant le roi Saül, comme relaté dans 1 Samuel chapitres 21-23.

Sites historiques et religieux

Le désert de Judée abrite plusieurs sites d’importance historique et religieuse. Qumran, où furent découverts les célèbres manuscrits de la mer Morte, témoigne de la présence d’une communauté religieuse active dans l’Antiquité. Massada, forteresse construite par le roi Hérode, fut le théâtre du dernier acte de résistance des Zélotes contre les Romains. Ces lieux, aujourd’hui des attractions touristiques populaires, offrent aux visiteurs un aperçu fascinant de l’histoire ancienne.

Le désert est également associé à des événements du Nouveau Testament. Il est généralement admis que c’est ici que Jésus passa 40 jours et 40 nuits, tenté par le diable. Jean-Baptiste y vécut également, prêchant et baptisant le long des rives du Jourdain. Aujourd’hui, les pèlerins peuvent visiter Qasr al-Yahud , considéré comme le lieu du baptême de Jésus, et même se faire baptiser dans ces mêmes eaux.

Fin de citation

Jésus, poussé par l’Esprit, se rendit dans le désert de Judée, à l’écart de la population, afin d’isoler et de méditer sur la mission qu’il avait à accomplir. Que nous disent les Évangiles ?

Mat 4 ;1 1 ¶  Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. 2  Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.

Marc 1:12  Aussitôt, l’Esprit poussa Jésus dans le désert, où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

Luc 4:1 ¶  Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain, et il fut conduit par l’Esprit dans le désert, où il fut tenté par le diable pendant quarante jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, après qu’ils furent écoulés, il eut faim.

Les trois Évangiles mentionnent une durée de 40 jours et 40 nuits.

Cette période de 40 jours est souvent mentionnée dans la Bible et semble être une période qui éprouve la patience.

Il a plu 40 jours pendant le déluge ; imaginez la patience de Noé ! Y aura-t-il une fin à cette pluie ?

– Moïse est resté 40 jours sur la montagne avant que l’Éternel lui donne les tables de la loi. Quelle patience ! Quelle expérience pour lui !

– Le test de patience était aussi pour le peuple d’Israël, qui, impatient de revoir Moïse, a cédé à la tentation de se construire un veau d’or, une idole.

– Jonas a donné un ultimatum à Ninive en disant : « Encore 40 jours et Ninive sera détruite. »

Est-ce une période courte ou longue ? On peut facilement patienter une ou deux journées, mais 40 jours semble être une période longue qui met à l’épreuve.

Pendant cette période de méditation et d’épreuve, Matthieu dit que Jésus jeûna pendant 40 jours, Luc dit : « Il ne mangea rien durant ces jours-là. »

Le jeûne. Aucun d’entre nous ne serait capable de jeûner une si longue période, et ce n’est que sous la protection de Dieu qu’un être humain peut rester en vie sans manger pendant une telle période. Il n’est pas mentionné que le Seigneur resta sans boire mais si l’on prend l’exemple de Moïse, il est précisé qu’il est resté sur la montagne pendant 40 jours sans manger ni boire.

Reconnu, un homme peut rester combien de temps sans manger ? Une ou deux semaines, sans manger mais pas plus. Par contre, il ne peut survivre que quelques jours s’il ne boit pas. Ici, il est question de 40 jours. Pour un être humain, c’est difficilement compréhensible, mais ce n’est que par la foi que nous pouvons accepter ce récit des évangélistes et admettre que c’était miraculeux.

L’objectif de ce séjour de Jésus n’était pas de jeûner, mais surtout de méditer. Or, pendant cette méditation, les trois Évangiles précisent que Jésus est allé dans le désert pour être tenté par le diable.

Cela était-il le seul objectif de ce séjour dans le désert ? D’éprouver la foi de Jésus ? De voir s’il ne cèderait pas à l’adversaire ? D’où viennent ces tentations ?

Sommes-nous soumis aux mêmes tentations ?

Alors que je me plonge dans l’écriture de ce sujet, en essayant de trouver des arguments, mon attention peut être détournée par n’importe quoi. Je regarde par la fenêtre et je vois un oiseau. Il est beau. C’est l’hiver. Il faudrait que je lui donne à manger. Comment réagis-je ? Je laisse tomber l’écriture et je vais lui donner à manger. En descendant, je trouve qu’il y a autre chose à faire, si bien que je peux me déconnecter, me déconcentrer de l’écriture de ce sujet à cause d’un oiseau. Combien il est parfois difficile de rester attentif, de rester concentré sur notre travail.

Le Seigneur, poussé par l’Esprit, n’a pas dit : « Tiens, je vais aller me faire tester par le diable dans des conditions peut-être défavorables pour savoir si je suis capable de résister. » Non, ce n’était pas l’objectif.

L’Esprit de Dieu ayant éclairé le Seigneur, il était sage que Jésus puisse mieux comprendre l’objectif de sa mission, la manière dont il devait procéder, comparer les Écritures et les prophéties qui parlaient de lui pour comprendre exactement ce qu’il doit faire, l’œuvre que l’Éternel lui a confiée. Jésus voulait se dégager des problèmes de la vie, du bien-être de son corps, des discussions avec son entourage. Jésus savait que le sort de l’humanité reposait sur ses épaules. Quelle lourde tâche que celle que Jésus devait accomplir.

Mais cela plaisait-il à l’adversaire ? Nous savons qu’à divers moments, il a cherché à faire mourir Jésus, et cela même depuis sa conception.

Joseph, ayant appris que Marie était enceinte, avait l’intention de la répudier ; dans ce cas, Marie aurait pu être lapidée, provoquant la mort de l’embryon.

Hérode, se sentant trahi par les mages, décida de faire mourir tous les enfants de moins de deux ans. Jésus a été épargné grâce à la protection divine.

Alors, voyant Jésus jeûner, il s’est peut-être dit que c’était le moment de le faire chuter.

Mais pendant ce séjour, quelles étaient les préoccupations de Jésus ? En un mot, celles qui définissaient la vie qu’il devait mener, son sacrifice et surtout les persécutions qu’il devait endurer.

Psaumes 40:7 (40-8) Alors j’ai dit : « Je viens moi-même à toi. Dans le livre, je trouve écrit ce que je dois faire.

Jésus méditait sur toutes les prophéties qui parlent du Messie et plus de 40 passages indiquent les persécutions qu’il devait endurer. Était-ce facile d’entrevoir tout cela ? Était-il facile d’accepter tout cela ? A-t-il eu des moments d’hésitation ? Sans doute l’adversaire essayait-il de le décourager ou de détourner son attention, mais Jésus, étant parfait, n’a pas cédé pendant ces quarante jours. Serions-nous capables d’en faire autant ?  Qui de nous accepterait d’entrevoir tant de souffrance sans remettre en question le bien-fondé de tout cela ? Heureusement, nous ne savons pas ce qui nous attend dans la vie, et nous traitons une épreuve sans savoir s’il y en aura une autre après. Si nous avions connaissance de toutes les épreuves que nous devions passer, serions-nous aussi rassurés, aussi confiants ? 

Jésus était parfait, il a passé 40 jours à méditer et à analyser. Devant la lourde tâche qui l’attendait, il est resté concentré sur sa mission en canalisant son esprit sur l’objectif pour lequel il était venu sur cette terre.

Combien de fois a-t-il tenté Jésus ? À quel moment a-t-il été tenté ?

En lisant l’Évangile de Luc, il semble que Jésus ait été directement tenté par le diable trois fois et cela, quand ? Le dernier jour, le quarantième jour.

Trois tentations sont mentionnées, trois types de tentations qui peuvent aussi nous surprendre si nous ne prenons pas garde. Ces trois tentations sont celles qui peuvent venir de notre chair, du monde et du diable.

La première mentionnée est celle de la chair.

Au bout de 40 jours de jeûne, il est dit que Jésus eut faim. J’ai l’impression que pendant 40 jours, Jésus était déconnecté de son corps ; il vivait par l’esprit de Dieu qui était en lui, faisant abstraction de son corps. Mais lorsqu’il revint à la réalité, son corps affaibli avait besoin de s’alimenter.

L’adversaire a saisi l’occasion pour dire à Jésus : « Tu vois tout le travail que tu as à accomplir, tu vois la puissance que tu as alors… » (Luc 4:3). Le diable lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de se transformer en pain. » C’est comme un défi qu’il lance à Jésus : « Si tu es le fils de Dieu ». Ne savait-il pas que Jésus était le fils de Dieu ? C’est comme s’il mettait le doute : « Prouve-le maintenant, que tu es le fils de Dieu ». Cette puissance que tu as, utilise-la pour ton propre bien. Pourquoi dois-tu souffrir de la faim ? Jésus pouvait-il faire cela ? Sans aucun doute, il avait cette puissance.

D’ailleurs, n’a-t-il pas changé l’eau en vin quelque temps après, lors des noces de Cana ? C’était son premier miracle. On se souvient aussi des fois où il a nourri toute une population en faisant le miracle de la multiplication des pains et des poissons. Cependant, lors de ces miracles, ce n’était pas pour lui-même, mais pour les autres. Jésus mettait sa puissance au service des autres.

Quelle a été la réaction de Jésus ?

Mat 1 :4  Jésus répondit : Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

Ou était-ce écrit ? Jésus connaissait parfaitement l’AT et a repris les paroles prononcées par Dieu au peuple d’Israël, comme indiqué en :

Deutéronome 8:3  Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim, et il t’a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel.

Jésus a été nourri de cette manne céleste, de tout ce qui sort de la bouche de Dieu. Il s’appuyait uniquement sur la volonté et la protection de Dieu, et c’était là l’essentiel. Jésus a compris que cela était une tentation de l’adversaire et n’a pas cédé, c’est-à-dire qu’il n’a pas utilisé la puissance pour son propre bien. Toutefois, s’il avait utilisé sa puissance pour subvenir à ses besoins charnels, cela aurait-il constitué un péché ? Je ne le pense pas. Jésus avait le pouvoir, mais ne voulait en aucune façon répondre aux tentatives de l’adversaire de le déstabiliser en utilisant les profits de sa puissance pour satisfaire ses propres besoins.

L’adversaire fut déjoué, mais il ne s’avoua pas vaincu. Il tenta alors Jésus d’une autre manière.

Deuxième tentation

Ayant échoué sur cette première tentation qui concernait les propres besoins charnels, l’adversaire tenta une autre approche.

Mat 4 :5 nous  dit : Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple, et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet ; Et ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.

Regardez, l’adversaire lance un deuxième défi : « Si tu es le fils de Dieu, prouve-le ! »

Jésus a-t-il été physiquement transporté en haut du temple ? Non, ce n’est qu’en esprit que Jésus s’est vu en haut du temple, regardant le peuple qui se trouvait devant ce temple. Il venait de passer 40 jours à comprendre qu’il devait souffrir, que sa tâche serait difficile, qu’il serait haï, au point même d’être mis à mort, et cela d’une manière ignominieuse. Alors l’adversaire lui suggéra : « Est-ce utile ? Tu ne trouves pas qu’il y a un moyen plus rapide, plus efficace pour que le peuple t’accepte ? C’est ton objectif d’établir ton royaume sur terre, alors pourquoi ne pas montrer tout de suite ta puissance ! Tu vois, si tu sautes de ce temple, et s’il y a des anges qui te portent, imagine la réaction des gens ! Voyant ta puissance devant ce phénomène extraordinaire, ils se mettront tout de suite à genoux devant toi et t’acclameront comme le Messie tant attendu, le roi, le sauveur, car tu feras quelque chose qu’aucun humain n’est capable de faire ! Ils reconnaîtraient en toi le Messie.

Regarde comment l’adversaire présente bien sa tentation. Ne t’en fais pas, c’est écrit ! Quel argument de choc ! Tu n’as pas de souci à te faire, les anges te porteront. C’est ce que Dieu a promis, donc tout bénéfice pour toi.

D’où l’adversaire a-t-il tiré cette affirmation ?

Psaumes 91:11  Car il ordonnera à ses anges De te garder dans toutes tes voies ;Ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.

À votre avis, qu’est-ce qui se serait passé si Jésus avait accepté cette proposition ?

Jésus était un homme mortel, comme l’était Adam, et il subirait les mêmes conséquences que tout autre homme. Il risquerait d’être blessé et même de mourir, sauf s’il utilisait sa puissance pour son propre bien. Mais ce n’était pas de cette manière qu’il serait reconnu comme le Christ. L’apôtre Paul écrivant aux.

Philippiens 2:7  Au contraire, il a de lui-même renoncé à tout ce qu’il avait et il a pris la condition de serviteur. Il est devenu homme parmi les hommes, il a été reconnu comme homme ;

Tel n’était pas la volonté de Dieu : Jésus savait tout ce qu’il devait traverser, le pèlerinage qu’il devait accomplir et de quelle manière il devait terminer sa vie. Accepter cela de sa part ne serait rien d’autre que de tenter Dieu, car cela va à l’encontre de sa volonté. C’est la raison pour laquelle Jésus lui dit : « Il est aussi écrit : Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.

C’est un commandement que Dieu a donné au peuple d’Israël. Malheureusement, à de nombreuses occasions, le peuple d’Israël a tenté Dieu.

Deutéronome 6:16 : « Vous ne tenterez point l’Éternel, votre Dieu, comme vous l’avez tenté à Massa ».

Tout comme la première fois, Jésus n’a pas voulu utiliser sa force pour satisfaire ses propres besoins. Une seconde fois ratée pour l’adversaire, Jésus n’accepta pas de plaire au monde. L’adversaire s’avoua-t-il vaincu ?

Troisième tentation

8  Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores.

Bien sûr, comme pour la tentation précédente, cette pensée vint à Jésus dans son esprit. Jésus connaissait très bien la finalité de son ministère. Il savait qu’il serait mis à mort, mais qu’il serait récompensé par Dieu s’il restait fidèle jusqu’à la fin et qu’il avait sauvé la race humaine en mourant sur la croix. Adam étant racheté, la malédiction qui pesait sur la race humaine serait levée et alors il  instaurerait son royaume sur toute la terre.

L’adversaire, qui était le prince de ce monde et avait usurpé l’autorité ainsi que la domination des hommes, proposa alors à Jésus de partager son royaume.  Du haut de cette montagne, il lui montra tout ce royaume. Quel était le plan de l’adversaire ? Détourner l’attention de Jésus en lui démontrant que les souffrances qu’il a analysées pendant ces 40 jours pourraient être épargnées, que la finalité serait similaire, qu’il pouvait directement atteindre son objectif de régner sur le monde en partageant la direction avec l’adversaire, d’une manière beaucoup plus simple et plus rapide et sans souffrir sur la croix.

 Que devait faire Jésus pour suivre cette voie de l’adversaire ? Une seule chose : « Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores. »

Remarquez qu’il n’a pas argumenté par un verset des Écritures, car aucun verset ne donne à sous-entendre qu’il serait bon d’adorer un autre être que Dieu Lui-même.

Quel aurait été le résultat si Jésus avait cédé ?

– Il aurait séduit le Fils de Dieu, quelle victoire pour l’adversaire !

– Il aurait fait capoter le plan de Dieu !

– Satan aurait sauvé sa peau, car il savait très bien que la victoire de Jésus entraînerait sa perte finale !

– L’humanité resterait pour toujours sous la domination du mal, et l’on voit aujourd’hui quelles en seraient les conséquences ! Le monde se détruirait, car comme il est dit que si ces jours n’étaient abrégés, il ne resterait personne sur terre, l’homme s’autodétruirait par tout cet arsenal qu’il construit de nos jours.

Comment Jésus a-t-il réagi ?

10  Jésus lui dit : Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.

Remarquez que Jésus n’a pas argumenté ou contre-argumenté les suggestions de l’adversaire concernant la gloire et la puissance qui lui étaient proposées, mais uniquement sur la relation qu’il entretenait avec son Père.

Qu’a mis en avant Jésus ? L’essentiel : la fidélité à son Père et l’obéissance. Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.

Nous devons être extrêmement reconnaissants envers Dieu que notre Seigneur, par sa fidélité, a accompli parfaitement son plan sans se laisser séduire par la facilité et les affirmations de l’adversaire.

Quelle a été la conséquence de la fidélité et de la vigilance du Seigneur ?

11 Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus et le servirent.

En conclusion,

Prenons exemple de la fidélité et de la vigilance du Seigneur et tâchons de résister comme il l’a fait.

De nos jours, ces tentations sont très fortes. Regardez parmi la jeunesse, combien, au lieu de se mettre au travail, de faire en sorte d’avoir de bonnes études pour avoir un bon travail qui sera récompensé par un bon salaire, combien sont ceux qui se mettent en marge de la société pour gagner rapidement de l’argent sans effort : les vols, la tricherie, les abus, chercher à profiter de la société, et le plus grand fléau dont les politiques sont incapables d’enrayer dans le monde entier, la drogue ! Pourquoi se fatiguer à travailler si on peut gagner 1 000 € ou même 10 000 € par jour en devenant dealer ? Mais tout cela se termine souvent par quoi ? Par de la prison, des meurtres et la déstabilisation de la société.

L’adversaire est toujours plus actif dans le monde, plus subtil. Il a commencé à mentir à nos premiers parents et, de nos jours, il cherche toujours à mettre en avant le mensonge en poussant les gens à mentir, à travers des influenceurs et les fake news, qui sont tellement à la mode maintenant. Il est impossible de savoir si quelque chose est vrai. Grâce à l’intelligence artificielle, il sème de plus en plus le trouble dans le monde en publiant de fausses vidéos pour déstabiliser la classe politique, s’ingérer dans la vie de certains pays et aussi dans le monde religieux. La corruption est de plus en plus importante à tous les niveaux. N’est-ce pas le travail de l’adversaire ? En France, 5 millions de personnes sont toxicomanes, un fléau qui détruit le mental, qui provoque une vie artificielle et qui apporte la détresse dans les familles et dans la société.

 Il peut aussi essayer de nous déstabiliser en nous détournant de notre engagement avec le Seigneur, en nous suggérant 1000 plaisirs divers pour nous détourner du but que nous nous sommes fixé.

Restons sur nos gardes comme le Seigneur, ces attaques ou suggestions peuvent être très subtiles, parfois nous avons du mal à les discerner, d’où le conseil ou même la recommandation de l’apôtre Pierre :

1 Pierre 5:8  Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera.

Ses intentions sont toujours les mêmes, comme depuis le début, éloigner les fidèles du droit chemin, de séduire s’il le pouvait même les plus fidèles.

Alors prenons exemple sur notre Seigneur qui ne céda à aucune tentation mais a agi comme le souligne l’apôtre Jacques

  Jacques 4:7 : « Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable, et il fuira loin de vous. »