St. Paul prisonnier à Rome.

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Actes 28 : 11—31. —

«Je n’ai point honte de l’Evangile, c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » — Rom. 1 :16

De Malte à Rome.

Dès le commencement du printemps de l’an 60, le centenier Julius et ses soldats de la cohorte Auguste partirent de Malte pour Rome sur un autre navire avec St. Paul et d’autres prisonniers, — Aristarque et Luc accompagnant l’apôtre.

Le voyage sur mer s’effectua sans encombre; le débarquement eut lieu à Pouzzoles, dans la baie de Naples, alors le port de Rome. Il y eut là 7 jours d’arrêt — le centenier attendant des ordres de Rome au sujet de ses prisonniers — ce qui fournit à Paul l’occasion de visiter le petit groupe des frères de Poussolos. Il profita sans doute aussi de l’occasion pour s’annoncer aux chrétiens de Rome, auxquels à plusieurs reprises il avait exprimé son grand désir de les voir, fort de l’assurance du Seigneur qu’il les rencontrerait. Le voyage de Poussoles à Rome, environ 289 km se fit à pied; l’apôtre fut plusieurs fois réjoui par les marques d’amour chrétien des frères qui vinrent à sa rencontre. Quelques-uns allèrent au devant de lui jusqu’au Forum d’Appius, à 64 km et d’autres aux Trois-Tavernes, à 49 km de la grande ville.

50 Janvier 1911

Beaucoup de grands généraux avec leurs armées vinrent à la ville impériale par la même route pour y être applaudis et honorés, mais peu d’hommes eurent des démonstrations d’affection aussi sincères et tou­chantes que Paul au milieu du convoi des prisonniers. L’apôtre fut ainsi familiarisé avec le véritable esprit de fraternité régnant parmi les chrétiens de Rome. Les frères firent sans doute ce voyage pour leur satis­faction spirituelle et leur propre joie ne se rendant peut-être guère compte combien l’apôtre lui-même avait besoin de ces preuves de leur amour.

Dans la maison qu’il avait louée.

Le fait qu’aucune accusation grave n’avait été portée contre St. Paul et le fait plus frappant que le centenier auquel il avait été confié devint son ami pendant le voyage furent des raisons suffisantes pour expliquer comment Paul ne fut pas traité comme un prisonnier ordinaire, mais autorisé à demeurer en son particulier, légèrement enchaîné à un soldat qui le gardait. S’il n’eut pas la liberté de sortir, il lui fut permis de re­cevoir ses amis et tous ceux qui venaient le visiter. On voit comment Dieu prépara et dirigea merveilleuse­ment toutes choses. C’était la coutume également de changer toutes les 2 ou 3 heures le soldat de garde, de sorte que Paul se trouva en contact intime avec probablement six soldats par jour, et petit à petit avec peut-être toute la garde impériale. De cette manière plusieurs furent familiarisés avec l’exemple et les doctrines chrétiennes. On croit que c’est par ces soldats que l’Evangile fut apporté en France, en Allemagne et en Angleterre. Comme Paul à ce moment avait des ressources financières, on pense qu’un peu avant son voyage il fit un héritage; il réalisa son patrimoine. Il est dit (Actes 24 et 26) que Félix le retint prisonnier à Césarée espérant recevoir de l’argent pour sa délivrance; il était évidemment au courant des moyens financiers dont St. Paul disposait.

Le serviteur de Dieu ne fut pas paresseux quant à l’emploi des divins privilèges à lui concédés; d’autant qu’il ne pouvait savoir quand ces occasions exception­nelles lui seraient retirées. Bien entendu, il se ren­contra en tout premier lieu avec les frères chrétiens. Mais déjà le troisième jour, après son arrivée, il con­voqua les principaux dirigeants des 7 synagogues juives de ce temps à Rome. Il désira d’abord les renseigner au sujet de sa présence à Rome comme prisonnier. Puis il leur prêcha l’Evangile. Il leur dit que, quoique prisonnier par suite d’accusation in­juste de la part des Juifs, il fut toujours fidèle aux coutumes juives, n’eut et n’a encore que des intentions bienveillantes envers sa nation; que les Romains l’ont reconnu innocent, que pour sa sauvegarde, cependant, il se vit forcé d’en appeler à César; mais qu’ici encore il ne veut nullement accuser les gens de sa nation. Il proposa de leur expliquer la bonne nouvelle que le Messie, désiré de longue date et en lequel se con­centrait toute l’espérance de la nation juive, était venu. Les Juifs lui répondirent qu’ils n’avaient reçu ni lettres ni autres communications injurieuses contre l’apôtre et exprimèrent le désir d’entendre eux-mêmes ce que Paul le chrétien avait à leur dire, car ils avaient entendu dire de cette secte (chrétienne) que partout on la combattait. Si lui, Paul, pouvait en dire du bien, ils l’écouteraient.

Comme Jésus l’avait prédit, les ténèbres qui pré­dominent maintenant dans le monde haïssent la lumière et s’y opposent en en disant du mal. Les calomnies et diffamations sont les armes de l’ennemi dont le chrétien ne doit pas se servir, ce serait contraire à l’esprit par lequel il a été régénéré. Même quand pour une raison ou une autre une vérité doit être dite qu’un autre n’aime pas entendre, il faut parler dans l’amour et ne rien dire de dérogeant et d’in­jurieux: Ne parlez mal de personne. S’il est quelque­fois nécessaire de faire voir l’erreur, la fausseté de doctrines présentées comme des vérités, il ne faut pas faire appel à la bigoterie, ou à la superstition, mais à la raison et à la parole de Dieu.

Rendant témoignage du royaume de Dieu.

Au jour fixé plusieurs Juifs vinrent pour écouter ce qu’avait à leur dire l’apôtre. Du matin au soir il leur cita et expliqua la loi et les prophètes, — leur démontrant que Jésus est le Messie, qu’il rassemble maintenant une semence spirituelle pour former son royaume et quand cette classe du royaume sera au complet, elle sera glorifiée dans la première résurrec­tion et commencera le grand œuvre échu à la semence d’Abraham, c. à d. celui de bénir toutes les familles de la terre. — D’élever tous les hommes et de les in­struire au mental, au moral et au physique; de les sortir de la condition du péché et de la mort et de les remettre en possession de tout ce qui fut perdu par Adam et racheté sur le Calvaire. Lorsque quel­ques-uns d’entre eux rejetèrent son message, St. Paul insista encore ou au moins chercha à influencer ceux qui crurent en leur citant Esaïe (6 : 9—10), pour leur prouver que Dieu avait prévu et prédit que la majorité des Juifs rejetteraient l’Evangile quand il leur serait annoncé. Ainsi que le Seigneur avait dit d’eux (Matth. 13 : 14): «Vous entendrez de vos oreilles et vous ne comprendrez point; vous regarderez de vos yeux et vous ne verrez point.» L’apôtre n’y entend point que ceux qui faisant l’oreille sourde à l’Evangile seront éternellement tourmentés; mais ils perdent quand même une grande bénédiction, le mer­veilleux privilège de devenir des héritiers de Dieu et des cohéritiers de Jésus-Christ, le Rédempteur dans son royaume millénaire. Ils perdent leur part avec les saints dans l’œuvres glorieux du relèvement qui se fera alors; ils s’en montrent indignes, c’est pour cela qu’ils sont aveuglés envers la vérité. Si Dieu leur avait permis de voir, d’entendre et de comprendre, cela aurait ajouté à leur responsabilité et aurait pu jusqu’à un certain point empêcher l’exécution des desseins de Dieu.

Les uns crurent au message de St. Paul et les autres le rejetèrent. Il en est toujours ainsi. La vérité sonde et scrute les cœur s et fait son œuvre de sépara­tion. St. Paul resta deux ans entiers dans cette con­dition prêchant le royaume de Dieu, il développa comment on peut y atteindre en devenant des membres du « petit troupeau» élu, de l’épouse de Christ; et

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comment ce royaume une fois établi sera un sujet de bénédiction universelle. Il expliqua comment toutes ces choses dépendent du Seigneur Jésus et de son sacrifice: que sans la rédemption qui est en Christ Jésus il ne peut être question de rémission de péchés, de vie éternelle, de devenir membres sur le degré spirituel du royaume; mais simplement et seulement de destruction éternelle. — Actes 3 : 23.