« N’AİMEZ PAS LE MONDE »

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« Ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu ? Quiconque donc voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu. » – Jacques 4 : 4 – Darby.

Ce texte nous en rappelle un autre assez semblable : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde, si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. » (1 Jean 2 : 15 – Darby). Il ne faut pas déduire de ces Écritures que nous ne devons pas avoir d’amis parmi les gens du monde, et que ces derniers ne doivent pas nous considérer comme leurs amis ; car cela voudrait dire que nous sommes leurs ennemis et qu’ils sont les nôtres. Or, nous ne devons être les ennemis de personne et, par conséquent, nous devons être les amis de tous.

Cependant, on ne peut guère lire ce conseil de deux Apôtres du Seigneur sans avoir à l’esprit un autre passage des Écritures ― et ce, de la bouche de notre cher Seigneur Lui-même ― qui, à première vue, peut sembler contradictoire : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16 – Darby). Cependant, les deux ne sont pas opposés, mais en pleine harmonie lorsqu’ils sont bien compris.

Comment comprendre alors que nous ne devons pas avoir d’amitié pour le monde, et que nous devons pourtant aimer le monde ? La clé se trouve dans le mot « monde ». Par exemple, si quelqu’un devait se lancer dans la politique, il trouverait que la politique est tellement mêlée à des choses mauvaises qu’il lui serait pratiquement impossible de s’y engager sans compromettre sa relation avec Dieu. Autrefois, personne ne pouvait s’associer à qui que ce soit dans le monde s’il n’était pas plus ou moins impliqué dans la politique. Par conséquent, cela signifierait être en accord avec des pratiques pécheresses ― peut-être pas directement, mais indirectement.

Très peu de gens savent comment les affaires politiques sont menées. Un homme qui fait de la politique oublie sa conscience ; il est presque obligé de faire des concessions avec les autres. Sinon, le district ou la circonscription ou l’état qu’il représente manquerait proportionnellement de représentation, parce qu’il serait ignoré ; et tout ce qu’il serait enclin à dire aurait pour résultat de l’écarter de la politique, ce qui causerait un préjudice à son district ou à sa circonscription ou à son état. Ainsi, la pensée générale liée à ce texte serait que le peuple de Dieu reconnaîtra les choses du monde en général, comme étant en opposition avec le service de Dieu, et qu’il n’est pas en sympathie avec les chicaneries et les méthodes du prince de ce monde.

Il y a un côté mondain à chaque question, à chaque affaire ; et ce serait un péché de notre part que de nous conformer et de coopérer à ces arrangements. Néanmoins, comme le dit l’Apôtre, nous ne pouvons pas sortir du monde, et nous devons, plus ou moins, avoir des contacts avec les gens du monde. La ligne de conduite à suivre est donc, comme l’indiquent les Écritures, que le peuple du Seigneur marche avec circonspection, cherchant à rester fidèle à Dieu et à tous ses principes ; cherchant à se séparer du monde et à être des lumières ardentes et brillantes afin que le monde puisse voir leurs bonnes œuvres et glorifier leur Père qui est dans les cieux.

NOUS DEVONS FAIRE DU BIEN À TOUS LES HOMMES QUAND NOUS EN AVONS L’OCCASION

Si Dieu a tant aimé le monde, alors qu’il était encore pécheur (Romains 5 : 8), au point de sacrifier le trésor le plus cher de son cœur pour le racheter et le sauver, alors un tel amour et une telle bienveillance envers le monde ne peuvent pas être, de notre part, en désaccord avec sa volonté. En effet, tel est l’enseignement formel de la Parole ― « Quand vous en avez l’occasion, faites du bien à tous les hommes ; aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent ; priez pour ceux qui vous maltraitent et vous persécutent, afin que vous soyez les enfants de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il envoie la pluie sur les justes et sur les injustes. » – selon Galates 6 : 10 et Matthieu 5 : 44-48.

Aimer le monde comme Dieu l’aime, n’est pas le sentiment contre lequel les Apôtres mettent l’église en garde. C’est un amour grandiose et ennoblissant qui, sans avoir la moindre communion avec les impurs, a pitié de ceux qui sont déchus et attend le moment où ils pourront être sauvés de leur déchéance. L’amour digne de se surpasser est celui qui ignore avec bienveillance les antagonismes et les animosités personnelles, et qui, passant outre à toute considération égoïste et à tout sentiment de vengeance, ne considère que les possibilités et les voies et moyens de paix, de réforme et de salut.

Mais l’amour du monde, l’amitié du monde à laquelle l’Apôtre fait référence, c’est l’amour d’unité qui implique la participation à son esprit ― à ses buts, à ses ambitions, à ses espérances, ainsi qu’aux méthodes employées pour les atteindre. Si quelqu’un aime le monde dans ce sens, l’amour du Père n’est certainement pas en lui.

En tant qu’enfants de Dieu, nous avons été appelés à une position de grande faveur et de grand avantage. Notre Père Céleste nous a révélé ses plans et ses desseins et a daigné nous prendre dans sa communion et dans une coopération active ; et les perspectives d’avenir sont si grandes, si glorieuses et si vastes que nous sommes en mesure d’envisager les choses de la vie présente sous un jour très différent de celui dans lequel le monde les voit.

Nous ne devons donc pas aimer l’ordre ou l’arrangement actuel, ni les choses qui en font partie, qui sont identifiées avec lui ; mais nous devons plutôt aimer le royaume de Dieu et sa justice, pour lesquels nous prions : « Que ton royaume vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre ». Nous ne devons aimer le monde que dans le sens où nous avons de la sympathie pour lui, comme notre Père Céleste, alors que nous n’avons pas de sympathie pour ses arrangements.

Selon l’arrangement de Dieu, nous devons choisir entre l’amitié et la communion avec Dieu ou avec le monde. Les choses que le Seigneur aime déplaisent au monde ; et les choses que le monde aime ― les mauvaises actions et les mauvaises pensées ― sont une abomination pour le Seigneur, et ceux qui aiment et pratiquent de telles choses doivent perdre la communion avec le Seigneur et son esprit, doivent aller dans les ténèbres du dehors de ce monde.

WT1911 p4765