“ L’APPEL DU PETIT TROUPEAU ”
THOMAS : Tu m’as dis que l’avenir était merveilleux pour l’humanité, qu’il n’y aurait plus ni souffrance, ni mort et que ces bienfaits futurs sont assurés par le sacrifice de Jésus accompli sur la croix au mont Golgotha !
PIERRE : C’est ce que dit la Bible.
THOMAS : Mais, dis-moi, Jésus-Christ est mort sur la croix il y a plus de 19 siècles de cela, et depuis rien ne se passe de ce que tu m’as dit. Les gens souffrent toujours toutes sortes de maux et de maladies ; et ils cheminent tous, lentement mais sûrement, sur la route qui mène à la mort. Je voudrais bien savoir pourquoi Dieu attend si longtemps. Qu’a-t-Il fait de plus depuis ce moment-là et pourquoi son remède aux maux dont souffre l’humanité n’a-t-il pas encore été appliqué ?
PIERRE : Les Ecritures attirent l’attention sur le fait qu’une œuvre de préparation, à la fois distincte et supplémentaire, devrait être effectuée depuis la première venue de Christ.
THOMAS : En quoi consiste cette œuvre ?
PIERRE : C’est le choix au sein de l’humanité, d’un noyau assez restreint que Jésus a appelé un « petit troupeau », et qui est destiné à régner avec Christ dans ce Royaume, par lequel les bienfaits de la vie éternelle doivent être rendus à notre race mourante.
THOMAS : Ah ! C’est cela le petit troupeau ?
PIERRE : Oui, ce « petit troupeau » sélectionné au cours de notre âge de l’Evangile, correspond à ce que la Bible appelle d’autre part, l’Eglise de Jésus-Christ.
THOMAS : Mais Pierre, je ne comprends pas pourquoi il faille appeler l’Eglise un « petit troupeau ». Est-ce que Dieu n’a pas fait tout ce qu’il a pu pour inviter le plus grand nombre possible à faire partie de l’Eglise ? Est-ce que Jésus Lui-même n’a pas donné à ses disciples l’ordre d’aller partout dans le monde et d’y annoncer l’Evangile ?
PIERRE : Telle a été en effet la grande mission confiée par Jésus à ses disciples. Cependant, son idée n’était pas de convertir le monde entier de cette façon.
THOMAS Mais alors ?
PIERRE : Tout au contraire. II ne voulait en faisant ainsi, que rendre un témoignage au monde tandis que, parallèlement, l’un ici, l’autre là, répondrait à l’appel lancé, et suivant fidèlement les traces de Jésus, serait estimé digne de régner avec Lui.
THOMAS : Tu ne crois donc pas que Dieu ait échoué dans la réalisation du programme qu’il s’était tracé, puisque le monde est plongé plus que jamais dans l’incroyance ?
PIERRE : Pas du tout. L’incroyance quasi générale du monde et la réalisation du Plan de Dieu, sont deux choses complètement différentes. Non, le Plan de Dieu, ce qu’il voulait faire, l’objectif qu’il s’était proposé, rien de tout cela n’a échoué.
THOMAS : Comment cela ?
PIERRE : Jésus Lui-même a expliqué que lorsqu’il reviendrait. II ne trouverait que peu de foi sur la terre. Bien plus. II a déclaré que cet âge-ci serait marqué à son terme par l’impiété et l’incroyance et sombrerait dans un temps de trouble général et mondial comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent. Cette détresse mondiale ferait que toutes les tribus ou peuples de la terre se lamenteraient et seraient dans la désolation. Sois tranquille, Thomas, le Plan de Dieu n’a pas échoué, pas plus que Dieu n’a oublié l’humanité. Dieu attend son heure.
THOMAS : C’est possible Pierre, mais quelles preuves avons-nous que l’insuccès de l’homme ne soit pas destiné à durer éternellement ?
PIERRE : Les promesses faites par Dieu Lui-même sont là… Et ces promesses affirment que l’efficacité du remède qu’il va appliquer à l’humanité pour guérir ses maux ne dépend d’aucune façon des efforts que les hommes eux-mêmes peuvent faire pour sortir de leur impasse.
THOMAS : Leur stratégie est donc inutile ?
PIERRE : Le véritable Royaume de Dieu n’a rien à voir avec la puissance des armements modernes, la force des armées de terre, de mer ou de l’air. Le prophète montre bien que la sphère d’influence du Royaume de Christ s’étendra sur toute la terre, non pas parce que les royaumes de ce monde auront répondu à son appel, mais parce que, dit le prophète, « le zèle de l’Eternel des armées l’accomplira ».
THOMAS : Qu’est-ce que cela veut dire ?
PIERRE : Autrement dit. Dieu interviendra d’une manière effective dans les affaires des hommes pour les sauver des amères conséquences de leurs péchés et de leur égoïsme.
THOMAS : Tout cela est bel et bon, mais tant de maux de toutes sortes frappent maintenant les hommes qu’il semble difficile d’admettre de les voir tous disparaître. La guerre, par exemple, dont le spectre apparaît assez régulièrement ! On constitue des « Comités pour la paix », on veut bâtir la paix ! Dieu ne fera-t-Il jamais quelque chose dans ce domaine ?
PIERRE : Bien sûr qu’il fera quelque chose. Le psalmiste et le prophète Michée s’accordent pour dire que Dieu fera cesser les combats jusqu’aux extrémités de la terre, que les hommes transformeront leurs glaives ou armements en socs de charrue ou autres instruments aratoires. Ce sera un vrai désarmement parce que les cœurs seront désarmés.
THOMAS : II ne paraît pas que ce soit pour demain. Jusqu’à présent on fait tout le contraire.
PIERRE : Tout à fait exact. Cela aussi a été prévu. Parlant de la fin de notre âge, le prophète Joël écrit : « Préparez la guerre, de vos hoyaux forgez des épées et de vos serpes des lances ! ».
THOMAS : Cela montre assurément que Dieu prévoit les événements. Mais pour en revenir aux questions qui préoccupent les hommes, et en particulier les problèmes économiques…
PIERRE : A ce propos la Bible annonce que chacun vivra sous sa vigne et sous son figuier.
THOMAS: Qu’est-ce que cela veut dire ?
PIERRE : Que chacun aura la certitude de la subsistance. Et cela mon cher Thomas, c’est la solution du paupérisme, de la misère, hantise des siècles passés, souci de notre monde moderne au sein même de l’abondance. « Il délivrera le pauvre qui crie et le malheureux qui n’a point d’aide ».
THOMAS : On se souviendra donc de celui qu’on oublie d’habitude ! Et quant à l’égoïsme humain ! En voilà une de barrière ! Tant qu’il existe, il n’y aura rien à faire !
PIERRE : C’est pourquoi le prophète Jérémie écrit que Dieu mettra sa Loi dans le coeur des hommes. L ‘ amour, au lieu de l’égoïsme, deviendra le moteur de toute l’activité humaine.
THOMAS : Et le problème religieux ! Tant de sectes différentes, tant de divisions, de clivages dans les églises, et tous ceux qui ne croient en rien ! Et tout le monde fétichiste !
PIERRE : « La connaissance de l’Eternel couvrira toute la terre comme l’eau recouvre le fond des mers », Thomas. Tous honoreront et adoreront le Dieu unique. Créateur du ciel et de la terre.
THOMAS : Ce sera un monde tout à fait nouveau, n’est-ce pas ?
PIERRE : Un monde d’où sera extirpé tout sujet de peine ou de souci. Le moment de Dieu viendra. Il ne saurait tarder !